Giorgio Locchi, intellectuel italien né le 28 avril 1923 à Rome et décédé le 25 octobre 1992 à Paris, est une figure majeure, quoique souvent méconnue, de la pensée conservatrice et révolutionnaire européenne. Il a laissé une empreinte indélébile sur le paysage intellectuel de l’Europe de la seconde moitié du XXe siècle, en influençant de nombreux penseurs et militants de la Nouvelle Droite, en particulier en France. Par son œuvre, Locchi a cherché à réhabiliter une vision de la politique et de la culture européenne qui s’oppose aux courants dominants du modernisme, du libéralisme, et de l’universalisme.
Une vie au service de la pensée européenne
Locchi grandit dans l’Italie fasciste de Mussolini, une période qui marque profondément sa pensée. Très tôt, il s’intéresse aux idées politiques et culturelles qui structurent l’Europe de son temps. Après la Seconde Guerre mondiale, Locchi s’installe en France, où il va jouer un rôle central dans l’émergence de la Nouvelle Droite, un courant intellectuel européen qui, à partir des années 1960, prône une révolution conservatrice contre l’ordre libéral et égalitaire issu des Lumières.
Locchi se distingue par une érudition immense et une capacité à relier les idées à travers les siècles. Il collabore avec plusieurs revues et participe à la fondation du Groupe de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE). C’est au sein de ce groupe qu’il influence des figures comme Alain de Benoist.
L’émergence dy mythe européen, l’oeuvre essentielle
L’un des concepts centraux de la pensée de Locchi est le « mythe européen ». Pour lui, l’Europe ne peut être réduite à un ensemble de nations ou à une civilisation façonnée par le christianisme et les Lumières. Il envisage l’Europe comme un espace culturel et spirituel uni par un « mythe », c’est-à-dire une vision du monde et de l’histoire qui remonte aux civilisations indo-européennes antiques.
Locchi voit dans la Grèce antique, la Rome impériale et les sociétés germaniques des expressions d’une même essence européenne, fondée sur le héroïsme, la liberté aristocratique, et le refus de toute soumission à un ordre moral universel et égalitaire. Ce mythe européen s’oppose radicalement aux idéologies universalistes et égalitaristes qui, selon lui, ont corrompu l’essence de la civilisation européenne, notamment avec l’avènement du christianisme, puis des idéologies modernes comme le libéralisme, le marxisme, et l’humanitarisme.
La révolution conservatrice et l’idée de conflit des mythes
Locchi est également connu pour sa théorie du « conflit des mythes ». Dans son essai La Révolution conservatrice en Allemagne (1971), il analyse le mouvement intellectuel allemand du début du XXe siècle, qui tente de réagir contre l’uniformisation culturelle imposée par la modernité. Pour Locchi, la Révolution conservatrice représente une tentative de réhabiliter le mythe héroïque européen face au mythe égalitariste judéo-chrétien et marxiste.
Il y présente la modernité comme le résultat de l’affrontement entre deux mythes : d’une part, le mythe héroïque des Indo-Européens, porteur de valeurs aristocratiques, de hiérarchie, et de vitalisme ; d’autre part, le mythe universaliste et égalitariste qui se manifeste d’abord dans le christianisme, puis dans les idéologies modernes. Pour Locchi, ce conflit des mythes est fondamental pour comprendre les luttes politiques et culturelles qui traversent l’Europe contemporaine.
La critique du christianisme et de la modernité
L’un des aspects les plus controversés de la pensée de Locchi est sa critique radicale du christianisme. Il voit dans cette religion l’origine de l’affaiblissement de l’esprit héroïque européen. Pour lui, le christianisme introduit une morale de l’humilité, de la souffrance et de l’égalité, qui s’oppose frontalement aux valeurs indo-européennes de la force, de la gloire, et de la hiérarchie.
En ce sens, Locchi se situe dans une lignée de penseurs européens, tels que Nietzsche, qui considèrent le christianisme comme une rupture néfaste avec les traditions païennes de l’Europe. Cette critique s’étend également à la modernité, que Locchi associe à une dégradation continue des valeurs européennes traditionnelles, favorisant l’individualisme, l’hédonisme, et l’égalitarisme destructeur.
Bien que ses œuvres soient peu connues du grand public, Locchi a eu une influence profonde sur la Nouvelle Droite européenne, notamment à travers ses écrits et ses conférences. Ses idées ont contribué à la réémergence d’un discours identitaire européen qui refuse le cadre républicain et universaliste imposé depuis la Révolution française.
Locchi a également laissé une marque sur le plan international, en influençant des penseurs et des mouvements identitaires en Italie, en Allemagne, et dans d’autres pays européens. Ses concepts de mythe européen, de conflit des mythes, et de critique de la modernité sont aujourd’hui repris et développés par de nombreux intellectuels et militants de la droite radicale.
Bibliographie Sélective
Parmi les œuvres essentielles de Giorgio Locchi, on peut citer :
- La Révolution conservatrice en Allemagne (1971) : Une analyse approfondie du mouvement intellectuel allemand du début du XXe siècle.
- Le Mythe Européen (1983) : Un essai où Locchi expose sa vision du mythe fondateur de la civilisation européenne.
- Divers articles et essais dans la revue Éléments, où il développe ses idées sur la politique, la culture, et l’histoire européenne.
Retrouvez des ouvrages de et sur Giorgio Locchi, chez l’Institut Iliade
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3 réponses à “Cartouches littéraires. Giorgio Locchi, penseur de la révolution conservatrice européenne”
Tiens point de commentaires! Alors les surdoués de la jappe facile? Il ne connaît pas le monde celtique qui a submergé l’Europe ni les Nordiques! Sinon sa vision du christianisme peut se comprendre avec cette obsession du Péché personne n’a jamais rien compris qui conduit à s’écraser devant le seigneur féodal qui s’écrase devant l’Eglise qui se vautre et se la coule douce alors là tout à fait d’accord! A examiner de plus près!
mais les droites ne l’ont pas lu, ils restent les plus bêtes du monde
Oui patphil c’est bien vrai…!!! Revenons à nos blancs moutons…non pas aux Blancs Manteaux même si les Loges ont poussé Barnier! dit-on! Locchi fait partie de ces auteurs et penseurs « maudits » par la Doxa dominante de gôche. Ils sont sur la touche! Il faut lire des publications du Figaro, de Valeurs Actuelles et autres bonnes publications pour trouver des merveilles comme les bonnes bouteilles dans une bonne cave. Mais j’ai déjà souligné qu’il fait abstraction de notre passé celtique et nordique. Je laisse le Christianisme patauger dans ses conneries…il conviendrait de tout relire pour comprendre sa faillite mais je persiste à penser que la question ouvrière du XIX, hormis Léon XIII, n’a jamais été leur préoccupation! Quant à l’égalitarisme des Lumières? j’en doute!