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Rébellion contre l’Education nationale : Comme cette famille de Belz (56) de plus en plus de parents choisissent l’école à la maison

La résistance s’organise face à une législation de plus en plus contraignante pour les familles qui souhaitent instruire leurs enfants à domicile. Un nombre croissant de parents entre en désobéissance civile, refusant de se plier à la loi qui encadre désormais l’instruction en famille. Dans le Morbihan, un couple de Belz a pris la décision de scolariser leur enfant à domicile sans demander l’autorisation requise par la loi de 2021, symbolisant ainsi la fronde d’une partie de la population contre l’Éducation nationale.

L’école à la maison, un choix de désobéissance pour une éducation différente

Marie et Alexis Raoult-Bulion, parents de Gabriel, un enfant de six ans, ont choisi de déscolariser leur fils pour l’instruire eux-mêmes. Dès sa naissance, ce couple morbihannais envisageait de ne pas inscrire Gabriel à l’école avant ses six ans. Cependant, la loi de 2019, qui a abaissé l’âge de l’instruction obligatoire à trois ans, les a contraints à réévaluer leurs plans. Ils ont donc scolarisé leur fils à la rentrée 2021.

Toutefois, très rapidement, ils constatent que leur fils ne s’épanouit pas dans le cadre scolaire classique. Face à cette situation, Marie prend une décision radicale : retirer Gabriel de l’école et se charger elle-même de son éducation. Mais, en août 2021, la législation se durcit encore avec la loi sur l’instruction en famille (IEF), imposant désormais une autorisation préalable des académies. Cette autorisation n’est délivrée que sous des conditions très strictes, telles que des raisons médicales ou des situations de nomadisme familial.

Pour Marie et Alexis, cette loi est jugée injuste et liberticide. Ils refusent de s’y conformer, entrant ainsi en désobéissance civile en mai 2023, déterminés à ne pas demander cette autorisation pour l’éducation de leur fils.

Une loi “liberticide” dénoncée par les parents

Marie Raoult-Bulion ne mâche pas ses mots lorsqu’elle évoque la loi du 24 août 2021, estimant qu’elle est une attaque directe contre les libertés individuelles. En effet, avant cette réforme, l’instruction en famille était un droit constitutionnel ouvert à tous sans distinction. Désormais, les familles doivent justifier leur choix et se plier à des critères souvent interprétés de manière disparate selon les académies.

Marie pointe également une autre forme d’injustice dans la manière dont les dossiers sont traités. Ces inégalités régionales ajoutent de la frustration chez les parents qui, comme Marie et Alexis, souhaitent simplement offrir à leurs enfants une éducation personnalisée, loin du modèle de l’Éducation nationale.

Des familles prêtes à aller jusqu’au bout

Ne souhaitant pas cacher leur décision, Marie et Alexis ont informé les autorités locales et nationales de leur choix de désobéissance civile. Dans une lettre adressée au ministre de l’Éducation nationale, au directeur académique des services de l’Éducation nationale du Morbihan et au maire de Belz, ils ont clairement affirmé leur position et sont prêts à aller devant les tribunaux pour se faire entendre.

Cette volonté d’aller jusqu’au bout reflète le climat de révolte qui se répand parmi les parents en désaccord avec l’approche de l’État concernant l’instruction des enfants. Pour eux, l’éducation est avant tout une affaire familiale, et l’ingérence de l’État dans ce domaine est perçue comme une atteinte à leur liberté de choix.

Une loi contre le séparatisme ou contre la liberté des familles ?

La justification de la loi de 2021 repose en partie sur la lutte contre les séparatismes. Selon le gouvernement, encadrer plus strictement l’instruction à domicile permettrait d’éviter les dérives communautaristes. Cependant, Marie Raoult-Bulion réfute cette argumentation en s’appuyant sur le rapport de la DGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire) de 2018-2019. Ce rapport, publié après la promulgation de la loi, montre que sur les près de 36 000 enfants instruits à domicile, seuls 32 cas posaient problème et aucun n’était lié à des phénomènes de radicalisation.

Face à cette situation, un collectif baptisé Enfance Libre a vu le jour. Il regroupe près de 70 familles à travers la France, toutes en désobéissance civile face à cette loi qu’elles jugent liberticide. Ensemble, elles s’entraident, partagent leurs expériences et apportent un soutien moral dans cette lutte qui s’annonce longue et difficile.

