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Il faut soutenir Diwan et en finir avec les subventions publiques ! [L’Agora]

Diwan, réseau d’écoles bilingues breton-français, se trouve dans une situation critique. Pour poursuivre sa mission, Diwan demande une aide de 500 000 euros aux collectivités locales. Aide que le département du Finistère a promis de combler en partie, comme d’autres communes bretonnes. Si cette somme semble dérisoire face aux dépenses publiques nationales, elle révèle un problème beaucoup plus profond : celui de notre dépendance à un système de subventions omniprésent, un mal qui gangrène toute la France.

Diwan : un trésor breton à soutenir, mais pas à n’importe quel prix

Fondé en 1977, le réseau Diwan a su, à travers les décennies, devenir essentiel pour l’enseignement et la transmission de la langue bretonne. Des milliers d’enfants ont appris à parler, lire, et écrire le breton, et ont ainsi contribué à la survie d’une langue menacée par la centralisation culturelle de l’État français. Diwan est bien plus qu’une école ; c’est un bastion de résistance culturelle, un rempart face à l’uniformisation imposée par Paris.

Mais aujourd’hui, alors que Diwan réclame des fonds pour subsister, il est temps de poser la question : pourquoi devons-nous sans cesse quémander auprès des pouvoirs publics pour sauver ce qui fait l’âme de notre terre ? La Bretagne n’a jamais été une mendiante, et les Bretons n’ont jamais attendu que des élus ou des fonctionnaires décident de la survie de leur culture. Il est urgent que nous, Bretons, prenions notre destin en main.

L’urgence de la mobilisation populaire

Il est évident que Diwan doit continuer à exister. La langue bretonne est un bien commun, un héritage que nous devons protéger. Mais la solution ne viendra pas des subventions. Les Bretons doivent se mobiliser spontanément, à travers des dons, des collectes de fonds, des initiatives locales. Diwan ne doit plus dépendre des bonnes grâces des élus locaux ou des décisions bureaucratiques. Diwan doit par ailleurs réfléchir, de l’intérieur, à sa manière de fonctionner économiquement, pour ne pas se retrouver dans une telle situation budgétaire, bien que le racket fiscal et énergétique de ces dernières années n’aide aucune entreprise, aucune initiative.

Chaque Breton qui croit en la survie de sa culture, chaque parent qui veut voir ses enfants grandir en parlant la langue de ses ancêtres, doit s’engager. La culture ne peut pas être administrée depuis des bureaux climatisés. Elle doit jaillir du peuple lui-même, et Diwan doit devenir un projet financé par les Bretons, pour les Bretons.

En finir avec le système des subventions : une question de liberté et de souveraineté

Le problème ne se limite pas à Diwan. Le système des subventions aux associations, à la presse, aux projets divers, est un fléau qui étouffe l’esprit d’initiative et ouvre la porte au clientélisme. Ce système permet à quelques décideurs de choisir qui a droit de recevoir l’argent des impôts des citoyens, et de priver d’autres initiatives de ces ressources. Des décideurs qui sont très peu surveillés dans leur façon de distribuer l’argent public (même si tout est public, qui va réellement consulter chaque subvention et chaque utilisation de celle-ci ?), et des receveurs qui rarement, on des comptes à rendre sur l’utilisation de leurs subventions (demandez aux organisateurs d’un festival ce qui leur est demandé en amont, puis après l’octroi d’une subvention, vous serez surpris…).

En quoi est-il légitime qu’un technocrate décide de soutenir tel ou tel projet, simplement parce qu’il correspond à une ligne politique ou idéologique ?

Il est temps de dire stop. Les subventions ne sont rien d’autre qu’une forme de dépendance déguisée. Elles alimentent des structures qui, en échange, se conforment à la volonté des pouvoirs publics. C’est la négation même de la liberté d’expression et de l’autonomie associative. Les Bretons doivent être libres de décider à quelles causes ils veulent contribuer, sans passer par le filtre de l’État.

Supprimer les subventions ne signifierait pas la fin des projets associatifs, culturels, ou médiatiques. Au contraire, cela permettrait de redonner du pouvoir aux citoyens. En libérant une partie des impôts, charges et taxes actuellement utilisés pour subventionner des associations, chaque foyer breton pourrait décider de soutenir les initiatives qui lui tiennent à cœur.

