Le Tribunal judiciaire de Paris a récemment rendu une décision historique dans l’affaire de la Dépakine, un médicament prescrit aux femmes enceintes épileptiques et responsable de graves malformations et troubles neurodéveloppementaux chez leurs enfants. Après douze ans de bataille judiciaire, Marine Martin, la présidente de l’association APESAC (Association d’Aide aux Parents d’Enfants Souffrant du Syndrome de l’Anti-Convulsivant), et sa famille ont obtenu gain de cause. Sanofi, le laboratoire pharmaceutique responsable de la mise sur le marché de la Dépakine, a été condamné à verser des indemnités importantes à la famille Martin pour défaut d’information et manquement à son devoir de vigilance.
Une victoire judiciaire après une longue bataille
Marine Martin, souvent surnommée « Madame Dépakine », est à l’origine de la révélation du scandale de ce médicament. Prescrite à des femmes enceintes entre 1998 et 2002, la Dépakine a provoqué des malformations et des troubles neurodéveloppementaux chez des milliers d’enfants exposés in utero. Ce médicament, bien que connu pour ses effets indésirables sur les fœtus, a continué à être distribué sans précaution suffisante pendant de nombreuses années. Marine Martin a lutté inlassablement pour faire reconnaître la responsabilité de Sanofi dans ce scandale de santé publique.
Dans son jugement, le tribunal a condamné Sanofi-Aventis France pour « défaut d’information des risques malformatifs et neurodéveloppementaux » et pour une « faute de vigilance » durant les grossesses de Marine Martin. Le tribunal a estimé que, dès lors que le médicament avait montré des effets néfastes sur les fœtus, Sanofi aurait dû diligenter des études plus approfondies et informer les patientes des dangers encourus.
Des indemnités à la hauteur du préjudice subi
Le tribunal a accordé des indemnités bien supérieures à celles proposées par l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux). Marine Martin a obtenu 153 000 euros pour ses préjudices personnels, bien au-delà des 26 000 euros offerts initialement par l’ONIAM. Quant à ses enfants, Nathan et sa sœur, ils ont également été indemnisés pour des préjudices, y compris un préjudice d’anxiété reconnu à hauteur de 50 000 euros.
Le préjudice d’anxiété est lié aux incertitudes sur leur avenir, en particulier le risque transgénérationnel des troubles causés par la Dépakine, qui pourrait se transmettre à leurs propres enfants. Cette reconnaissance est une avancée majeure dans la jurisprudence concernant les victimes de médicaments dangereux.
Un combat contre le déni et la négligence
Marine Martin n’a pas caché sa satisfaction face à cette décision, mais elle a aussi exprimé une certaine amertume. Elle dénonce les manœuvres dilatoires de Sanofi, qui a utilisé toutes les stratégies possibles pour retarder la reconnaissance de ses responsabilités et éviter d’indemniser pleinement les victimes. « Cette décision justifie mon combat, mais reste amère tant Sanofi a tenté de me décourager », a-t-elle déclaré.
Le laboratoire a longtemps invoqué la responsabilité de l’agence du médicament pour s’exonérer de toute faute. Cependant, le tribunal a estimé que Sanofi ne pouvait ignorer les risques liés à la Dépakine et devait assumer la pleine responsabilité de ses actes.
Des actions en justice qui continuent
Ce verdict s’inscrit dans un combat plus large contre Sanofi. En parallèle de ce jugement, plusieurs procédures judiciaires sont en cours. Une action de groupe menée par l’APESAC, ainsi qu’une procédure pénale dans laquelle Sanofi a été mis en examen pour blessures involontaires, homicides involontaires et tromperie aggravée, sont en cours. De plus, de nombreuses actions d’indemnisation individuelles continuent, et des centaines de victimes ont engagé des procédures devant l’ONIAM.
Le cas de Marine Martin est emblématique du parcours difficile des victimes de la Dépakine, qui luttent pour obtenir justice. Cette décision représente une victoire majeure pour elles, mais le chemin reste long avant que toutes les familles affectées soient pleinement indemnisées.