La multiplication des procès contre ces familles témoigne de l’ampleur du phénomène. Albi, dans le sud de la France, a vu récemment le cinquième procès d’une famille en désobéissance civile. Condamnée à 1 000 euros d’amende, cette famille, comme tant d’autres, refuse de se plier aux règles imposées et a décidé de faire appel.

L’avenir de l’école à la maison en France

Le mouvement de désobéissance civile concernant l’instruction en famille s’amplifie et montre que de nombreuses familles rejettent les contraintes imposées par l’État. La question de la liberté d’instruction se pose plus que jamais, et il est évident que ce débat ne fait que commencer.

Pour ces parents, l’éducation doit rester un choix libre et personnel, loin des injonctions d’un État centralisé. En défiant la loi, ils espèrent que leur combat permettra de redonner aux familles le contrôle de l’instruction de leurs enfants, dans un cadre qui respecte à la fois les droits des parents et les besoins des enfants.

L’education nationale est tout de même très mal placée pour donner des leçons aux familles : il suffit de voir aujourd’hui les programmes scolaires, et le niveau catastrophique qui tend à se généraliser – y compris avec des résultats en trompe l’oeil – pour voir que l’Education nationale est, à l’image du pays, en voie de tiers mondisation avancée. Les parents libres et conscients ont raison de ne pas vouloir que leurs enfants deviennent demain, des esclaves.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “Rébellion contre l’Education nationale : Comme cette famille de Belz (56) de plus en plus de parents choisissent l’école à la maison”

  1. La Lande dit :

    Soutien total à ces familles extrêmement courageuses, exemplaires, qui bravent l’interdit ripouxblicain, l’autoritarisme d’État, pour ne pas dire plus, démesuré, injustifié, d’un système éducatif ventripotent et défaillant.

  2. Camélia Monteillet dit :

    Je comprends très bien ces familles qui refusent la faillite de l’école publique. Elles ne veulent pas que leurs enfants baignent dans un milieu de crétinisme où les valeurs de Travail et de Respect ont perdu leur sens, où le langage de caniveau a remplacé la langue de Molière, où la violence est quasi quotidienne.
    L’Eduction et l’Enseignement à la maison sont d’une qualité infiniment supérieure quand des parents suffisamment instruits sont capables de ce travail.
    J’ai eu l’occasion quand j’étais encore professeure de lettres classiques, il y a de cela 10 ans, d’évaluer le niveau d’un enfant de 5ème de collège instruit à la maison. Sur tous les plans, français (lecture, grammaire, expression orale et écrite), mathématiques, histoire-géographie, c’était un autre monde. Les parents avaient inscrit leur enfant au CNED (programme intégral du Centre National de l’Education à Distance) programme payant dont les devoirs sont régulièrement corrigés et évalués par des professeurs spécialisés. C’est d’un autre niveau!
    L’Education Nationale est, depuis plus de 30 ans, un navire sans gouvernail rempli de mutins et de sauvages, un navire en perdition en train de sombrer inexorablement. Ce navire est depuis trop longtemps conduit par des incompétents avec des professeurs sans conviction, entrés dans l’EN faute de mieux, souvent dépassés par le désordre ambiant, des professeurs qui, au lieu d’enseigner, sont contraints de faire du gardiennage et de la morale.
    Il faut laisser la liberté de choix aux parents.
    Pourquoi croyez-vous que nos ministres mettent leurs enfants dans des écoles privées grand chic puisqu’ils n’ont pas le temps de s’occuper eux-mêmes de leur progéniture?

  3. FRANCHETTI Patrice dit :

    Il faut revenir à un Ministère de l’instruction Publique et mettre fin à celui de l’Éducation Nationale, car si l’instruction peut être celui de l’État, l’éducation est effectivement celle des familles, surtout quand on voit ce que sont devenus les Ministères depuis cinquante ans, des repaires d’idéologies franc-maçonnes, de politiquement correct et de bien pensance.

  4. Paul-Henri GINGUENÉ dit :

    Le mythe de L’égalitarisme à tout prix , qui a voulu nier les différences et les capacités de chaque élève , est entièrement responsable du nivellement par le bas de notre école publique et de son niveau catastrophique.
    La gauche française, «  idiote utile » de l’oligarchie mondialiste , a réussi l’exploit en quelques décennies, de transformer une éducation nationale performante qui était un vrai modèle d’efficacité et d’ascenseur social, en une lamentable fabrique d’ignorants satisfaits prêts à consommer tout et n’importe quoi.

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