L’extrême centre est un terme apparu récemment dans l’espace de la dissidence politico-médiatique et popularisé notamment par Mathieu Bock-Côté. Contrairement aux apparences, ce n’est pas un terme polémique mais un outil de compréhension du réel qu’on peut résumer ainsi :
1 – Il y a une idéologie du centre. Celle de la doxa médiatique.
2 – Cette idéologie est de plus en plus poussée aux extrêmes dans ses applications pratiques.
3 – Cette idéologie s’impose dans l’espace public par la propagande, la censure et les interdits professionnels sur un modèle peu éloigné de celui qui prévalait à la fin du communisme soviétique.
Reprenons.
Les cinq piliers de l’idéologie du centre
1. L’idéologie du centre n’est pas (ou n’est plus) la prise en compte modérée et nuancée de ce qui viendrait de la gauche et de la droite. Non, c’est une idéologie conforme à la doxa médiatique et construite autour de cinq projets :
- l’immigrationnisme, doctrine selon laquelle l’immigration est bienfaisante en soi et doit se poursuivre à l’infini, d’autant que l’immigration zéro serait impossible ;
- le libre-échangisme qui conduit à aller vers une toujours plus grande ouverture des frontières à la circulation des marchandises, du capital et des hommes ;
- l’affirmationnisme diversitaire, c’est-à-dire la soumission aux revendications des minorités ethniques, religieuses, sexuelles visant à leur obtenir une place toujours plus grande dans l’espace public ;
- l’obligation de « transition énergétique » pour sauver la planète d’un réchauffement climatique, certes réel, mais de surcroît présumé catastrophique et supposé d’origine anthropique ;
- l’hygiénisme obsessionnel qui consiste à répandre la peur des épidémies (H1N1, COVID, variole du singe) dans les populations ;
- l’otanisme, c’est-à-dire l’alignement des politiques diplomatiques et militaires et du discours médiatique sur la ligne de l’État profond américain et de son lobby militaro-industriel.
Ces cinq points sont sanctuarisés par « l’état de droit », autre nom du pouvoir des juges – internationaux, constitutionnels, administratifs et de droit commun – de valider ou non les textes de loi au regard de la doxa. Et imposés dans l’opinion grâce au complexe médiatico-associatif, c’est-à-dire la reconnaissance comme « experts » des représentants d’associations subventionnées, invités à répandre la bonne parole dans les médias.
Le cercle de déraison
2. Cette idéologie du centre est désormais mise en œuvre de manière de plus en plus extrême, c’est le cercle de déraison.
- Sur le libre-échange : malgré la désindustrialisation, la perte d’une culture technique et les risques sur la souveraineté alimentaire, de nouveaux accords de libre-échange (Canada, Mercosur, etc.) sont sans cesse signés et mis en œuvre sans discernement malgré les promesses électorales contraires.
- Sur l’immigration : des entrées chaque année de plus en plus nombreuses, 500 000 entrées d’étrangers supplémentaires (hors Union européenne) chaque année en France, plus d’un million en Grande Bretagne. Jusqu’à quand ?
- S’agissant du droit des minorités, on est passé de l’égalité des chances à la « discrimination positive » et, dans les faits, au racisme antiblanc. Puis des Gay Pride tolérées aux Gay Pride subventionnées, enfin aux Gays Pride imposées comme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Sans même parler de la promotion de la transsexualité dans l’Éducation nationale.
- La « transition énergétique » sert de justification au saccage des paysages (avec les éoliennes et les panneaux solaires) et du patrimoine immobilier (avec des normes bannissant les préoccupations esthétiques). C’est aussi un moyen commode de créer de nouveaux impôts et d’imposer de nouvelles normes réduisant la liberté de propriété et s’ingérant à l’intérieur même des domiciles.
- L’hygiénisme conduit à appliquer aux humains les méthodes de la médecine vétérinaire : confinement, vaccination obligatoire, voire éradication des malades (comme cela fut le cas avec l’usage du Rivotril dans les EHPAD au début de l’épidémie de COVID).