Le verdict du Tribunal judiciaire de Paris représente une avancée importante pour les victimes de la Dépakine et marque une reconnaissance de la responsabilité de Sanofi dans ce scandale de santé publique. Pour Marine Martin, cette victoire judiciaire est le symbole de son engagement et du rôle crucial qu’elle a joué en tant que lanceuse d’alerte. Cependant, elle appelle à la poursuite du combat pour que Sanofi, après avoir longtemps nié ses responsabilités, assume pleinement les conséquences de ses actes.
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5 réponses à “Dépakine : Sanofi condamné à indemniser la lanceuse d’alerte Marine Martin après 12 ans de combat judiciaire”
C’est effectivement une victoire amère, puisqu’elle montre avec quel manque d’empressement, un semblant de justice est enfin rendu…
Devant le mur de l’État omnipotent, le mur de l’argent… ce n’est bien souvent qu’à une parodie de justice que nous assistons.
C’est pourquoi, chez les esprits forts, les métiers dits de justice, sont à raison si décriés.
Bravo à cette femme très courageuse qui se bat depuis 12 ans pour elle, ses enfants, mais aussi pour des milliers d’autres victimes de ce scandale sanitaire.
Il y a un nombre bien plus élevé de victimes que ce qui est décrit dans les procès et il y a aussi eu des milliers de fausses-couches dues à ce médicament, alors que Sanofi connaissait déjà les dangers pour les fœtus mais ne l’a pas indiqué sur ses notices.
Les médecins et services de santé sont responsables aussi en plus.
Donc c’est déjà une bataille de gagnée mais ce n’est pas terminé, car il a été découvert une chose très importante c’est que les méfaits de ce médicament pouvait aussi être provoqués quand c’était les papas qui l’avaient pris lors de la conception. Et ça c’est une information incroyable qui peut remettre en question pleins de choses sur pleins d’autres médicaments pris par des parents qui se retrouvent avec des enfants handicapés ou font des fausses couches.
Donc ce n’est pas uniquement les mères qui doivent se méfier des médicaments mais aussi les pères lors de la conception.
Bravo encore pour ce combat de cette femme très courageuse. Il faut soutenir son association l’APESAC pour continuer ce combat contre les laboratoires tout puissants qui essayent de faire taire les victimes.
Merci aux journalistes pour cet article, continuez à creuser ce sujet important
Bravo à cette femme très courageuse qui se bat depuis 12 ans pour elle, ses enfants, mais aussi pour des milliers d’autres victimes de ce scandale sanitaire.
Il y a un nombre bien plus élevé de victimes que ce qui est décrit dans les procès et il y a aussi eu des milliers de fausses-couches dues à ce médicament, alors que Sanofi connaissait déjà les dangers pour les fœtus mais ne l’a pas indiqué sur ses notices.
Les médecins et services de santé sont responsables aussi en plus.
Donc c’est déjà une bataille de gagnée mais ce n’est pas terminé, car il a été découvert une chose très importante c’est que les méfaits de ce médicament pouvait aussi être provoqués quand c’était les papas qui l’avaient pris lors de la conception. Et ça c’est une information incroyable qui peut remettre en question pleins de choses sur pleins d’autres médicaments pris par des parents qui se retrouvent avec des enfants handicapés ou font des fausses couches.
Donc ce n’est pas uniquement les mères qui doivent se méfier des médicaments mais aussi les pères lors de la conception.
Bravo encore pour ce combat de cette femme très courageuse. Il faut soutenir son association l’APESAC pour continuer ce combat contre les laboratoires tout puissants qui essayent de faire taire les victimes.
Merci aux journalistes pour cet article, continuez à creuser ce sujet important
En effet on est loin de la rapidité judiciaire qui avait mis hors course le candidat Fillon! Normal il fallait libérer le passage pour le petit singe Macron actuellement usé jusqu’à la corde! Soros mandaté par sa bande de brigands a été chercher Edouard le Confiseur dans sa retraite havraise.
12 ans ! il y a donc des juges honnêtes, il aura fallu 12 ans pour les trouver