Le baromètre politique de septembre 2024, réalisé par Ipsos-La Tribune Dimanche, met en lumière les préoccupations des Français et l’évolution de la popularité des dirigeants politiques. Ce sondage, basé sur un échantillon de 1 000 personnes, révèle des tendances marquantes, tant en matière de priorités sociales que dans l’opinion publique à l’égard du Président Emmanuel Macron et du Premier ministre Michel Barnier.
Les préoccupations des Français : le pouvoir d’achat en tête
Sans surprise, le pouvoir d’achat reste la préoccupation numéro un des Français. Avec une augmentation constante depuis le début de l’année, 50 % des sondés déclarent que la hausse des prix, les salaires et les impôts sont leurs principales sources d’inquiétude. Cette problématique dépasse de loin d’autres sujets, témoignant de l’impact de l’inflation persistante sur la vie quotidienne.
Derrière ce sujet, on trouve des préoccupations relatives à l’avenir du système social (41 %), incluant la santé et les retraites, ainsi que le niveau de l’immigration (32 %) et la délinquance (31 %), qui continuent d’alimenter les débats publics et médiatiques. Ces derniers points varient largement en fonction des affinités politiques. Par exemple, les sympathisants du Rassemblement National placent l’immigration et la délinquance au sommet de leurs préoccupations, tandis que ceux de La France Insoumise (LFI) se concentrent davantage sur les inégalités sociales et la justice environnementale.
Popularité d’Emmanuel Macron : une lente érosion
Du côté de la popularité présidentielle, Emmanuel Macron connaît une baisse régulière, atteignant en septembre 2024 30 % d’opinions favorables, une légère remontée de 2 % par rapport aux mois précédents, mais toujours en deçà des scores de ses premières années au pouvoir. 66 % des personnes interrogées expriment une opinion défavorable sur son action. Ce recul est d’autant plus visible auprès des sympathisants des partis d’opposition, notamment LFI, où l’impopularité du Président atteint des niveaux records (77 % d’opinions défavorables).
En revanche, les soutiens au sein de son propre camp restent solides : 69 % des sympathisants Renaissance, MoDem et Horizons lui conservent leur confiance. Les sympathisants Les Républicains (LR) et centristes se montrent plus partagés, avec une opinion qui penche légèrement vers le négatif. Cette situation révèle une fracture persistante entre les soutiens traditionnels de Macron et les électeurs des autres formations politiques.
Michel Barnier, un Premier ministre sous pression
Le Premier ministre Michel Barnier, nommé après les législatives de 2024, bénéficie d’une popularité mitigée, avec 34 % d’opinions favorables. Son gouvernement, axé sur des réformes économiques et sociales, peine à rassembler une majorité d’opinions positives au-delà des cercles proches de Renaissance et du centre-droit. La gauche radicale et les sympathisants écologistes affichent une défiance marquée, avec des taux d’opinions défavorables culminant à 62 % chez les électeurs de LFI et à 87 % chez ceux de l’EELV.
Cependant, Barnier bénéficie d’un soutien plus marqué parmi les sympathisants Les Républicains, ce qui peut s’expliquer par ses positions fermes sur des sujets comme la fiscalité et la souveraineté nationale, en accord avec la droite traditionnelle. Ce socle d’appui pourrait être crucial pour son avenir politique, alors qu’il navigue dans un paysage législatif fragmenté.
La course à la présidentielle de 2027 : les premières tendances
En parallèle, le baromètre évalue également la perception des principales personnalités politiques qui pourraient briguer la présidence en 2027. Les résultats sont diversifiés, mais quelques figures se détachent déjà. Jordan Bardella, le leader du Rassemblement National, et Marine Le Pen continuent de susciter de forts soutiens à droite, même si leur capacité à séduire au-delà de leur base reste limitée.
Édouard Philippe, ancien Premier ministre et figure de proue de la droite modérée, recueille quant à lui des scores encourageants avec 32 % de satisfaction, notamment auprès des électeurs centristes et de droite républicaine. Cette position stratégique pourrait le placer en bonne posture pour incarner une alternative à la droite du Président.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, souvent perçu comme un outsider dans la course, peine à convaincre avec 22 % de satisfaction, et son image semble davantage polarisée en raison de sa gestion des questions sécuritaires et migratoires.
Un gouvernement post-Jeux Olympiques : des attentes contrastées
Enfin, l’étude explore la perception des Français sur la composition du futur gouvernement de Michel Barnier. Il ressort que 50 % des sondés souhaitent voir des ministres issus du bloc présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons), contre 44 % qui estiment qu’il serait préférable de s’en tenir à des figures extérieures, marquant ainsi une certaine lassitude à l’égard de l’équipe actuelle. Par ailleurs, la réintégration d’anciens ministres du gouvernement Attal n’est pas massivement plébiscitée, soulignant la volonté de renouveau exprimée par une partie de la population, qui est en train de se faire flouer totalement actuellement (rappelons que 2/3 des électeurs ont voté pour l’extrême droite et l’extrême gauche, et qu’un Premier ministre d’un parti à 5% a été nommé…)
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