Mardi 17 septembre – Grande soirée avec une enquête réalisée par Elise Lucet et son équipe consacrée au cabinet de conseil McKinsey (France 2). Si, un jour, les chaînes de télévision qui appartiennent au service public étaient privatisées, nous n’aurions plus droit à ce genre d’émissions. On voit mal TF 1 ou C 8, qui vivent de la publicité, aller « embêter » le monde des affaires et s’intéresser de trop près aux ténors du CAC 40. A coup sûr, France 2 privatisée signifierait la disparition de Cash Investigation… Bizarrement, certaines femmes (Marine Le Pen) et certains hommes politiques (Jordan Bardella) qui se présentent comme les champions de « l’État » défendent ce projet qui ne peut enthousiasmer que les milliardaires.
Nous avons donc appris que trois consultants de McKinsey ont activement travaillé à partir de septembre 2015 au lancement de la campagne d’Emmanuel Macron ; il s’agissait de faire gagner la prochaine élection présidentielle à celui qui était à l’époque ministre de l’économie. Si les prestations fournies par les hommes de McKinsey constituent un travail effectif, elles ne figurent nulle part dans les comptes de campagne du candidat Macron. C’est pourquoi deux instructions ont été ouvertes les 20 et 21 octobre 2022 pour « tenue non conforme de comptes de campagne électorale et minoration volontaire d’éléments comptables » et « favoritisme et recel de favoritisme ». Bien sûr, la direction va expliquer que ses consultants travaillaient pour Macron en tant que « bénévoles »… Des « militants » en quelque sorte… qui facturent habituellement leur journée de travail de 2 000 à 3 000 euros pour les plus jeunes, et jusqu’à 10 000 euros pour plus aguerris.
Dans le marigot politique, on pratique volontiers le « renvoi d’ascenseur ». Les grands groupes apprécient de leur côté le « retour sur investissement ». Macron et McKinsey étaient donc faits pour s’entendre. Ce qui est certain c’est que McKinsey n’aura pas eu « à se plaindre du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Le journaliste Donatien Lemaître a recensé pour « Cash Investigation » les contrats obtenus par la société américaine entre 2017 et 2022, auprès de trois organismes d’Etat. La DITP (Direction interministérielle de la transformation publique) dirigée de 2017 à 2019 par Thomas Cazenave, futur ministre délégué aux Comptes publics, a commandé à McKinsey pour 39 millions d’euros de contrats. L’Union des groupements d’achats publics (Ugap), la plus grosse centrale d’achats de l’Etat (et donc d’achat de conseils), a réglé une facture de 32,5 millions à la société américaine. Et les marchés de la Direction des achats de l’Etat (DAE) s’élèvent à 1,3 millions d’euros. Un pactole de 72,8 millions de commandes. » (Le Nouvel observateur, 19 septembre 2024). Précisons que le siège social de McKinsey France se trouve dans le Delaware, état américain qui appartient à la catégorie des paradis fiscaux. De ce fait, McKinsey ne paie pas l’impôt sur les sociétés en France.
Maël de Calan fait de la politique et des affaires
Il en est un qui pourrait nous en dire davantage sur le business de McKinsey, c’est Maël de Calan (LR), président du conseil départemental du Finistère. En 2018, il entre dans la société américaine comme « directeur de projet avec la casquette d’associate partner » (Le Figaro Economie, mercredi 10 octobre 2018). Il a connu son heure de gloire lors du Covid-19 ; c’est lui qui met au point la campagne vaccinale et fait figure de cerveau du ministre de la Santé Olivier Véran. Au cours d’une réunion, ce dernier prononce quelques mots d’introduction et « passe la parole à un sémillant quadragénaire – dont il ne précise ni le nom ni la fonction -, lui laissant le soin de détailler la méthode et l’agenda gouvernemental, les dates de livraison des vaccins, le circuit logistique, etc. » (Le Canard enchaîné, 6 janvier 2021). Pour ce faire, Maël de Calan pilote une équipe d’une quinzaine de personnes.
