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Les Nations Unies condamnent le Travail Forcé imposé en prison aux prisonniers politiques à Cuba

Le rapport de Prisoners Defenders, intitulé « Brief Report on Forced Labour in Cuban Prisons », a récemment conduit le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage à condamner ce qui se passe dans le pays communiste, et à émettre également un compte rendu. Ce rapport, rendu public lors de la 57e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, condamne fermement l’État cubain pour son recours au travail forcé contre les prisonniers politiques.

Contexte du rapport :

Depuis de nombreuses années, des organisations de défense des droits humains, comme Prisoners Defenders, dénoncent les pratiques de l’État cubain en matière de répression politique. Parmi les accusations les plus graves, on retrouve l’exploitation des prisonniers politiques par le biais du travail forcé. Ces individus, incarcérés pour avoir exprimé des opinions politiques divergentes, sont contraints de travailler dans des conditions souvent inhumaines. Ce travail forcé constitue une violation flagrante des droits humains et est considéré comme une forme moderne d’esclavage.

Le rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies est sans équivoque. Il accuse directement l’État cubain d’imposer le travail forcé à ses prisonniers politiques. Cette pratique est non seulement illégale au regard du droit international, mais elle va également à l’encontre des conventions internationales sur l’abolition de l’esclavage. Le rapport souligne que ces prisonniers, en raison de leurs opinions politiques, sont particulièrement ciblés par ce système d’exploitation.

Le travail forcé en prison à Cuba prend diverses formes. Les prisonniers sont souvent obligés de participer à des travaux agricoles, industriels ou de construction, sans rémunération adéquate, et dans des conditions extrêmement difficiles. Les journées de travail sont longues, les conditions de sécurité sont inexistantes, et les réprimandes pour ceux qui refusent de travailler sont sévères, allant de l’isolement à des violences physiques.

L’impact de ces pratiques sur les prisonniers :

Le travail forcé imposé aux prisonniers politiques a des conséquences dévastatrices sur leur santé physique et mentale. De nombreux témoignages font état de maladies contractées en raison des conditions de travail insalubres, de blessures non soignées, et d’une malnutrition chronique. Le rapport des Nations Unies met également en lumière l’impact psychologique de cette exploitation, qui vise à briser la volonté des détenus et à les punir pour leurs convictions politiques.

Les familles des prisonniers ne sont pas épargnées par ces pratiques. Elles sont souvent tenues dans l’ignorance des conditions de détention de leurs proches, et sont parfois confrontées à des représailles si elles tentent de dénoncer ces abus. Le rapporteur spécial des Nations Unies appelle à une plus grande transparence de la part des autorités cubaines, et exhorte la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement cubain pour qu’il mette fin à ces pratiques inhumaines.

Les réactions internationales :

La publication de ce rapport a suscité des réactions au sein de la communauté internationale. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont salué le courage des Nations Unies pour avoir mis en lumière ces violations. Toutefois, elles appellent à des actions concrètes pour traduire ces dénonciations en mesures tangibles. Les États membres des Nations Unies sont appelés à condamner fermement l’État cubain et à imposer des sanctions pour contraindre le gouvernement à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens. Certains pays ont déjà annoncé leur intention de porter la question devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies souligne la nécessité de mettre fin à l’impunité dont bénéficie l’État cubain. Il appelle à la création d’un mécanisme international de surveillance pour s’assurer que les prisonniers politiques à Cuba ne sont plus soumis à des travaux forcés.

De plus, le rapport propose que des missions d’observation indépendantes soient envoyées à Cuba pour évaluer la situation sur le terrain. Ces missions permettraient de recueillir des témoignages directs des prisonniers et de leurs familles, et de faire pression sur le gouvernement cubain pour qu’il améliore les conditions de détention dans ses prisons.

Enfin, le rapporteur spécial des Nations Unies appelle à un renforcement des efforts diplomatiques pour inciter Cuba à respecter les conventions internationales sur les droits humains.

Une liste interminable de violations des droits de l’homme

En plus d’une forme moderne d’esclavage, les violations suivantes sont systématiquement détectées dans le travail forcé auquel sont soumis les prisonniers:

1. défaut de prévention et de garantie des mesures de santé et de sécurité au travail

Les prisonniers politiques effectuent le travail de production de charbon de bois sans les équipements de protection nécessaires tels que les masques, les gants et les bottes.

Comme l’indique le rapporteur spécial dans son rapport, « des conditions de travail dangereuses (travail physiquement et mentalement pénible, exposition à des substances toxiques et manipulation d’équipements et d’outils dangereux) ont été signalées sans qu’il y ait un accès suffisant et rapide à la formation et à la protection en matière de santé et de sécurité au travail, ainsi qu’aux installations ».

