Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 6 septembre, c’est la Sainte Bega
La légende raconte que Sainte Béga, communément appelée Sainte Abeille d’Egremont, était la fille d’un roi irlandais et la plus belle femme de son pays. Elle devait épouser le roi de Norvège, mais dès son enfance, elle s’était vouée à une vie religieuse ascétique et, en signe de fiançailles avec le Christ, elle avait reçu d’un ange un bracelet marqué du signe de la croix. La nuit précédant ses noces, alors que les gardes et les assistants s’amusaient ou dormaient, elle s’enfuit en emportant le bracelet. Ne trouvant aucun navire pour accélérer sa fuite, elle tailla un gazon dans le sol et, sur celui-ci, traversa la mer d’Irlande jusqu’à la côte anglaise située en face. Elle débarqua sur un promontoire – désormais appelé St. Bee’s Head – dans le Cumberland, qui faisait alors partie du royaume de Northumbrie. Elle y vécut en ermite, dans la prière et la charité, nourrie par les oiseaux sauvages, mais avec l’augmentation des raids pirates, le roi Oswald lui conseilla d’entrer dans la sécurité d’un couvent. Elle reçut le voile de saint Aidan, évêque de Northumbria, et parcourut la région, prêchant dans des lieux tels que Kilbees en Écosse, avant de fonder le couvent de Copeland Priory, près de Carlisle, ainsi que le couvent de Sainte-Abeille autour de son ancien ermitage. On dit qu’elle a cuisiné, lavé et raccommodé les ouvriers qui ont érigé ses bâtiments.
Au Moyen-Âge, on faisait particulièrement appel à elle contre les oppresseurs des pauvres, auxquels elle s’était dévouée de son vivant, et contre les Border Rievers écossais. Elle est la patronne du nord-ouest de l’Angleterre et de la Norvège. Au 12ème siècle, son bracelet était conservé à St. Bees comme une relique sacrée sur laquelle les personnes étaient appelées à jurer, car on croyait qu’un faux serment fait sur cette relique serait immédiatement exposé et encourrait une vengeance redoutable.
Certains disent que Sainte Béga s’est déplacée encore plus loin dans les terres et s’est finalement installée sur la côte opposée de la Northumbrie, où le christianisme du Nord était développé. Dans cette hypothèse, elle est identifiée, par certaines autorités – dont le Bréviaire d’Aberdeen – à Sainte-Béga de Hackness et à Sainte-Heiu de Hartlepool. Ceci est peu probable car les trois semblent être des personnages distincts. En fait, le nom de Sainte Béga est si proche du mot anglo-saxon désignant un bracelet – beag – qu’il semble probable qu’elle ait été évoquée à partir de la révérence accordée à sa relique la plus sacrée. La date de sa fête est généralement fixée au 31 octobre, mais cela semble être dû à une confusion avec Saint-Bégu de Hackness.
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2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 6 septembre, c’est la Sainte Bega”
bonne fête chère Sainte
les appelées de DIEU on leur route
qu’ils soient d’IRLANDE, ou autres ils sont d’EUROPE !!!!
il est surtout important de savoir sur ce quoi on s’engage
amities
Sainte Fifi priez pour nous!
Pe’ a beg n’he reor? N’ema ket mat he ‘fenn (Emgleo Breiz) ganti? (he venn bremañ gant KLTGw)