Depuis quelques années, un activiste américain fait de plus en plus parler de lui dans le monde des affaires. Robby Starbuck, fervent partisan de Donald Trump, s’est lancé dans une véritable croisade contre ce qu’il appelle les entreprises « woke », celles qui mettent en place des politiques d’inclusion et de diversité. Avec une communauté de plus de 595 000 abonnés sur le réseau social X (anciennement Twitter), Starbuck utilise son influence pour faire pression sur de grandes marques et les inciter à abandonner leurs initiatives liées à la diversité, l’équité et l’inclusion, désignées sous l’acronyme DEI.
Le combat contre le DEI : une croisade idéologique
Le programme DEI, mis en place aux États-Unis après les manifestations du mouvement Black Lives Matter en 2020, vise officiellement à « promouvoir l’inclusion des femmes et des minorités dans des secteurs où elles sont historiquement sous-représentées ». Cependant, pour Robby Starbuck, ces initiatives reflètent une forme de discrimination inversée, allant à l’encontre des valeurs traditionnelles américaines.
C’est dans ce contexte que Starbuck a pris pour cible des entreprises telles que Ford, Harley-Davidson, Jack Daniel’s, et John Deere. Sa stratégie est simple : il publie des vidéos virales dénonçant ces entreprises, les accusant de s’éloigner de leur clientèle traditionnelle en adoptant des politiques progressistes. Il encourage ensuite ses abonnés à inonder les réseaux sociaux des marques concernées de commentaires négatifs, exerçant une pression importante pour que ces entreprises abandonnent leurs pratiques inclusives.
Big news: The next company we were set to expose was @JackDaniels_US.
They must have been tipped off by us going through employee LinkedIn pages.
They just preemptively announced that they’ll be making these changes:
• Ending participation in the @HRC’s Corporate Equality… pic.twitter.com/0O1DkkIKrO
— Robby Starbuck (@robbystarbuck) August 22, 2024
Harley-Davidson dans la ligne de mire
Un des exemples les plus marquants de l’efficacité de cette stratégie concerne Harley-Davidson, la célèbre marque de motos. En juillet 2024, Starbuck publie une vidéo dans laquelle il critique la marque pour son adhésion à la chambre de commerce LGBTQIA+ du Wisconsin et son engagement en faveur des motos électriques d’ici à 2030. Selon lui, ces initiatives sont en contradiction avec l’image traditionnelle et masculine de la marque.
Sa vidéo a fait le buzz, accumulant plus de 44 000 mentions « J’aime ». Sous la pression de cette campagne, Harley-Davidson a annoncé le 19 août qu’elle ne pratiquerait pas de quotas à l’embauche et qu’elle renoncerait à certaines de ses politiques DEI. La marque a également déploré la négativité des dernières semaines, soulignant que cela a contribué à diviser sa communauté.
Une méthode inspirée de la droite nationaliste
Robby Starbuck ne cache pas son inspiration. Proche de l’ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, et de l’éditorialiste conservateur Tucker Carlson, il applique des méthodes directement tirées de l’alt-right américaine, un mouvement de droite nationaliste prônant la liberté totale et l’opposition aux élites perçues comme gauchistes. Selon le politologue Romain Fargier, ce mouvement a pour objectif de mener une bataille culturelle contre les élites économiques, accusées de promouvoir une idéologie progressiste et de la « vendre » à la population à travers leurs produits et services.
Starbuck exploite ainsi les codes de l’internet et de la culture numérique : sarcasme, ironie et vidéos provocatrices sont ses armes principales. En mobilisant une communauté active, souvent composée de partisans de la droite conservatrice, il transforme ses campagnes en véritables outils de pression, forçant les entreprises à revoir leur position.
Sur X, il propose à ses abonnés de payer 5 dollars pour accéder à un contenu exclusif et soutenir son action contre les entreprises « woke ». Cette monétisation de son militantisme reflète une tendance croissante sur les réseaux sociaux, où les influenceurs politiques trouvent des moyens de financer leurs actions tout en étendant leur influence.
Robby Starbuck ne lutte pas seul. Parmi ses soutiens, on trouve le milliardaire Elon Musk, propriétaire de X. Musk, qui partage des idées similaires à Starbuck concernant le rejet des idéologies progressistes, est intervenu personnellement dans certaines campagnes menées par l’influenceur. Lors de l’affaire Harley-Davidson, Musk a lui-même commenté la vidéo de Starbuck, poussant la marque à réagir publiquement.
Ce type de militantisme pourrait rapidement arriver en France et en Europe. Il suffit de quelques millionnaires ou milliardaires comprenant (enfin) l’importance de l’influence, et de la lutte idéologique contre le gauchisme destructeur.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Aux USA, Robby Starbuck entre en guerre contre les entreprises « woke »”
Bon, d’accord, woke, LGBTZDGHO…? Nous sommes tolérants, mais d’ici là à ce que ces sectes ultra minoritaires s’imposent comme modèle de société, alors là NON !
J’ai été élevé dans ma famille maternelle où les femmes étaient dominantes, j’ai du mal à percevoir les élucubrations des féministes et autres conneries! Même chez mon grand-père paternel c’est ma grand-mère qui nous autorisait à nous asseoir!
Sector Alarm, la bêtise raciste anti-blanche (et anti-vieux, anti-moustachus, etc.) : le D.E.I., c’est pour grappiller des parts de marchés nouvelles, qui sont autant de nouvelles sectes ; Sector Alarm, lui, se contente de se couper de 75% de la population française…