Immigration économique. La France insoumise et le « patronat éclairé », bientôt meilleurs amis ? [Vidéo]

À propos de quel sujet un député de la France insoumise pourrai évoquer un « patronat éclairé », quand ce même patronat est par ailleurs vilipendé en permanence par une grande partie de la gauche et de l’extrême gauche ?

La réponse ne s’est pas faite attendre : l’immigration. Invité sur BFMTV dimanche 15 septembre, Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, a tenu un discours en phase avec les demandes de certains grands patrons français.

« Le problème numéro un dans ce pays n’est pas la question de l’immigration. Quand on parle avec le patronat éclairé, la France n’a pas suffisamment d’immigrés », a expliqué celui qui est aussi président de la Commission des finances.

Éric Coquerel (LFI): “Le problème numéro un dans ce pays n’est pas la question de l’immigration. Quand on parle avec le patronat éclairé, la France n’a pas suffisamment d’immigrés”pic.twitter.com/WqCFzAzDDA

— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) September 15, 2024

« En termes de main-d’œuvre, la France en réalité n’a pas suffisamment d’immigrés et de migrants », a poursuivi Éric Coquerel, s’appuyant sur les explications de ces « secteurs éclairés du patronat ».

Des déclarations qui viennent conforter, une fois de plus, les constats faits par le passé au sujet d’une extrême gauche immigrationniste servant d’idiote utile à une partie du grand patronat.

En précisant en effet que certains grands patrons français réclament davantage d’immigration, le député LFI n’invente rien. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler les propos tenus en décembre 2023 par le président du Medef (Mouvement des entreprises de France), organisation se présentant comme le « premier réseau d’entrepreneurs de France ».

Au micro de Radio Classique, après l’adoption du projet de loi immigration à l’Assemblée nationale le 19 décembre 2023, Patrick Martin avait déclaré que l’essentiel de ce débat sur l’immigration pourrait se résumer en une question : savoir si « nous aurons besoin ou non de main-d’œuvre immigrée légale à partir de 2036 ».

Cette échéance de 2036 n’avait pas été avancée au hasard puisque c’est à partir de cette dernière que, selon l’Insee, la population active française devrait commencer à baisser.

Le président du Medef expliquait alors qu’à partir de cette prévision démographique, découlent les principaux enjeux et les choix politiques :  « Nous avons des régimes sociaux, comme les retraites, l’assurance chômage ou la santé, qui sont assis sur les revenus du travail, et donc sur l’emploi ».

Étayant son propos en indiquant que dans le secteur de l’aide à la personne, où l’on observe « d’ores et déjà d’énormes tensions de recrutement », 800 000 postes vont nécessiter des candidats à l’embauche d’ici 2030, le président du Medef s’en était remis à l’exemple des pays nordiques, « où le débat a été posé objectivement » : « ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie », avait-il ajouté.

Quant au cas français, Patrick Martin estima lors de cet entretien que « d’ici à 2050, sauf à réinventer notre modèle économique et social, nous aurions besoin de 3 900 000 salariés étrangers », hors de l’Union Européenne puisque « tous les pays de l’UE sont confrontés au même problème démographique ».

En attendant cette échéance, le président du Medef sait qu’il peut désormais compter sur certains députés LFI pour relayer son message.

L’interview en intégralité d’Éric Coquerel sur BFMTV le dimanche 15 septembre :

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine