Depuis quelques semaines, la situation à Ceuta, une enclave espagnole située sur la côte nord du Maroc, s’est fortement dégradée en raison d’un afflux massif de migrants tentant d’accéder à l’Europe. Ceuta, aux côtés de Melilla, constitue l’une des rares frontières terrestres entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique. En conséquence, elle attire de nombreux migrants qui veulent entrer par la force en Europe par tous les moyens, souvent encouragés par des appels sur les réseaux sociaux. Le 10 septembre 2024, les forces de l’ordre marocaines ont dû repousser plusieurs centaines de migrants qui tentaient de franchir la frontière pour atteindre Ceuta et ainsi envahir l’Europe.
Une tentative d’assaut avortée par les forces de l’ordre marocaines
Le week-end dernier, des centaines de jeunes migrants, pour la plupart marocains et originaires d’autres pays d’Afrique subsaharienne, se sont rassemblés dans la ville marocaine de Fnideq, située à proximité immédiate de Ceuta. Attirés par des appels sur les réseaux sociaux incitant à une migration collective, ces individus ont tenté de forcer la frontière pour atteindre l’enclave espagnole. Cependant, les forces de sécurité marocaines, bien préparées à l’afflux, sont rapidement intervenues pour disperser ces groupes et empêcher tout passage illégal.
Un no parar, suma y sigue ! ! !#InmigracionIlegal #Ceuta #Frontera pic.twitter.com/1Wfuvt7W32
— 𝓟 𝓮 𝓭 𝓻 𝓲 𝓷 (@pedrinmatita1) September 16, 2024
ACTU
MAROC 🇲🇦 : la police marocaine empêche des centaines de migrants d’entrer dans l’enclave espagnole de Ceuta.
La journée de dimanche a été marquée par de fortes tensions dans la région, des centaines de personnes s’étant rassemblées à la frontière à la suite d’appels lancés… pic.twitter.com/YaNH8o02ji— France-AfriqueMÉDIA (@FranceAfrique23) September 16, 2024
Dans l’après-midi du dimanche 10 septembre, une nouvelle vague de migrants s’est dirigée vers le poste-frontière, mais, une fois encore, la police marocaine a réussi à repousser la tentative. Selon des témoins, les migrants, en majorité des mineurs, ont été contraints de se replier vers des collines proches de la frontière. Certains rapports font état de la mort d’un migrant dont le corps a été retrouvé sur une plage de Fnideq par la Protection civile marocaine, bien que les autorités n’aient pas confirmé cette information .
Un phénomène encouragé par les réseaux sociaux
Les forces de l’ordre marocaines ont découvert que ces tentatives de migration collective étaient partiellement orchestrées via des réseaux sociaux. Soixante personnes, dont des mineurs, ont été arrêtées dans plusieurs villes marocaines entre le 9 et le 11 septembre pour « fabrication et diffusion de fausses informations » encourageant ces migrations clandestines massives. Ces appels à l’exil, diffusés en ligne, ont renforcé l’attrait de Ceuta comme une destination de transit pour rejoindre l’Europe, malgré les dangers et les risques encourus.
Malgré les efforts pour dissuader ces mouvements, la pression migratoire vers Ceuta et Melilla ne cesse de croître. Les migrants, souvent en situation précaire, cherchent à fuir la pauvreté, la violence, ou des conditions de vie désespérées dans leurs pays d’origine. Pour beaucoup, Ceuta et Melilla représentent une dernière chance d’atteindre le sol européen .
L’ampleur de la crise migratoire à Ceuta a atteint des proportions inquiétantes ces dernières semaines. Selon le ministère de l’Intérieur marocain, plus de 11 300 tentatives d’émigration clandestine ont été déjouées en août 2024 seulement. Du côté de Melilla, une autre enclave espagnole située à environ 400 km de Ceuta, plus de 3 300 tentatives ont également été avortées durant la même période.
Depuis le début de l’année 2024, les forces de l’ordre marocaines ont mis en échec 45 015 tentatives de franchissement illégal des frontières vers l’Espagne et ont démantelé 177 réseaux criminels impliqués dans ces opérations. Ces chiffres montrent l’ampleur de la pression migratoire qui pèse sur les frontières de l’UE au nord du Maroc .
Si Ceuta et Melilla constituent les deux principaux points d’accès terrestre à l’Europe, la route la plus empruntée et la plus périlleuse pour les migrants reste celle de l’Atlantique vers les îles Canaries. En effet, les côtes nord-ouest africaines sont un point de départ pour des milliers de migrants désireux de rejoindre l’Espagne. Entre le 1er janvier et le 15 août 2024, plus de 22 300 migrants ont tenté cette traversée dangereuse, un chiffre en augmentation de 126 % par rapport à la même période l’an dernier .
Les enclaves de Ceuta et Melilla sont géographiquement situées sur le continent africain, ce qui en fait des points de pression constants pour les candidats à l’émigration clandestine. Le problème serait donc résolu rapidement si l’Espagne abandonnait purement et simplement ces deux enclaves au Maroc, ce qui empêcherait dès lors ces migrants d’être sur le sol européen y compris en terre d’Afrique.
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