- Quant à l’otanisme, il fait fi des intérêts nationaux élémentaires comme on l’a vu avec le sabotage par nos alliés (sic) du gazoduc Nord Stream.
Tout cela s’accompagne d’un vocabulaire guerrier : guerre au « racisme », guerre à l’« homophobie », guerre aux virus, guerre au réchauffement climatique, guerre au méchant Poutine. « Nous sommes en guerre », répète souvent le président Macron, mais la première victime de la guerre, c’est la vérité, la deuxième, c’est la liberté.
Une liberté pour les citoyens que les juges renoncent alors à défendre « au nom des circonstances ». Tout en poussant au-delà des limites du possible les règles d’accueil des étrangers : ainsi la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a ouvert un droit systématique à l’asile à la « communauté des femmes afghanes » (20 millions de personnes) et à « la communauté des homosexuels togolais » (400 000 personnes ?), les uns et les autres pouvant ensuite faire jouer le regroupement familial pour faire venir leurs proches. Au fou ! Le prétendu « cercle de raison » n’est rien d’autre qu’un cercle de déraison.
La déraison, c’est aussi l’endettement et le « quoi qu’il en coûte ». À force de « faire la guerre » au « racisme », aux virus, au réchauffement climatique, à Poutine, les déficits se creusent : en 2024, 180 milliards de déficit vont venir s’ajouter aux 3 100 milliards de dette existants. Là aussi, jusqu’à quand ?
La tenaille du centre
3 – Propagande et censure : la tenaille totalitaire
En France, un couple résume à lui seul la tenaille totalitaire : à ma gauche, Caroline Roux omniprésente sur les chaînes du service public (France 5, France 2), c’est elle qui arbitre (!) les débats électoraux : à elle, la propagande. Son mari, c’est Laurent Solly, le patron de Meta France et Meta Europe : à lui, la censure des comptes qui déplaisent au gouvernement sur Facebook et Instagram, y compris des comptes de médias alternatifs comme Frontières.
En France, la propagande est massive : à l’Éducation nationale, dans les universités, dans les entreprises (à travers les chartes), dans la publicité, dans les programmes culturels, dans les films, dans les séries, dans l’édition. Cette propagande est d’autant plus puissante qu’elle s’appuie sur la quasi-totalité des médias, les médias publics comme ceux des grands oligarques privés : les médias Bouygues (le bétonneur immigrationniste), les médias Saadé (l’armateur libanais), les médias Niel (principal hébergeur de vidéos pédophiles), les médias Arnault (le luxe mondialisé), les médias Kretinsky (le charbonnier tchèque).
Mais la propagande ne suffit pas pour imposer les dogmes de l’extrême centre : il lui faut le complément de la censure pour empêcher l’expression d’opinions divergentes. C’est pourquoi la police de la pensée ne chôme pas.
- En août 2024, la France n’a pas de gouvernement mais la police de la pensée n’a jamais été aussi active :
- retrait des canaux TNT de C8 et NRJ 12 ;
- pressions de l’Arcom sur CNews ;
- censure de nombreux comptes par Meta ;
- arrestation du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, à qui on reproche de protéger le secret de la correspondance de cette messagerie cryptée.
Faut-il ajouter une proposition de loi (loi Lefèvre), votée en première instance à l’Assemblée nationale, prévoyant de criminaliser les propos privés tenus au domicile, dans les fêtes de famille ou au restaurant d’entreprise. Incroyable ? Mais, hélas, vrai.
Voilà où en est la France, terre de libertés et patrie des droits de l’homme…
Il est vrai que cette dérive est celle de l’ensemble de l’Occident.
Le commissaire européen Thierry Breton menace ouvertement Elon Musk et le réseau social Twitter.
En Allemagne, l’Office fédéral de protection de la constitution (la police politique) s’est arrogé le droit de valider les recrutements d’attachés parlementaires.
En Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste a fait libérer 500 criminels, souvent étrangers, pour pouvoir embastiller 500 patriotes anglais hostiles à sa folle politique d’immigration, et souvent pour de simples posts. Un exemple supplémentaire d’anarcho-tyrannie.
