Après l’arrestation en France de Pavel Durov à qui l’on reproche de protéger le secret de la correspondance de la messagerie Telegram, c’est au tour d’Élon Musk et sa plateforme X d’être bannis du Brésil. Juste limitation du pouvoir des multinationales au sein d’un pays souverain ou nouvelle attaque contre la liberté d’expression ?
Sous le coup d’une enquête pour “présumée instrumentalisation criminelle” après la réactivation de plusieurs comptes suspendus par les autorités brésiliennes, le réseau social X, anciennement Twitter, est intégralement bloqué sur le territoire national depuis le 31 août.
Les comptes réactivés par celui qui passe désormais pour héraut de la liberté d’expression étaient pour la plupart ceux de personnalités politiques proches de l’ancien président Jair Bolsonaro et d’influenceurs conservateurs accusés de diffusion de fausses informations et d’incitation à la haine. À un peu plus d’un mois des élections municipales au Brésil, il est difficile de ne pas y voir une claire répression politique.
Face au refus d’obtempérer d’Élon Musk à la nomination d’un représentant légal et à la fermeture des bureaux de X dans le pays (le milliardaire craignant que son personnel soit arrêté), le juge de la cour suprême Alexandre de Moraes a ordonné le gel des comptes bancaires de la filiale de SpaceX, Starlink. Le fait que SpaceX et X soient deux entreprises différentes avec des actionnaires différents (Élon Musk ne possédant que 40% de Starlink), ne semble pas déranger outre mesure le juge Moraes qui affirme vouloir contraindre le génie sud-africain à payer les amendes relatives à la réactivation des comptes (environ 18.000 euros par compte réactivé). Tant pis aussi pour les Amazoniens qui risquent de se retrouver sans connexion internet, puisque seul le réseau de satellites Starlink y fait office de provider local. Et tant pis pour les 22 millions d’utilisateurs d’X du Brésil.
Lors de la fête de l’indépendance à São Paul, samedi 7 septembre, des centaines de milliers de personnes manifestaient contre la censure, dans le plus grand silence des grands médias occidentaux. Ces derniers, passés de contre-pouvoir à instrument du pouvoir, se contentant de masquer leur apologie de la censure par une angélique « lutte à la désinformation ».
L’étau se resserre autour des dissidents et le mouvement qui s’étend dans tout l’Occident est toujours plus agressif et décomplexé.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : Flickr (photo d’illustration)
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3 réponses à “Répression politique : X censuré au Brésil, comptes bancaires de Starlink gelés”
C’est quoi la couleur politique du gouvernement actuel au Brésil ?
Ha oui c’est la gauche , pas étonnant alors qu’il y est une répression sur la liberté d’expression au Brésil.
« contraindre le génie sud-africain » ???
Ne cherchez pas midi à quatorze heures. Quand la liberté d’expression et d’opinion sont menacées, c’est la Gauche qui est au pouvoir.
Quand les médias de grand chemin taisent des informations cruciales ou les déforment jusqu’à leur faire dire le contraire, quand elles sont dans le déni le plus total, c’est la Gauche qui est au pouvoir.
Putains de Gauchistes qui veulent nous transformer en zombies !