Samedi 21 septembre marquera la 10e journée mondiale dédiée au don de moelle osseuse. Cet événement, organisé par l’Agence de la biomédecine, met en lumière l’urgence d’élargir le registre des donneurs en France. L’objectif est d’inscrire chaque année 20 000 nouveaux “Veilleurs de vie”, des donneurs prêts à offrir une seconde chance aux patients atteints de pathologies graves comme la leucémie. Cependant, en cette rentrée 2024, cet objectif reste difficile à atteindre.
En Bretagne, la situation est particulièrement préoccupante : 1 421 nouveaux donneurs sont activement recherchés pour rejoindre le registre cette année. Un effort crucial pour répondre aux besoins croissants des patients, tant en France qu’à l’étranger.
Pourquoi les jeunes hommes sont les profils les plus recherchés
Les hommes jeunes sont les profils les plus recherchés pour le don de moelle osseuse. Une greffe réalisée avec des cellules provenant d’un donneur masculin augmente les chances de réussite, notamment pour les patients adultes. En effet, plus de 70 % des greffons utilisés proviennent de donneurs masculins, mais ces derniers ne représentent que 35 % des inscrits sur le registre français.
L’Agence de la biomédecine souligne une certaine prise de conscience chez les jeunes hommes, puisque 55 % d’entre eux se déclarent concernés par le don de moelle osseuse, et 63 % se disent prêts à franchir le pas. Cependant, malgré ces intentions, peu concrétisent leur engagement. Un décalage dû en partie à des interrogations et des idées reçues.
De nombreux hommes hésitent à s’inscrire sur le registre des donneurs, souvent freinés par des idées fausses sur le don de moelle osseuse. Selon une étude de l’Agence de la biomédecine, 43 % des hommes interrogés pensent à tort que l’inscription au registre implique un don immédiat. En réalité, le don n’intervient que si une compatibilité est trouvée avec un patient.
D’autres idées fausses concernent le mode de prélèvement. Contrairement à une croyance répandue, le don de moelle osseuse ne nécessite pas toujours une hospitalisation. Dans 80 % des cas, il s’agit d’un prélèvement sanguin réalisé en ambulatoire, un acte relativement simple qui ne requiert pas d’hospitalisation prolongée. Toutefois, seulement 42 % des sondés sont au courant de cette modalité, soulignant le besoin de poursuivre les efforts d’information et de pédagogie.
Un registre de donneurs à diversifier
Le registre français des donneurs de moelle osseuse doit être constamment enrichi par des profils variés pour maximiser les chances de trouver une compatibilité entre donneur et receveur. Chaque personne possède un profil génétique unique, et la réussite d’une greffe repose sur une compatibilité très précise entre les cellules du donneur et celles du patient.
La diversification des profils génétiques est donc primordiale, et les hommes jeunes sont particulièrement sollicités, car leurs cellules souches sont souvent plus riches et plus efficaces pour une greffe. Cette limite d’âge pour l’inscription (entre 18 et 35 ans) est pourtant méconnue par une grande partie des hommes interrogés, un enjeu supplémentaire pour l’Agence de la biomédecine dans sa campagne de sensibilisation.
Qu’est-ce que la moelle osseuse et pourquoi est-elle si importante ?
La moelle osseuse est un tissu spongieux situé à l’intérieur de certains os, notamment le bassin et le fémur. Elle joue un rôle vital dans notre organisme, car elle produit les cellules souches hématopoïétiques, qui sont à l’origine de la fabrication des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Ces cellules sont essentielles pour transporter l’oxygène, défendre l’organisme contre les infections et assurer la coagulation du sang.
Pour les personnes souffrant de maladies du sang comme la leucémie ou l’aplasie médullaire, une greffe de moelle osseuse représente souvent l’unique espoir de guérison. Cependant, trouver un donneur compatible est extrêmement complexe. La diversité génétique joue un rôle crucial dans le succès de ces greffes, d’où la nécessité d’élargir et de diversifier le registre des donneurs.
Un appel urgent pour sauver des vies
En cette 10e journée mondiale pour le don de moelle osseuse, l’Agence de la biomédecine lance un appel pressant aux jeunes hommes pour qu’ils se renseignent et franchissent le pas en s’inscrivant sur le registre des donneurs. En Bretagne, comme ailleurs, la mobilisation est nécessaire pour répondre aux besoins croissants des patients. En s’inscrivant, chaque donneur potentiel devient un « Veilleur de vie », prêt à offrir une seconde chance à ceux qui luttent contre des maladies graves.
Les efforts pour sensibiliser la population au don de moelle osseuse doivent se poursuivre afin de lever les obstacles et les idées reçues. Le don de moelle osseuse est un acte de solidarité qui peut littéralement sauver des vies, et chaque inscription sur le registre rapproche un peu plus de cet objectif.
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