Robert Dun est un écrivain français dont l’œuvre s’inscrit dans une tradition littéraire et philosophique marquée par la défense de l’identité européenne, la critique du mondialisme et une réflexion profonde sur le destin de la civilisation occidentale. Né en 1920, il a publié plusieurs ouvrages influents qui ont contribué à façonner le discours identitaire en France et en Europe. Cet article propose une exploration des principaux livres de Robert Dun, ainsi qu’une analyse de son parcours intellectuel et de l’héritage qu’il laisse derrière lui. Il va de pair avec celui que nous avions consacré à un autre écrivain majeur mais méconnu, Pentti Linkolla.
Un écrivain engagé dans la défense de l’identité européenne
Robert Dun, de son vrai nom Maurice Martin, né en 1920, a traversé le 20ème siècle en boulet de canon. Jeune travailleur, résidant alors à Saint-Étienne, Robert Dun fut militant communiste, puis anarchiste. A ce titre, il fut volontaire dans les Brigades internationales et participa à la guerre d’Espagne dans le camp républicain.
Durant la deuxième guerre mondiale, il s’engagea dans la Brigade Frankreich puis dans la Division Charlemagne. À son retour en France, il sera condamné de ce fait, en 1948 à Lyon, à un an de prison. Concernant cette période, il reniera par la suite le culte du chef du national-socialisme sans jamais se départir de son racialisme: « Alors, gardez bien votre conscience de Français, d’Européens, de Blancs et soyez si vous le pouvez une partie de notre race, de notre sang, de notre âme, qui continuerait à vivre quand tout croulera autour de nous » ( Lettre aux Canadiens français, 2001).
A partir de la fin des années 1960, s’affirmant « anarchiste individualiste » et nietzschéen, Robert Dun collabora à de nombreuses revues publiées soit par une frange marginale du courant anarchiste comme L’Or vert, L’Anarchie, L’Homme libre, soit par des courants proches de la Nouvelle droite comme Argad, L’Ile verte, Vouloir ou Le Partisan européen; du national-socialisme maintenu comme Le Devenir européen ou Le Courrier du Continent, du nationalisme traditionnel comme Militant ou de la mouvance identitaire comme Réfléchir et agir ou Roquefavour.
Robert Dun est souvent, du fait de son engagement initial notamment, associé aux courants de pensée nationalistes et identitaires, bien qu’il préfère se définir comme un défenseur des racines culturelles européennes. Son œuvre est marquée par une réflexion sur les menaces pesant sur l’identité et la culture européenne dans un monde de plus en plus globalisé. Dun critique la modernité, le multiculturalisme, et ce qu’il perçoit comme la décadence morale et spirituelle de l’Occident.
Les ouvrages marquants de Robert Dun
Voici des ouvrages marquants de Robert Dun, difficiles à trouver aujourd’hui hormis sur les sites de vente d’occasion (si des éditeurs ou libraires nous lisent, nous ajouterons leurs références).
L’âme européenne (à télécharger ici).
Les Confidences d’un Loup-Garou : Un livre provocant qui remet toute l’ère chrétienne en question. Suivi d’un essai inédit sur la Société Française.
Le Grand Suicide (1984) : Dans cet essai, Dun dresse un constat alarmant sur la décadence de la civilisation occidentale. Il dénonce les valeurs matérialistes et individualistes qui, selon lui, conduisent l’humanité à sa perte.
Cet ouvrage d’une brutale franchise n’est certes pas à lire entre les lignes, mais peut-être sous les lignes. Les lecteurs subtils entendront d’un bout à l’autre comme les prodromes d’un tremblement de terre, le puissant grondement de la prophétie nietzschéenne ; et pour eux ce sera une joie, une force et une promesse. Un livre dont on ne sort pas indemne.
Extraits : « La compromission ouvre la porte à tous les esclavages. […] L’avenir s’il y en avait un, était en dehors de cette civilisation industrielle, de sa vulgarité, de sa servilité, de sa fièvre, de sa hâte, de sa superficialité narcotique. »
Les Catacombes de la Libre Pensée (1990): Cet ouvrage est une sorte de recueil de textes où Dun aborde divers sujets, de la politique à la philosophie en passant par la santé. Il y défend l’idée d’une pensée libre et indépendante, confrontée aux dogmes et aux idéologies dominantes.
