Le Scoutisme : une tradition de valeurs et d’engagement

Le scoutisme est bien plus qu’un simple mouvement de jeunesse. Fondé il y a plus d’un siècle, il repose sur des principes universels de solidarité, d’entraide, de respect de la nature et de développement personnel. Il forme des citoyens responsables et engagés, tout en favorisant l’autonomie et l’esprit d’équipe chez les jeunes. À travers des aventures, des défis et des projets, les scouts apprennent à se dépasser pour eux-mêmes et pour les autres. Cette année, l’engagement scout est mis à l’honneur avec la sortie du livre de Rémi Scholtz, Scout un jour, scout toujours (éditions d’un autre ailleurs) un ouvrage qui redonne tout son sens à cet état d’esprit unique, à la fois un mode de vie et une quête spirituelle.

Histoire du Scoutisme : Une vision universelle

Le scoutisme est né en 1907 sous l’impulsion de Robert Baden-Powell, un militaire britannique soucieux de renforcer les qualités morales et physiques des jeunes. Inspiré par ses expériences dans l’armée, il organise un camp sur l’île de Brownsea pour former des garçons à l’autonomie, à l’observation et à la débrouillardise. Le succès est immédiat, et le mouvement dépasse rapidement les frontières de l’Angleterre.

En 1920, le premier jamboree mondial est organisé à Londres, réunissant des scouts de 34 pays. Depuis lors, le scoutisme s’est implanté sur tous les continents, devenant un mouvement mondial destiné à former des jeunes à être des citoyens actifs, soucieux du bien commun. En France, il s’installe dès 1911 grâce à des figures comme le chanoine Cornette et le Père Sevin, qui fondent respectivement les Scouts de France et les Scouts Unitaires de France.

Les Branches du Scoutisme en France

En France, plusieurs associations de scoutisme coexistent, chacune avec ses spécificités et son ancrage dans des valeurs religieuses ou laïques. Les principales branches incluent :

1. Les Scouts et Guides de France (SGDF) : Association catholique, la plus importante du pays avec près de 100 000 membres. Elle se consacre à la formation de citoyens engagés à travers une pédagogie active.
2. Les Scouts Unitaires de France (SUF) : Créés en 1971, les SUF défendent une approche plus traditionnelle et chrétienne du scoutisme, basée sur la pédagogie de Baden-Powell et l’engagement spirituel.
3. Les Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF) : Mouvement laïque, ils prônent des valeurs d’ouverture et d’engagement citoyen, tout en favorisant l’autonomie des jeunes à travers des projets solidaires.
4. Les Scouts d’Europe : Mouvement catholique de scoutisme fondé en 1956, faisant partie de l’Association des Guides et Scouts d’Europe (AGSE). Ils s’inspirent des valeurs du scoutisme traditionnel, promu par Baden-Powell, et mettent l’accent sur la formation morale, spirituelle, et physique des jeunes. Le mouvement encourage la fraternité chrétienne, la vie en plein air, et la découverte de la nature à travers des activités de groupe et des camps.
5. Les Scouts Musulmans de France (SMF) et Les Éclaireurs Israélites de France (EIF) : Respectivement créés en 1991 et 1923, ces mouvements scouts sont ancrés dans les valeurs de l’islam et du judaïsme, tout en promouvant le dialogue interreligieux et la fraternité universelle.

L’engagement scout et la foi : le témoignage de Rémi Scholtz

C’est cet engagement profond, à la fois personnel et collectif, que Rémi Scholtz, ancien chef de troupe, partage dans son livre Scout un jour, scout toujours. Plus qu’un simple récit de souvenirs, l’ouvrage retrace une année de vie scoute, rythmée par les activités de la troupe, les camps d’été et les grands jeux. Pour l’auteur, le scoutisme est une véritable philosophie de vie, une manière d’être et de se construire au sein de la société.

Scholtz souligne que le scoutisme dépasse largement les exploits ponctuels ou les moments de gloire. Il se définit plutôt comme un état d’esprit, un mode de vie centré sur des valeurs fondamentales : « C’est une manière d’être et de durer, de se construire et de se donner ». Cette conception du scoutisme, qui allie dépassement de soi et service aux autres, est pour lui un chemin vers la sainteté, un engagement spirituel guidé par la foi chrétienne.

Le récit culmine avec la mémorable prise du château de Saint-Ulrich lors du camp d’été, un moment fort qui symbolise à la fois le courage et l’héroïsme des jeunes scouts, mais aussi la dimension chevaleresque et spirituelle de leur engagement. Ce lieu chargé d’histoire devient le théâtre d’un grand jeu qui reflète les valeurs de bravoure et de loyauté, tout en incarnant l’héritage scout tel que l’auteur le conçoit.

Les branches d’âge : une progression pédagogique

Le scoutisme en France, tout comme dans d’autres pays, est structuré en branches d’âge, permettant une pédagogie adaptée à chaque étape du développement des jeunes :

• Les Louveteaux/Jeannettes (8-11 ans) : Les plus jeunes découvrent le scoutisme à travers le jeu et les activités en plein air, tout en apprenant les bases de la solidarité et du respect.
• Les Scouts/Guides (11-14 ans) : Les adolescents développent leur autonomie et apprennent à se responsabiliser, notamment lors des premiers camps et projets d’exploration.
• Les Pionniers/Caravelles (14-17 ans) : Ils s’engagent dans des projets plus ambitieux, souvent tournés vers l’entraide et le service à la communauté.
• Les Compagnons/Routiers (17-21 ans) : À ce stade, les jeunes adultes mènent des projets internationaux, mettant en pratique les valeurs scoutes dans des actions concrètes de solidarité.

Le scoutisme, à l’aube de son deuxième siècle d’existence, reste un vecteur puissant de formation de la jeunesse, avec une mission inchangée : former des hommes et femmes libres. Comme l’écrit Rémi Scholtz dans son ouvrage, « Nous voulons servir et sauver, vivre et aimer. Nous voulons le beau, le vrai et le bien ».

Photo d’illustration : DR
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