2. Non-paiement du salaire légalement prévu à Cuba.

La plupart des stagiaires qui y travaillent ne sont pas rémunérés financièrement pour le travail qu’ils effectuent et les résultats qu’ils obtiennent.

« Des rapports inquiétants font état de détenus mal payés, voire pas payés du tout », déclare le rapporteur spécial, en se référant à la situation à Cuba.

José Díaz Silva, un ancien prisonnier politique, raconte : « Certains prisonniers travaillent comme des esclaves, parce qu’ils ne sont pas payés. D’autres sont payés, mais ils déduisent leur nourriture, comme s’ils recevaient des produits de toilette de qualité, des vêtements, des chaussures. J’ai travaillé dans certaines prisons pour couper des cannes. J’y suis resté trois ou quatre mois et je n’ai jamais reçu un centime ».

De même, dans le cas de la prisonnière d’opinion Taimir García Meriño, « à plusieurs reprises, ils ont cessé de lui verser son salaire… Ils sont toujours en dessous de la loi ».

Dans la plupart des cas, il n’existe pas de contrat de travail entre le détenu, la prison et l’entité qui l’emploie: les détenus déclarent n’avoir jamais lu ni signé de contrat de travail. Dans d’autres cas, les clauses fondamentales du contrat sont omises et les devoirs, droits et garanties ne sont pas décrits avec clarté et certitude. Par exemple, lorsque des contrats existent, ils ne définissent pas clairement la rémunération établie pour le travail à effectuer.

3. Manque de volonté d’achever le travail

Bien que la loi établisse que le travail doit être volontaire (accès à l’emploi), dans la plupart des cas, ce principe n’est pas respecté et les prisonniers sont contraints d’effectuer des travaux forcés.

Yanay Solaya Barú, ancienne militante politique du 11J, a confirmé cette situation par sa propre expérience :

« Nous travaillions dans les champs, tout ce qu’on nous demandait de faire, faucher [débroussailler], c’était obligatoire. Nous n’étions pas payés. »

Pour de nombreux prisonniers, les sanctions pénales (travail forcé ou « correctionnel », avec ou sans internement) exigent qu’ils soient obligés de travailler, en violation flagrante du principe de volontariat, tant dans le code pénal que dans la loi cubaine sur les procédures pénales.

Dans d’autres cas, lorsque le détenu refuse, on le menace et on exerce des représailles en lui refusant les avantages pénitentiaires auxquels il a droit en vertu de la loi, en lui imposant des corrections disciplinaires fabriquées par des fonctionnaires de l’ordre intérieur (FOI), des rééducateurs et des officiers de haut rang.

Un exemple parmi d’autres est celui de Taimir García Meriño, prisonnière d’opinion, qui a été forcée de travailler « malgré les nombreuses maladies dont elle souffre » mais, en outre, « elle est menacée de se voir retirer son laissez-passer, ce qui s’est produit, et ils lui retirent également le bénéfice [de la réduction de peine] de deux mois par an si elle ne travaille pas et elle est menacée d’être révoquée au régime le plus rigoureux si elle refuse de travailler ».

4. Non-respect des conditions d’hygiène et d’entretien

Les prisonniers politiques sont transférés sur leur lieu de travail sans avoir subi au préalable un examen médical visant à certifier leur santé physique et mentale et leur aptitude au travail.

Le porte-parole politique du 11J, Yanay Solaya Barú, comme tant d’autres, l’a constaté:

« Il y avait une vieille dame maigre, en fauteuil roulant, asthmatique, qui ne pouvait même pas marcher, et qui devait partir au travail à six heures du matin, comme tout le monde. Peu importe l’âge, l’état de santé ou quoi que ce soit d’autre. Il n’y a de conditions pour personne. »

La nourriture est rare, de faible valeur nutritionnelle et malsaine. La famille de Yeidel Carrero Pablo, prisonnier politique, a dénoncé le fait que le prisonnier souffre de « graves problèmes de peau (dus à l’exposition au climat pendant les heures de travail épuisantes), qu’il souffre de famine et qu’il travaille pour un salaire de misère. »

5. Dépassement de la durée maximale hebdomadaire de travail

Dans ces conditions, les heures de travail sont supérieures à 9 heures par jour, et les pauses pendant la journée de travail sont largement ignorées. Dans ces « emplois », les congés annuels payés sont également refusés.

Le prisonnier d’opinion Taimir García Meriño, par exemple, travaille « entre 10 et 14 heures par jour ».