Extraits :
« Privées de toute base culturelle, les démocraties modernes ne sont que des systèmes qui permettent à la canaille finaude de réduire à l’impuissance les gens honnêtes et intelligents en manipulant la force des imbéciles. Comme je l’avais déjà annoncé il y a trente ans dans Les Confidences d’un Loup-Garou, tous les paramètres convergent vers la plus gigantesque guerre civile mondiale, à la fois raciale et sociale, dans l’histoire connue de la planète. Cette guerre est d’ailleurs la seule libération que les hommes restés dignes de ce nom peuvent encore espérer. Mais elle n’ira pas de soi. Gardons-nous de tomber dans les pièges de croyances en la providence dont les haillons flottent encore dans nos inconscients. Comme mes transmissions et ouvrages précédents, ce livre ne s’adresse qu’aux intrépides de corps, d’âme et d’esprit. J’ai décidé d’en changer le titre afin d’en faire mieux ressortir le caractère d’ultime défi à la crapulocratie universelle. car, comme je me plais à le répéter en toute occasion, cette crapulocratie gagnera toutes les batailles, sauf la dernière. Nous n’avons plus à prendre parti dans les conflits actuels, nous n’avons qu’à attendre. La folie, l’abjection, la lâcheté, la haine et l’incommensurable imbécilité sont déjà entrées dans leur phase d’autodestruction ».
« La roue de l’histoire tourne en s’accélérant. Cela signifie pour nous que les ultimes batailles sont proches et qu’il est plus que temps d’acquérir une parfaite lucidité, car nous ne pouvons plus nous permettre de nous tromper d’ennemi et de nous laisser diviser par de faux problèmes.
La première illusion à balayer est celle de la prise du pouvoir. Nous ne prendrons jamais le pouvoir, ni en France, ni en Suisse, ni en Allemagne, ni en Italie, ni en Espagne. Or l’illusion d’une prise du pouvoir n’est pas seulement un gaspillage de forces par mauvaise orientation, gaspillage que je dénonce depuis plus de vingt ans. C’est aussi un facteur de division par rivalité de chefs qui ont en commun une naïve surestimation d’eux-mêmes. L’attente du chef charismatique qui mettra tout le monde derrière lui est à mettre dans le même sac que le retour du Messie, et procède de la même démission face à notre propre responsabilité.
Je ne cesse de le répéter, pour la plupart en vain : l’âge des Führer est révolu. Nous sommes à l’âge missionnaire qui doit suivre toute grande prophétie. Chacun de nous a le devoir de devenir missionnaire. Mais cela exige de se cultiver, de lire et de réfléchir beaucoup, de développer son élocution et ses capacités de discussion calme et efficace. Cela exige donc de connaître l’adversaire. C’est certes plus pénible que d’attendre l’apparition d’un problématique chef charismatique et même de vendre des journaux, de coller des affiches et de tenir des meetings. Prendre le pouvoir ? Qui peut espérer encore en avoir le temps ? »
Vers l’Europe retrouvée ou la mort ! : Comme son titre l’indique, cet ouvrage est un plaidoyer pour une renaissance de l’Europe, fondée sur ses racines culturelles et spirituelles. Dun y critique vivement le multiculturalisme et l’immigration, qu’il considère comme des menaces pour l’identité européenne. Initialement publié en avril 2000 de manière quasi-confidentielle (moins de 300 exemplaires furent imprimés), cet écrit du regretté Robert Dun se voulait une réponse au livre de Mgr Hippolyte Simon, Vers une France païenne ?, paru en 1999. Avec la brutale franchise et toute la véhémence d’un Nietzschéen assumé, Robert Dun réfute l’idée même que l’Europe eut été un jour chrétienne dans son âme, aux sens biblique. A travers une multitude d’exemples symboliques et historiques, par le truchement de citations savamment choisies, l’auteur démontre que si un certain Christianisme « à l’occidentale » existe depuis des siècles, il n’en demeure pas moins qu’un Paganisme clandestin a su rester vivace et ardent (à commander aux éditions du Lore).
Une vie de combat, Cartouches intellectuelles : Il s’agit d’un recueil de textes plus personnels, où Dun revient sur son parcours, ses engagements et ses combats. Il y’en a une version audio qui peut être écoutée ici ou découverte ci-dessous
Autres citations :
« Quand un peuple tolère la corruption affichée dans le corps politique, médiatique, policier et juridique au point où les peuples européens la tolèrent, il mérite la mort et n’a plus que la mort à avaler.
