En 2021, un Français sur deux a fait un don à une association, qu’il soit monétaire ou matériel. C’est ce que révèle une étude récente de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), portant sur les dons et l’engagement associatif des Français. Bien que les chiffres montrent une constance dans les dons déductibles fiscalement au cours des dernières années, l’enquête ENEAD dévoile des pratiques plus nuancées concernant la générosité des Français. À travers cette analyse, il apparaît que la capacité à donner, mais aussi la motivation, varient fortement selon le profil des donateurs. Entre les montants donnés et les contraintes financières de certains ménages, les résultats de cette étude offrent un panorama complet des tendances actuelles en matière de don associatif.
Une moitié de la population engagée
Environ 50% des Français âgés de 16 ans et plus ont fait un don en 2021, qu’il s’agisse d’argent, de vêtements, de livres ou de denrées alimentaires. Parmi ces donateurs, 75% ont contribué de manière monétaire, ce qui confirme que l’argent reste la forme de don la plus courante. Toutefois, plus d’un donateur sur deux a également offert des biens matériels.
Cependant, la générosité des Français demeure majoritairement modeste. 58% des donateurs ont offert moins de 100 euros sur l’année, et seulement 20% ont donné plus de 100 euros. Il est aussi important de souligner que beaucoup de dons ne sont pas déclarés à l’administration fiscale, notamment ceux réalisés par les foyers modestes, qui n’ont pas d’incitation fiscale à le faire. Seuls 5 millions de foyers fiscaux ont déclaré leurs dons en 2021, totalisant 3,3 milliards d’euros, avec un don moyen déclaré de 585 euros par an.
Un profil de donateur caractéristique
L’étude montre que les donateurs sont souvent plus aisés, plus âgés et plus diplômés que la moyenne des Français. En effet, 38% des donateurs ont un revenu mensuel supérieur à 3 000 euros, contre 29% des non-donateurs. Cette différence est encore plus flagrante lorsqu’on observe les dons déclarés aux impôts, où les foyers fiscaux donateurs ont des revenus moyens deux fois plus élevés que ceux des foyers non-donateurs.
Les donateurs sont également plus nombreux chez les plus de 65 ans, 58% d’entre eux ayant donné au cours de l’année 2021, contre 47% chez les 25-44 ans. Il est intéressant de noter que même en ajustant pour les revenus, l’âge reste un facteur important : les seniors sont plus enclins à donner que les plus jeunes. En revanche, les moins de 25 ans, bien que disposant de revenus plus faibles, présentent un effort de don comparable à celui des plus de 70 ans, proportionnellement à leurs moyens financiers.
Le rôle de la famille et de l’engagement bénévole
La socialisation familiale apparaît comme un facteur clé dans le comportement des donateurs. Les personnes ayant grandi avec un proche donateur sont 20 points plus susceptibles de faire un don que celles qui n’en ont pas eu. Ainsi, le don semble être une habitude transmise au sein des familles.
De plus, l’engagement associatif et le don sont fortement corrélés. 59% des personnes participant à des activités associatives ont également donné de l’argent ou des biens à une association, contre 43% des non-participants. L’implication dans la vie associative renforce donc les comportements philanthropiques, créant une boucle vertueuse où don et engagement se nourrissent mutuellement.
Compassion et engagement personnel : les principales motivations
Pourquoi donner ? L’étude met en avant plusieurs motivations pour les donateurs. La compassion pour les personnes dans le besoin et l’engagement personnel sont les deux principales raisons citées. 36% des donateurs expliquent qu’ils soutiennent des causes qui leur tiennent à cœur, tandis que 24% agissent par compassion pour les plus démunis. Ces motivations varient également selon le genre : les femmes se montrent plus enclines à donner par compassion, tandis que les hommes sont plus souvent motivés par des considérations fiscales ou communautaires.
Les freins au don : la méfiance et les contraintes financières
Si une moitié des Français donne, l’autre moitié ne le fait pas. Les raisons sont principalement d’ordre financier : 30% des non-donateurs déclarent ne pas pouvoir se permettre de faire des dons. Mais la méfiance joue aussi un rôle important : 20% des non-donateurs n’ont pas confiance dans la manière dont leur argent sera utilisé, craignant une mauvaise gestion ou une opacité des finances des associations.
Ce phénomène de méfiance s’accompagne souvent d’une déception chez ceux qui ont arrêté de donner. 15% des anciens donateurs évoquent le manque de retours concrets sur l’utilisation de leurs dons, ce qui les a dissuadés de continuer. Il s’agit là d’un véritable défi pour les associations, qui doivent redoubler d’efforts pour convaincre les donateurs de l’utilité de leurs contributions.
Redonner aux Français le pouvoir de décider
Ces données mettent en lumière l’implication significative des Français dans la vie associative, mais aussi les obstacles qui freinent leur générosité. Il est cependant crucial de rappeler que le don est un acte volontaire et personnel. Les Français n’ont pas besoin de l’État ou des collectivités pour leur dicter à qui donner. En effet, la réduction massive des subventions publiques permettrait de libérer des ressources qui, directement dans la poche des particuliers, pourraient être mieux utilisées. Chaque citoyen devrait pouvoir soutenir les causes, associations ou projets qui lui tiennent réellement à cœur, sans l’intervention d’un État omniprésent. La générosité, lorsqu’elle est libre, peut être un puissant levier de transformation sociale.
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2 réponses à “Les dons des Français aux associations : une générosité à géométrie variable”
Donner pour sauver le patrimoine français , que ce soit le bati, les traditions , aucuns problèmes ; par contre c’est un NIET définitif envers les associations qui aident les migrants, clandestins et compagnies.
La situation financière des Français, et surtout celle des municipalités, conseils départementaux, régions, devrait amener une fraction des Français, et surtout des élus, à serrer la vis. Vous avez envie de donner à Emmaüs ou à SOS Méditerranée ou à la Ligueux-des-droits-zhumains vous ? Moi non.