« Selon sa déclaration d’intérêts, Maël de Calan, président du conseil départemental du Finistère, depuis juillet 2021, percevait entre 11 900 et 15 600 nets par mois chez McKinsey. » (Challenges, 24 février 2022). Au Département, ce n’est plus la même tambouille : jusqu’en juillet 2021, le président du conseil départemental percevait 5 639 euros par mois. « Par économie et pour envoyer un message symbolique de sobriété des élus qui doivent montrer l’exemple », tout juste élu président , de Calan fait voter une diminution des indemnités de 5 % ; il perd donc 300 euros par mois (Le Télégramme, Bretagne, mardi 27 juillet 2021). Tout cela est bel et bon mais intrigue tout citoyen qui réfléchit un peu : un élu qui accepte de perdre la moitié de ses revenus, ce n’est pas dans les habitudes de la profession.
A moins que Maël de Calan soit toujours salarié de McKinsey ou, à défaut, exécute des « missions » pour la société américaine de temps en temps afin de maintenir son niveau de vie. Les élus de gauche qui constituent l’opposition au sein du conseil départemental du Finistère devraient s’intéresser à la question et interroger le président de Calan : Kévin Faure, Jacqueline Héré, Barthélémy Gonella, Pauline Louis-Joseph-Dogué, Frédérique Bonnard-Le Floc’h, Hosny Trabelsi, Armelle Huruguen, David Le Goff, Marie-Pierre Jean-Jacques, Matthieu Stervinou, Didier Malleron, Nathalie Sarrabezolles, Philippe Guillemot, Corinne Nicole, Bernard Pelleter, Anne Maréchal, Claude Jaffré, Sandrine Manusset, Céline Gaz-Le Tendre, Michel Loussouarn, Isabelle Maugeais, Julien Poupon, Ismaël Dupont, Gaëlle Zaneguy, Pierre Le Goff, Joëlle Huon. Les citoyens-contribuables ont le droit de savoir à quel carburant fonctionne Maël de Calan…
Bernard Morvan
Crédit photo : Fonzatti/Wikimedia (cc)
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5 réponses à “McKinsey : Maël de Calan (LR) est-il encore « associate partner » ?”
La privatisation des organismes publics d’information aurait comme conséquences selon l’auteur de l’article de nous priver d’émissions comme « Cash Investigations » qui « embêteraient les chefs d’entreprise » en mettant des projecteurs sur leurs supposées turpitudes…
Inviter les lecteurs à réfléchir quelques instants à cette affirmation me permet d’éviter les commentaires désagréables sur l’auteur de l’article.
Que McKinsay et ses hommes comme ce Maël de Calan aient aidé Macron dans des conditions discutables et qu’en retour celui-ci n’ait pas hésité à consommer l’argent de l’état en les chargeant d’études malsaines, c’est clair. Mais combien y-a-t-il de vrais chefs d’entreprise français consommant du McKinsay? Quel rapport avec la privatisation des télés et des radios?
Par contre, pouvons-nous compter sur ces « organes de presse public » pour faire le point sur les flots de propagande LGBT, macroniste, mondialistes Otanisés et autres thèmes de subversion que déversent ces mêmes fonctionnaires de l’information?
Avec tous les » cerveaux » qui sont formés dans nos prestigieuses écoles ( Polytechnique, Normale sup’ sciences Po, finances etc..) on est obligés de payer du Mc Kinsey privé américain pour gérer nos affaires françaises ? C’est de l’arnaque totale bien dans le comportement des » hommes d’affaires » politiques avec la bénédiction présidentielle ! Voilà où vont nos impôts chez des » copains » situés à 8h d’ avion !!
Nous voici face à un pur produit mondialiste : HEC, SciencePo, Young leader FR/US 2018 simultanément à son entrée chez McK. Complice des crimes gouvernementaux dans la gestion du Covid et de la mise en place des prétendus vaccins aux effets secondaires monstrueux. Quand la petite noblesse de province se fourvoie dans la cour des grands du monde qui cherchent à détruire les nations chrétiennes !? Merci aux Bretons de donner à cet individu une parcelle de pouvoir…. YvesB
Oui pseudo noblesse…un rejeton dégénéré déconnecté du terroir, aucun rapport avec l’endroit où il a été élu par des ploucards qui ont raisonné à l’ancienne « c’est le petit fils de… », les cons du Léon!
chut! pourquoi révéler ces infos,