La mère du prisonnier politique Roberto Jesús Marín Fernández a dénoncé à de nombreuses reprises les terribles conditions de travail auxquelles son fils est soumis : « …ce sont les prisonniers qui poussent la charrette, parce que le tracteur est cassé, ils portent sur leur dos des sacs remplis de gravats pendant des kilomètres, le travail qu’ils effectuent là-bas est un travail d’esclave, un travail de chien ».

6. Exploitation des enfants

Les jeunes détenus de moins de 16 ans, selon l’article 65 du code du travail, doivent travailler 7 heures par jour. Outre cette situation d’exploitation des enfants, qui viole déjà la législation cubaine elle-même, la limite de 7 heures est systématiquement dépassée : dans de nombreux cas, ils sont contraints de travailler plus de 9 heures par jour, tout comme les adultes.

7. Absence de contrat entre les détenus et les prisons

Dans la plupart des cas, il n’existe pas de contrat de travail entre le détenu, la prison et l’entité qui l’emploie : les détenus déclarent n’avoir jamais lu ni signé de contrat de travail. Dans d’autres cas, les clauses fondamentales du contrat sont omises et les devoirs, droits et garanties ne sont pas décrits avec clarté et certitude. Par exemple, lorsque des contrats existent, ils ne définissent pas clairement la rémunération établie pour le travail à effectuer.

8. Menaces de représailles et refus injustifié de prestations pénitentiaires en cas de refus d’effectuer le travail, ainsi qu’imposition de sanctions disciplinaires « fabriquées ou inventées »

Les prisonniers politiques sont constamment transférés d’une prison à l’autre sans que leur famille en soit préalablement informée, ce qui constitue une autre forme de répression.

Un exemple est le cas du prisonnier politique Alexander Díaz Rodríguez, qui a été « transféré au camp de travail forcé connu sous le nom de ‘El 25’, dans la municipalité de Sandino, Pinar del Río, loin de sa région d’origine, pour avoir refusé de démentir une photo montrant son mauvais état de santé » en raison des conditions de travail auxquelles il a été soumis lors de son internement.

9. Manque de formation et de compétences pour l’emploi spécifique, entraînant des sanctions pour « indiscipline au travail »

Certains emplois nécessitent une formation en détention, en particulier pour les jeunes, de sorte que la formation professionnelle dans les métiers devrait toujours être assurée et, en outre, les travailleurs devraient être accrédités.

Dans de nombreux cas, cette règle n’est pas respectée, car les détenus sont forcés de travailler dans des positions non formées, provoquant des accidents et/ou n’obtenant pas les résultats escomptés, et sont ensuite punis pour négligence ou toute autre indiscipline de travail fabriquée, et ces événements peuvent même être transformés en crimes à titre de punition et d’exemple pour d’autres détenus.

Le cas du prisonnier politique César Antonio Granados Pérez, fondateur du Mouvement des droits de l’homme Mario Manuel de la Peña, et autre victime du travail forcé dans la production de charbon de bois de marabout, qui « doit produire une demi-centaine de sacs de charbon de bois par mois. S’il ne s’exécute pas, il est menacé d’être envoyé à la prison de haute sécurité de Canaleta ».

Rappelons que des élus de la communauté d’agglomération de Guingamp-Paimpol, ou des responsables associatifs et syndicaux locaux appellent à embaucher des médecins cubains pour sauver l’hôpital de Guingamp (alors qu’il existe d’autres alternatives à leurs échecs successifs pour préserver la santé de tous), médecins cubains dont une partie des revenus finance le régime communiste dénoncé par les Nations Unies. L’ARS de son côté, n’a pas fermé la porte à cette solution. C’est ce qui s’appellerait avoir du sang sur les mains.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “Les Nations Unies condamnent le Travail Forcé imposé en prison aux prisonniers politiques à Cuba”

  1. gautier dit :

    Les Américains eux les laissent en libertés afin qu’il continuent leur forfaits ! tout comme en France, faut les fatiguer ces pauvres détenus récidivistes !!

  2. guillemot dit :

    On peut s interroger sur le fait que les Nations-Unies , se réveillant sans doute , s’interrogent en 2024 sur le travail forcé dans les prisons alors que tous les pays totalitaires le pratique ( rééducation par le travail ) et qu’il fût mis en oeuvre et bien organisé par Lénine en URSS et qu’il a permis , avec le goulag le maintien d’une économie acceptable dans ce pays.
    Et pourquoi Cuba et pas un autre pays ?

  3. François dit :

    En lisant cet article, il m’est venu à l’esprit cette aphorisme tiré de la société du spectacle l’ouvrage de Guy Debord.

    « Les sociétés capitaliste sont dirigées par une haute bourgeoisie qui possède les moyens de production. Les sociétés communistes sont dirigées par une haute bureaucratie qui possède le prolétariat. »

  4. François dit :

    Cet aphorisme

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