Farid M, un habitant de Saint-Nazaire, âgé de 44 ans, a comparu ce mercredi 4 septembre devant le tribunal correctionnel de la ville pour des faits graves mêlant violences, insultes à caractère raciste et outrages envers des agents publics. Ce n’est pas la première fois que cet homme, déjà bien connu de la justice, se retrouve dans le box des accusés. En effet, son casier judiciaire témoigne d’une longue série de condamnations, avec pas moins de dix infractions depuis 1999, comprenant vols, violences et menaces. Cette récidive a mené à une nouvelle condamnation à douze mois de prison ferme.
Insultes racistes et violences envers les forces de secours
Le premier incident remonte au 16 juin 2023, lorsque les pompiers sont appelés tôt le matin pour intervenir sur un malaise en pleine rue, sur la place de l’Amérique-Latine à Saint-Nazaire. Au lieu de se contenter d’observer l’intervention, l’accusé s’en prend violemment à l’un des pompiers, un volontaire noir de peau, en l’insultant à plusieurs reprises avec des termes racistes. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il finit par frapper le pompier au niveau des côtes. L’homme, actuellement en détention, affirme toutefois ne plus se souvenir de cette agression, ni de ce coup de poing.
Nouveaux incidents en 2024
Quelques mois plus tard, le 23 juillet 2024, un nouvel incident se produit sur la même place de l’Amérique-Latine. Cette fois-ci, des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) tentent de désamorcer un conflit entre deux femmes. L’accusé, qui n’était pourtant pas concerné par cette altercation, s’immisce dans la situation et commence à s’en prendre aux agents de la ville. Là encore, les insultes racistes fusent : « fils de pute » et « sale négro » sont lancés en direction des agents municipaux. L’homme, en plus des insultes, agresse physiquement l’un des employés municipaux en le poussant et en lui crachant dessus. Un autre agent subit également des pressions physiques. Lorsque la police intervient pour l’arrêter, l’homme, visiblement sous l’emprise de l’alcool, donne un coup de tête dans la vitre d’une voiture de la police municipale, la brisant sous la violence de l’impact.
Lors de son procès, le prévenu, interrogé par le président du tribunal, reconnaît la teneur raciste de ses propos mais nie toute violence physique, malgré les témoignages et les preuves évidentes. Son avocate, dans une tentative de défense, conteste également la qualification de violences, affirmant que les actes reprochés, comme les pressions à l’épaule et les crachats, sont certes désobligeants mais ne constituent pas, selon elle, de véritables violences. Elle a également évoqué l’état de santé de son client, mentionnant un grave accident de la route qui aurait entraîné un double traumatisme crânien, pouvant expliquer certains troubles du comportement.
Néanmoins, l’expertise psychologique menée sur l’accusé n’a pas retenu cette hypothèse de troubles dus au traumatisme crânien. Au lieu de cela, l’expert a mis en avant une personnalité psychopathique et un risque élevé de récidive, surtout en l’absence d’un suivi psychiatrique sérieux. Cette conclusion a suscité l’inquiétude de l’avocate du pompier qui a souligné le danger que représente cet individu pour la société. Pour la procureure de la République, ces actes s’inscrivent dans un schéma récurrent de haine envers les institutions et les symboles d’autorité, en particulier envers les représentants de l’uniforme et les personnes de couleur.
Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a condamné le prévenu à douze mois de prison ferme, avec un maintien immédiat en détention. De plus, un sursis probatoire de trois mois, lié à une condamnation précédente, a été levé, alourdissant encore la peine.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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