Le ragondin, espèce invasive originaire d’Amérique du Sud, est devenu un véritable fléau dans plusieurs régions françaises, et notamment en Bretagne. Ce rongeur de grande taille, souvent confondu avec le rat musqué, est une menace pour les écosystèmes et les infrastructures locales. En réponse à cette situation préoccupante, la communauté d’agglomération de Quimperlé a lancé une campagne de régulation via le piégeage, qui se tiendra du 1er octobre au 30 novembre 2024.
Le ragondin : un fléau pour les écosystèmes et les infrastructures
Le ragondin, également connu sous son nom scientifique Myocastor coypus, vit principalement dans les milieux aquatiques d’eau douce. Il y creuse des terriers qui peuvent atteindre jusqu’à 7 mètres de long, ce qui fragilise les berges et accélère l’érosion des sols. Dans des zones comme les rivières Isole et Ster Goz à Quimperlé, ces terriers représentent une menace majeure pour la stabilité des infrastructures, notamment les ouvrages d’art et les terres agricoles. En plus des dégâts matériels, ces rongeurs consomment des plantes aquatiques, perturbant ainsi la biodiversité locale.
Les ragondins détruisent les cultures, fragilisent les berges et s’attaquent aux ouvrages d’art. La rapidité de leur prolifération aggrave la situation : les ragondins peuvent avoir jusqu’à trois portées par an, chacune comptant entre quatre et six petits. De plus, en France, ils ne rencontrent pratiquement aucun prédateur naturel, ce qui facilite leur expansion incontrôlée.
Outre les dégâts matériels et écologiques, le ragondin représente également un risque sanitaire. Il est porteur de maladies transmissibles à l’homme, comme la douve du foie et la leptospirose, une infection bactérienne grave qui peut entraîner de graves complications si elle n’est pas traitée. La présence massive de ragondins dans des zones habitées pose donc un danger pour les populations locales, notamment en raison de leur propension à se rapprocher des zones urbaines.
Une campagne de piégeage intensive pour contrer l’invasion
Face à la prolifération incontrôlée du ragondin, la communauté d’agglomération de Quimperlé a pris des mesures fermes. Une campagne de piégeage sera organisée du 1er octobre au 30 novembre 2024. Ce plan d’action concerne l’ensemble des seize communes de l’agglomération. L’objectif est de réduire significativement la population de ragondins dans la région. Jean-Claude Quentel et Marie-Cléa Postel expliquent que la communauté a déjà entamé les préparatifs en collaboration avec des associations locales, dont la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON).
Le piégeage, bien que non obligatoire pour les particuliers, est fortement encouragé. Une réunion d’information est d’ailleurs prévue à Tréméven, le 25 septembre 2024, pour sensibiliser les habitants et leur fournir des cages à ragondins. Près d’une centaine de cages seront distribuées pour faciliter les captures. Une fois piégés, les animaux doivent être euthanasiés par les piégeurs eux-mêmes, sans nécessiter d’agrément préalable. En contrepartie, les participants recevront une rémunération de 4,35 € par ragondin capturé.
Une régulation nécessaire et durable
L’enjeu de cette campagne va bien au-delà des simples captures. Elle vise à protéger durablement les écosystèmes locaux, les infrastructures, mais aussi la santé des habitants. Les efforts déployés à Quimperlé font écho à d’autres initiatives dans le département du Finistère, comme celles menées par l’agglomération de Concarneau Cornouaille. Ces opérations de régulation sont primordiales pour contenir l’expansion des ragondins et limiter leurs impacts négatifs.
Dans cette optique, une gestion coordonnée à l’échelle régionale est essentielle. La communauté de Quimperlé, avec le soutien de la FDGDON, espère que cette campagne de piégeage servira de modèle pour d’autres régions affectées par la présence des ragondins. L’un des axes prioritaires est d’agir en dehors des périodes de nidification, afin de maximiser l’efficacité des actions tout en respectant la biodiversité.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Quimperlé : La chasse aux ragondins pour protéger l’écosystème et les infrastructures”
On se rend compte enfin des dommages catastrophiques de ces animaux sur les étangs et les rivières. Propriétaire d’un étang dans le Grand Est j’ai été l’objet de deux PV de 145 EUR chacun par l’OFB pour pose de pièges non déclarés (simples cages) et non levés dans les délais impartis. Je n’avais pas connaissance de cette réglementation pour des animaux classés comme nuisibles. J’espère que la réglementation va s’assouplir et qu’on va s’attaquer à ce fléau véritablement