Imaginez un instant : si chaque Breton avait la possibilité de rediriger une partie de ses impôts directement vers Diwan ou d’autres projets culturels, la dynamique serait tout autre. Plutôt que d’attendre des aides venues d’en haut, les projets seraient portés par des citoyens engagés, désireux de voir leur culture perdurer. Abolissez les subventions publiques, et demain, votre club de football local aura plus d’argent qu’aujourd’hui, Diwan aura plus d’argent des Bretons que l’association SOS Méditerranée, et les initiatives parasites qui ne vivent que des subventions disparaitront sans bruit.

Diwan et au-delà : l’avenir du breton et du gallo en Bretagne

Le débat sur Diwan ne se limite pas à la seule question des subventions. Il doit nous pousser à une réflexion plus large sur l’enseignement des langues régionales en Bretagne. Aujourd’hui, trop peu d’enfants bretons apprennent le breton ou le gallo dans les écoles publiques. Cela doit changer.

L’avenir de notre culture passe par une généralisation de l’enseignement du breton et du gallo dans chaque établissement scolaire de Bretagne. Diwan doit devenir la norme, dans toute la Bretagne. Sa mission est, un jour ou l’autre, de disparaitre car partout, dans chaque crèche, école, collège, lycée, on parlera Breton (ou Gallo). Il ne s’agit plus d’un simple choix facultatif, mais d’une nécessité pour préserver notre patrimoine immatériel. Chaque enfant breton, qu’il grandisse à Brest, à Rennes ou à Vannes, doit avoir accès à des cours de breton ou de gallo. Il en va de la survie de nos racines.

Diwan est un symbole, celui d’une Bretagne qui refuse de mourir, d’une culture qui résiste. Mais pour que ce symbole continue à briller, il ne peut plus dépendre des subventions publiques. Les Bretons doivent se mobiliser, non seulement pour Diwan, mais pour mettre fin à un système qui perpétue la dépendance et le clientélisme. La suppression des subventions serait un acte de liberté, permettant à chaque citoyen de choisir où va son argent, tout en redonnant du souffle à l’initiative populaire.

Quant à l’avenir de la langue bretonne et du gallo, il est entre nos mains. C’est à nous de décider si ces langues vivront ou disparaîtront. La généralisation de leur enseignement doit être une priorité pour tous ceux qui croient encore en une Bretagne fière de son identité.

Breton maître chez toi !

JD

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

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4 réponses à “Il faut soutenir Diwan et en finir avec les subventions publiques ! [L’Agora]”

  1. Ronan dit :

    Oui tout à fait d’accord avec cet article, cela a été l’un des thèmes abordés lors des assises de la souveraineté à Arras : plus aucunes subventions aux médias mainstream avec le choix souverain des contribuables qui auraient la possibilité de mettre une croix sur les journaux ou médias qu’ils comptent soutenir : https://www.youtube.com/watch?v=7x1YmHlkiu8 à partir de la 49ème minute ; alors, étendons cette mesure à tous les organismes et associations comme Diwan. Discutons en.

  2. Raymond Neveu dit :

    Pas un centime!!! Ce n’est qu’une pétaudière socialo-écolo! Pour l’équivalent catho je donnerais mais pas pour des pourris!

  3. Raymond Neveu dit :

    Je vais relire l’article à tête reposée car le ton agressif du crétin socialo-écolo de service m’exaspère bientôt pour ses fantasmagories de gôche il viendra fouiller dans nos poches!Je vais prendre l’avis de personnes de drouete.

  4. Raymond Neveu dit :

    Diwan est une école privée, comme les écoles privées catholiques ou autres hors contrat ce sont les parents qui passent à la caisse. Par ailleurs ils se mettent à intégrer le gallo mais à notre avis Jean Chouan à 40 km de Vitré dans son bois de Misdon il devait s’exprimer dans un patois qui était du gallo ben si!!! pas celui de Plouguenast mais plutôt quelque chose proche du gallo de Vitré…ce n’est une ligne imaginaire et administrative ou un petit ru qui arrête un parler! Regardez la frontière espagnole du basque et du catalan des deux côtés de la frontière!

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