Pour la deuxième année consécutive, les amis et fidèles de la chapelle Notre-Dame de Koad ar Roc’h à Lannédern, récemment rendu au culte, organisent un grand et très beau pardon traditionnel.
Le succès de l’année dernière encouragent les organisateurs à mettre le paquet :
10h30 : Grand’ Messe chantée avec cantiques bretons
Repas cochon grillé sur place avec participation libre
15h30 : Vêpres chantées suivie de la procession. Le Cercle Celtique Koad ar Roc’h qui porte le nom de la chapelle et qui est né en octobre dernier sortira pour la première fois ses plus beaux costumes et sera accompagné de son Bagad
La fête se poursuivra en fin d’après-midi avec buvette, crêpes et danses.
Ce pardon est enfin l’occasion de découvrir un beau patrimoine architectural local ainsi que la mystérieuse fontaine de Saint Edern qui coule dans le sanctuaire et porte encore l’écho de toutes les légendes des Monts d’Arrée.
A propos de Saint Edern
Saint Edern, ermite du VIIIème siècle est représenté avec le cerf qu’il avait apprivoisé. La légende raconte que Edern et sa soeur Jénovéfa avaient eu recours au cerf pour délimiter le territoire sur lequel chacun bâtirait son ermitage. Les vertus de la source sont oubliées. Si, comme le prétendent certains, elle avait le pouvoir de guérir les maux des yeux, on peut avancer aussi qu’elle possédait un pouvoir divinatoire sur le trépas.
Edern signifie « immense par ses qualités ». Ce gallois d’origine vint en Armorique au VIème siècle. Il aurait vécu dans un ermitage qu’il fonda dans le bois de Coat-ar-Roc’h situé sur l’actuelle commune de Lannedern. Plouedern fut aussi appelé Guic Edern, bourg d’Edern, en 1467.
La légende attribue à saint Edern le sauvetage d’un cerf poursuivi par des chasseurs. Grand contemplatif, il omit un jour de répondre au duc de Bretagne qui, égaré dans la forêt, lui demandait sa route. Le duc le souffleta. Mal lui en prit puisque le duc et les siens, devenus aveugles, durent implorer le saint pour recouvrer la vue.
Plouedern naquit à l’endroit où le duc de Bretagne fit bâtir une église en l’honneur de saint Edern qui l’aurait aidé à retrouver la vue. Saint Edern demeure le patron de l’église actuelle. Elle date du XVIIème siècle et possède une statue du moine portant un livre et ayant à ses côtés un cerf accroupi.
Lannédern
Composé de « lann », ermitage, et de Edern, ce toponyme signifie « ermitage de saint Edern ». Le saint demeure le patron de l’église paroissiale qui en abrite de précieux souvenirs. Parmi eux, on notera un tombeau du XIVème siècle, une châsse-reliquaire du XVème, un panneau en bois peint du XVIème qui relate la vie du saint. Dans le choeur, saint Edern est représenté chevauchant un cerf.
Sources:
(1) Les Fontaines de Bretagne, Albert Poulain – Bernard Rio, YORAN EMBANNER, 2008, p.46
(2) Le Chemin des Fontaines, Roger LE DEUNFF, Editions DANCLAU, 1996, p.66
(3) Bretagne des Saints et des croyances, Michel Priziac, Ri-Dour Editions, 2002, p. 115 (Saint:Edern)
Qu’est-ce qu’un pardon breton ?
Les Pardons bretons sont une tradition religieuse et culturelle profondément ancrée dans la vie des Bretons. Ces événements sont des pèlerinages catholiques organisés en l’honneur d’un saint patron dans de nombreuses communes de Bretagne. Leur origine remonte au Moyen Âge, et ils sont souvent liés à des légendes locales ou à des événements miraculeux. Le terme « pardon » vient du fait que les pèlerins participaient à ces cérémonies pour demander le pardon de leurs péchés.
Les Pardons sont nés dans une Bretagne profondément chrétienne, à une époque où la foi catholique dictait la vie quotidienne des habitants. Les pèlerins se rendaient sur les lieux de culte pour demander des grâces ou pour honorer les saints qui, selon la tradition, avaient protégé la région ou accompli des miracles. Chaque Pardon est dédié à un saint spécifique, souvent le patron de la paroisse ou d’une chapelle locale. Par exemple, le Pardon de Saint-Yves à Tréguier, l’un des plus célèbres, est dédié à Saint Yves, patron des avocats et des Bretons.
Ces événements étaient aussi l’occasion pour les Bretons de se retrouver, de renforcer les liens communautaires, et de célébrer leur foi en dehors de l’église, dans une ambiance souvent festive. Au fil du temps, ces rassemblements ont pris une dimension culturelle tout en conservant leur essence religieuse.
Déroulement des Pardons
Un Pardon typique commence par une messe solennelle suivie d’une procession. Les fidèles portent des bannières et des statues représentant le saint patron, souvent accompagnés de musiciens jouant de la bombarde et du biniou, instruments traditionnels bretons. Les processions suivent un parcours qui mène souvent à une fontaine ou un calvaire, lieux sacrés où les pèlerins s’arrêtent pour prier. Ces fontaines sont souvent associées à des légendes qui leur attribuent des vertus curatives ou miraculeuses.
Après les cérémonies religieuses, les Pardons se prolongent généralement par des festivités populaires : festoù-noz (fêtes de nuit), repas collectifs, danses bretonnes, et jeux traditionnels. Ces moments permettent de renforcer l’identité bretonne et de transmettre les traditions aux jeunes générations.
Les Pardons ne sont pas seulement des événements religieux, ils sont aussi des moments clés pour la préservation et la transmission de la culture bretonne. En effet, ces rassemblements sont l’occasion de perpétuer les traditions musicales, vestimentaires, et culinaires de la région. Les costumes traditionnels bretons, portés lors des processions, en sont un exemple marquant. Ces vêtements, souvent riches en broderies, sont transmis de génération en génération.
De plus, les Pardons jouent un rôle essentiel dans le maintien de la langue bretonne. Bien que le français soit largement utilisé, le breton reste présent dans les chants, les prières, et les échanges lors de ces célébrations.
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3 réponses à “Dimanche 1er septembre : Pardon de Notre-Dame de Koad ar Roc’h à Lannédern”
Il y aura certainement une belle affluence à ce pardon, d’autant plus que ce dimanche sera le premier dimanche où les fidèles de Ste Sève et de Quimper vivront leur premier dimanche sans leurs Abbés, remplacés par des prêtres diocésains suite au bannissement de la Fraternité St Pierre, gageons qu’ils se déplaceront en nombre à Lannedern
Les prêtres diocésains? ou le petit peu qui reste qui souvent ne savent pas trop où ils doivent aller…pour cet illustre évêque qui est un fonctionnaire ecckésiastique…diocèse très mal géré par son technocrate mitré!
A noter que la sœur de St Eden était Ste Genovefa …. A qq kilomètres de Lannedern l’église Ste Genevieve de Loqueffret lui est consacrée. Il faut voir son magnifique et très riche intérieur…. Au passage Ste Genevieve est aussi patronne de la …. Gendarmerie