Il n y a pas beaucoup d’organisations politiques et culturelles qui parviennent à réunir des centaines de jeunes gens pendant une semaine. C’est le pari réussi, à nouveau, par Academia Christiana, cet été, à la fois en Provence en juillet, puis dans l’Ouest de l’hexagone en août. Pendant une semaine, des jeunes hommes et femmes se sont formés, politiquement, philosophiquement, sportivement, religieusement. Un esprit sain dans un corps sain, de quoi donner la nausée à un Mathieu Slama.
Chef d’orchestre de cette université et du mouvement Academia Christiana, un temps dans le collimateur des autorités pour des raisons fallacieuses qui ne tenaient pas de bout (voir plus bas), Victor Aubert nous a accordé un entretien pour faire le point sur ces universités d’été et sur les évènements à venir. A l’abordage.
Breizh-info.com : Quel était le thème principal de votre UDT 2024 ?
Victor Aubert : L’UDT en Provence avait pour thème « Chrétienté : passé ou futur »; l’UDT dans l’Ouest avait pour thème « Le sursaut intérieur : les vertus comme remède au déclin ? ». Malgré les différences, ces deux thèmes présentent des similitudes. Tous deux partent du même constat : notre époque est à bout de souffle, le progrès, qu’il soit technique ou moral, n’ouvre plus aucune perspective enthousiasmante. Dans le même temps, l’hypothèse d’un sursaut électoral semble assez inespérée. Alors que faire ? A notre humble mesure, nous pouvons déjà travailler à nous reconquérir nous-même, d’où les vertus. A l’échelle sociale et politique, notre devoir de chrétien est de faire rayonner l’évangile autour de nous, d’où la chrétienté. Évidemment tout cela n’est pas simple, voilà pourquoi nous invitons nos académiciens à travailler sur ces thèmes.
Breizh-info.com : Quel bilan tirez vous à chaud, de ces deux universités d’été ?
Victor Aubert : Au-delà de l’affluence particulièrement accrue à ces deux évènements, nous avons été frappés par le profil des participants : plus de la moitié d’entre eux n’ont pas grandi dans des familles chrétiennes ni patriotes. Ce qui marque nos académiciens, ce sont les belles rencontres qui se font lors de ces rendez-vous. Ces semaines intenses tant sur le plan spirituel, communautaire, intellectuel que physique avec du sport tous les jours et des travaux manuels, sont une invitation à se changer soi-même mais aussi à s’engager sur le terrain. Nous savons que ce succès repose sur le travail des générations précédentes qui se sont battues contre vents et marées pour sauver les braises. Aujourd’hui, avec la grâce de Dieu, nous trouvons un écho formidable chez une partie importante de la jeunesse de France, c’est un défi énorme, car il ne faudrait pas gâcher ce travail par nos faiblesses humaines.
Breizh-info.com : Vous avez érigé un calvaire à cette occasion. En quoi était ce à la fois symbolique et important ? Qu’est ce que cela signifie pour la communauté Academia Christiana ?
Victor Aubert : Ce calvaire est le fruit d’une semaine de travail à la forge, en maçonnerie, en taille de pierre et en menuiserie. C’est l’occasion pour beaucoup de jeunes de découvrir des métiers manuels ancestraux et dévalorisés. Ériger un calvaire dans un époque où l’Europe de l’Ouest vit une crise religieuse sans précédent, c’est déjà tout un symbole. Planter une croix, c’est enraciner notre foi sur la terre de nos pères, mais c’est aussi un témoignage pour les générations futures. Si demain l’hostilité au catholicisme égale ce que vivent aujourd’hui les chrétiens d’Orient, ces croix seront le symbole de la consécration de notre sol au Christ, partout où l’on voudra éradiquer la foi, il faudra aussi abattre ces croix, nous espérons qu’elles rappelleront à nos enfants l’exigence de les défendre.
Breizh-info.com : Où en sont vos déboires judiciaires et la volonté de vous dissoudre des autorités ?
Victor Aubert : La procédure de dissolution entamée en décembre dernier a été suspendue. D’une part le dossier était particulièrement léger, tout reposant sur des procès d’intention et d’opinion tirés par les cheveux. Cette affaire répondait sans doute aux impératifs médiatiques du gouvernement. Cependant nous restons sur nos gardes, notre système liberticide ne se prive pas d’enfreindre le droit et les procédures dès qu’il s’agit de donner quelques gages aux déconstructeurs. Notre sort n’aurait sans doute pas été le même sans le soutien médiatique, financier et spirituel de nos amis que nous remercions chaleureusement.
Breizh-info.com : Quel va être le programme de votre rentrée ?
Victor Aubert : Nous participons dès le premier samedi de septembre à deux pèlerinages enracinés : Nosto Fe en Provence et Feiz e Breizh en Bretagne, puis nous vous donnons tous rendez-vous le 5 octobre, pour notre grande kermesse de rentrée pour la St Michel où nous invitons normands et bretons à venir défendre leur région. Nous proposerons des spécialités des deux régions. Le vainqueur de ce duel amical sera la province qui aura su le mieux défendre sa gastronomie. Vous êtes ensuite invités au colloque organisé en partenariat avec Renaissance Catholique pour pour la défense de la liturgie traditionnelle à Paris le 12 octobre. Nous proposons à tous ceux qui le souhaitent de créer des petites communautés locales, inspirées par Academia Christiana en se développant autour des principes de la formation intégrale (savoir-faire manuels, hygiène de vie et sport, formation intellectuelle, communauté et éthique de vie, vie spirituelle et prière. )
Breizh-info.com : Quel message voulez-vous faire passer à ceux qui n’ont pas pu participer, ou à ceux qui aimeraient le faire un jour, ou encore à ceux qui vous suivent ?
Victor Aubert : Academia Christiana, c’est l’occasion de rencontrer de bonnes personnes qui partagent un idéal élevé. Lors de nos évènements nous rencontrons des personnes qui viennent de tous milieux et dont les parcours sont extrêmement variés. Ne restez pas seuls derrière votre écran à regarder impuissant le déclin de l’Occident. Rejoignez une jeunesse qui souhaite bâtir au service du bien commun. Ce qui marque le plus nos participants, c’est la beauté et la joie qui se dégagent de nos évènements. Nous vivons une époque parfois difficile ou la tristesse est une tentation qu’il faut combattre par l’entrain, la vitalité et l’espérance !
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR
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