La drogue n’est certes pas un problème spécifiquement breton, elle gangrène toute la France, toute l’Europe même. Et vous aurez raison. Mais là est précisément le problème : en cédant à la tentation des paradis artificiels, la Bretagne ne fait que suivre le reste du troupeau, sombrant dans une forme d’uniformisation du drogué qui envahit toute une partie de la jeunesse (mais pas que). Car la drogue n’est pas seulement une substance, elle est le symptôme d’une maladie bien plus grave : la perte de sens, l’abandon des valeurs, la capitulation de l’esprit face aux dérives de la modernité.
La déchéance des valeurs : l’évasion facile
Les Bretons, autrefois connus pour leur esprit combatif et leur résilience face aux tempêtes de l’Histoire, semblent aujourd’hui succomber aux illusions faciles des paradis artificiels. On ne parle plus seulement des grandes villes comme Rennes ou Brest, mais bien des petites communes qui, elles aussi, sont envahies par les trafics de cannabis, de cocaïne, de crack, d’héroïne, voire de drogues de synthèse. Ce phénomène est symptomatique d’une époque qui préfère l’oubli à l’affrontement, l’illusion au réel.
La consommation de drogue n’est pas qu’un fait divers dans les colonnes des journaux ; c’est le signe d’une société qui abdique, qui préfère la passivité à la confrontation des défis. Les jeunes, mais pas seulement, cherchent dans ces substances un refuge contre un quotidien qu’ils jugent trop difficile. Mais la vérité, c’est que se droguer, c’est céder à la facilité, c’est fuir. C’est renoncer à toute forme de lutte, à toute ambition, à toute grandeur.
Une banalisation inquiétante
On pourrait croire que la drogue est encore un tabou, un problème marginal. Mais il n’en est rien. Aujourd’hui, la consommation de drogues, notamment de cannabis, est devenue tristement banale, presque normalisée dans certains milieux. Ce n’est plus un secret que certains lycées, voire collèges, sont des terrains fertiles pour les dealers. Les festivals, les soirées et même des lieux autrefois épargnés, comme les campagnes, sont désormais des points de diffusion de ces substances. Combien de fois assiste-t-on désormais à des scènes de plus en plus communes, avec des individus qui prennent de la cocaïne comme des smarties sous les yeux ébahis de clients de bars, de restaurants ?
Face à cela, que fait l’État ? Il semble baisser les bras, préférant accompagner la consommation plutôt que la combattre frontalement. Les discours officiels parlent de « réduction des risques » et de prévention, quand il faudrait parler de fermeté et de responsabilité. La légalisation du cannabis est désormais sur toutes les lèvres, et l’on propose de s’attaquer aux conséquences plutôt qu’aux causes. Mais la légalisation ne fera que renforcer la banalisation, et avec elle, la déchéance.
Les conséquences sociales et sanitaires
L’impact de la drogue sur la société bretonne est multiple. Sur le plan social, les effets sont dévastateurs. La montée des trafics dans certaines villes de Bretagne en est un signe visible, avec son lot de violence, de règlements de compte, de meurtres, d’insécurité, et de précarité. Les consommateurs, qui doivent avoir conscience que leurs rails de coke contribuent à la criminalité, eux, tombent dans une spirale où l’addiction entraîne souvent l’échec scolaire, la marginalisation, et des difficultés à s’insérer dans le monde du travail.
Sur le plan sanitaire, le coût humain est tout aussi élevé. Les hôpitaux doivent faire face à des vagues d’overdoses et de troubles psychologiques liés à la consommation de drogues, qu’elles soient « douces » ou « dures ». La pression sur les services de santé, déjà étouffés par la désertification médicale en Bretagne, ne cesse d’augmenter, alors même que les moyens pour lutter contre l’addiction se font rares.
Un problème qui dépasse la Bretagne
Le trafic de drogue n’est pas un problème local. Il s’inscrit dans une logique plus vaste, celle de l’économie parallèle qui gangrène l’Europe. Les Bretons ne sont pas les seuls à en être les victimes, mais cela ne doit pas servir d’excuse. On pourrait croire que ce qui se passe dans les banlieues parisiennes ou marseillaises est loin des préoccupations bretonnes. Mais en réalité, ces mêmes réseaux de trafic, ces mêmes dealers, s’implantent désormais dans nos territoires, profitant de l’insouciance et du manque de vigilance des autorités locales.
Le combat contre la drogue n’est pas perdu d’avance, mais il nécessite une prise de conscience collective. Il ne s’agit pas seulement de réprimer les trafiquants ou d’inculper les consommateurs, même si bien évidemment, il faut le faire, y compris en utilisant des moyens militaires pour liquider les réseaux, de la source (Mexique, Colombie…) à la distribution. Il s’agit avant tout de repenser notre rapport à la société et à la jeunesse. Se droguer, c’est renoncer à ses responsabilités, à sa propre dignité, à la possibilité même de s’élever au-dessus de soi.
Il faut redonner du sens à la vie en Bretagne, et cela passe par un retour à des valeurs de courage, de discipline, de responsabilité, mais aussi par l’envie de partager un destin commun, une histoire et un futur communs. Il est temps de remettre en question cette société de la consommation à outrance, de l’individualisme et du plaisir immédiat, qui pousse trop de jeunes à chercher dans les drogues une solution facile à des problèmes complexes.
Arrêter la drogue, ce n’est pas seulement interdire, c’est recréer des conditions propices à une vie digne. Cela implique une véritable politique de prévention, mais aussi une éducation ferme et rigoureuse qui prône le dépassement de soi. Cela demande également de restaurer un tissu social où chacun a sa place, loin de l’anomie qui gangrène aujourd’hui trop de régions, y compris en Bretagne.
Les Bretons ont toujours su se battre pour préserver leur identité, leurs valeurs, et leur culture. Ce combat contre la drogue doit être vu comme une nouvelle bataille à mener, non seulement pour sauver la jeunesse, mais aussi pour protéger l’avenir de cette terre qui a toujours su faire preuve de résilience face aux épreuves. Il est temps d’arrêter de se droguer, pour redonner à la Bretagne la grandeur et la vitalité qui la caractérisent.
Yohan Kragou
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3 réponses à “Arrêtez de vous droguer ! Plaidoyer contre la consommation de drogue en Bretagne [L’Agora]”
C’est à coups de pied au cul qu’il faut les mettre au pas sinon dans les Bat’d’Af…
On fait croire à nos enfants qu il faut réaliser ses rêves mais on oublie de leur dire que la réalité c est pas les bisounours,nous devons en tant que parents éduquer nos enfants pour faire face à la vie qui ne ressemble pas à un clip vidéo romantique
avant c’était l’alcool cidre & ou gnole