L’Europe, c’est la civilisation des libertés. L’extrême centre est une menace existentielle pour elle.
Jean-Yves Le Gallou via Polemia
Crédit photo : Pixabay (cc)
9 réponses à “L’extrême centre ? Un danger totalitaire. Par Jean-Yves Le Gallou”
Excellent résumé. Merci
Voilà bien résumé les maux qui frappent la France. De plus, cet extrême centre qui fait semblant d’ignorer les patriotes, ne voit aucun inconvénient à s’allier avec la gauche et l’extrême gauche pour conserver son pouvoir de nuisance. On croyait éculé, usé jusqu’à la corde le barrage républicain mais il marche toujours à merveille. S’appuyant sur la duplicité des uns et la bêtise des autres, ce gouvernement de nuls se défends très bien et ce n’est plus par les urnes que nous renverserons la situation.
Très bonne synthèse. La formule extreme-centre est bien trouvée mais elle fait référence à la division obsolète gauche/droite. De fait toute la gauche est dans l’extreme centre sauf peut-être sur le libre échange économique.
L’extreme centre, c’est le mondialisme.
Que lui opposer? nationalisme? souverainisme? Ces deux termes ont été falsifiés par des accusations mensongères. Populisme aussi.
Bruno Courcelle, Adhérent des Patriotes
« Extrême centre » n’est pas une expression si récente : le concept a été formulé par Seymour Martin Lipset dans « The Political Man » en 1981. Mais tel que vous le décrivez, il n’a rien de centriste, du moins au sens d’une opinion partagée par un bloc central de citoyens. En revanche, c’est assurément un extrémisme, dans la mesure où il s’écarte fortement d’une opinion « moyenne », au moins sur certains des « cinq piliers » que vous distinguez.
Et c’est là que votre thèse est faible. Pas parce que, après avoir annoncé « cinq piliers », vous en énoncez six (l’un d’entre eux a peut-être été ajouté trop précipitamment sans relecture), mais parce que ces idées extrémistes ne forment pas un corpus homogène et autonome. Comme vous le notez justement, elles sont conformes à une « doxa », un phénomène davantage sociologique qu’intellectuel : qu’on y croie ou pas, il faut professer un certain type d’opinions pour rester invité dans les dîners en ville ou à la télévision, et la concurrence au sein de l’élite pousse à en faire toujours plus — jusqu’au jour où ça casse (le phénomène est le même à la Bourse : les génies de la finance misent de plus en plus sur les titres qui montent le plus, qu’ils font monter de plus en plus, et seuls les vrais génies savent sauter en marche avant la crise).
Au passage : non, le président Macron ne répète pas « nous sommes en guerre ». Sauf erreur de ma part, en sept ans, il l’a dit six fois dans la seule adresse du 16 mars 2020 (mais en s’attachant à édulcorer l’expression : « en guerre sanitaire, certes… ») et une fois en septembre 2022 à propos des problèmes d’approvisionnement en énergie (« nous sommes en guerre, c’est un état de fait… L’énergie fait partie des instruments de guerre utilisés par la Russie »). Cela n’a pas grand chose à voir avec le « je fais la guerre, je fais toujours la guerre » de Clemenceau !
Jean-Yves Le Gallou est à placer en tête des meilleurs analystes politiques. Polémia est indispensable à une saine vue des choses et à une bonne réflexion et les Bobards d’or devraient être diffusés sur toutes les chaînes à une heure de grande écoute.
Avant de lire l’article, je veux juste savoir qui a dessiné ce magnifique portrait fleuri ?
Je précise que je préfère et de trèèèèès loin ce superbe dessin à l’autre pervers élyséen qui lui est malheureusement une bien triste réalité et pour notre merveilleux pays, sans pareil dans le monde, et pour la plèbe.
<3 pour le dessin !
extrême nombrilisme aussi chez macron
Ah Bon! et Jean-Yves Le Gallou, « le meilleur analyste politique », il propose quoi? une 6ème république???
Ah Bon! et Jean-Yves Le Gallou, “le meilleur analyste politique”, il propose quoi? une 6ème république???