« Spécificité majeure, le modèle maritime malouin du XVIe-XVIIe est autonome, presque souverain. Les armateurs malouins ont développé une indépendance financière et matérielle. Le financement des expéditions maritimes, corsaires et commerciales, provenait de la ville, principalement des armateurs. La décision d’engager un navire dans la guerre de course dépendait uniquement de l’armateur propriétaire du navire, non pas du roi. Les finances, les navires et la capacité de décision sont privés. Les capitaines corsaires étaient eux aussi malouins et l’équipage venait de l’arrière-pays, un bassin de recrutement régional fort de 5 000 hommes bretons et normands.
Cette mentalité souveraine malouine remonte à 1 590, lorsque la République de Saint-Malo avait brièvement proclamé son indépendance pour protéger ses intérêts commerciaux vis-à-vis des guerres de religion. L’esprit de résilience malouin garde ses objectifs économiques et sait s’adapter face aux fluctuations politiques ; cette résilience se reconnaît jusque dans son fonctionnement très autonome, mais aussi très coopératif entre armateurs et autres acteurs de la ville. »
(Théophile Petit, Intelligence économique, vendredi 6 septembre 2024)
Crédit photo : Guillaume Piolle/Wikimedia (cc)
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Une réponse à “Les armateurs malouins savaient préserver leur indépendance…”
N’oublions pas Granville avec ce corsaire granvillais qui au cours du XVI e occupe Jersey pendant une trentaine d’années lors que le roi de France de Droit Divin (c’était quoi encore cette connerie inventée par l’Eglise pour se rendre indispensable…on voit le résultat aujourd’hui!) préférait folâtrer avec les petites femmes et ses mignons (des précurseurs!), n’oubliez pas Roscoff qui pouvait armer pour la course, Morlaix, Penmarc’h avant d’être pillé et ruiné. Au delà je connais moins.