Quand les parents se débarrassent de leurs enfants en leur donnant de l’argent et en les confiant à des écoles où depuis trente ans les responsables ferment les yeux sur la drogue et le racket, quand les passants détournent la tête lorsqu’une femme est agressée ou même violée en public, on est devant un peuple qui mérite la mort et n’a plus que la mort à avaler.
Quand un peuple laisse écorner sans réagir sa liberté de pensée et d’expression, il mérite l’esclavage qui est l’antichambre de la mort.
Quand la police accepte de se laisser insulter et agresser sans répondre elle se révèle comme l’instrument de gouvernants asservis, vautrés dans la corruption et la haute trahison envers des peuples qui n’en méritent pas plus. »
– Robert DUN – (Extrait de l’article « Mes duretés », 1997)
« Les pires choses ont en commun avec les meilleures d’avoir une fin. Acculés par les prises de conscience populaires, par les révélations sur leurs invraisemblables crimes, les maîtres du monde se raidissent dans une fuite en avant dont ils savent aussi bien que nous l’impuissance face aux problèmes majeurs de surpopulation, de pollution, d’effondrements culturels, de nihilisme mondial. Ils se savent complètement impuissants à imaginer un contrat social, une morale, un système socio-politique mobilisateur. Et comme ils savent aussi que toute vision claire sur ces nécessités remet en cause leur système de domination, ils font peser la plus efficace dictature contre les êtres capables et « coupables » de pensée indépendante. Ils réduisent à l’impuissance tous ceux qui pourraient contribuer à débrouiller l’écheveau de l’ère judéo-romaine, de l’ère impérialiste et théocratique. Jadis on disait « gouverner c’est prévoir » ; mais nous vivons le bout du rouleau et tout est devenu imprévisible. Alors « on gouverne à vue », ce n’est pas moi qui l’ai dit…
Alors… qui gouverne le monde ? Les malins, les faussaires. Toutes les formes politiques sont-elles concernées par l’accusation de criminalité et de folie ? À part le peu qui reste de sociétés tribales, je ne vois qui pourrait prétendre à être excepté. D’où vient cette invraisemblable situation ? De la collusion judéo-romaine de l’impérialisme et de la théocratie. Etait-elle fatale ou évitable ? Honnêtement, cette question me dépasse. Mais je puis garantir que nous sommes à l’extrême bout du rouleau et qu’il serait grand temps de penser à des mini-sociétés de survie et de remplacement. »
– Robert DUN – Extrait de « Gouvernés par des criminels devenus fous », article paru dans la revue L’HOMME LIBRE, fils de la Terre, Septembre 1993
Robert Dun a laissé derrière lui un héritage intellectuel important, mêlant une critique acerbe de la modernité à une défense passionnée de l’identité européenne. Ses livres, tels que « Le Grand Suicide », « Les Confidences d’un Loup-Garou », et « Les Catacombes de la Libre Pensée« , sont autant de réflexions visionnaires sur la crise identitaire que traverse l’Europe, et continuent de nourrir le débat sur la préservation des valeurs et des traditions dans un monde dans lequel l’Histoire s’accélère.
On vous laisse avec cette émission que lui a consacré Robert Steuckers ici
- Les Confidences d’un Loup-Garou, Procédé mécanographique, chez l’Auteur, [s.d.], [1971] ; 2e édition, sous le titre de Confidences d’un Loup-Garou, Le Puy, Éditions du Crêve Tabous, 2003 ; 3e édition, [s.l.], Les Amis de la Culture Européenne (ACE), 2005.
- Le Message du Verseau, Le Puy, chez l’Auteur, 1977.
- Nietzsche (Frédéric), Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Le Labyrinthe, 1983 ; 2e édition, Paris, A.H.E., 1988.
- Manifeste de l’Art sacerdotal et le Rosier sur la cendre, Poèmes initiateurs. Procédé mécanographique, chez l’Auteur, [s. d.], (circa 1984).
- Le Grand Suicide, Le Puy, Éditions du Crêve-Tabous, 1984 ; 2e édition, Saint-Étienne, Éditions du Crêve-Tabous, 2001. Édition augmentée d’un entretien exclusif avec l’auteur.
- BOJORIX, Woher ? Wohin ? Wozu ? Antworten an die heutige Sphynx, [s. l.], [s. d.], (circa 1986).
- Liberté, Vérité, Santé ou les Catacombes de la Libre Pensée, Procédé mécanographique, Le Puy, chez l’Auteur, 1990 ; 2e édition, sous le titre Les Catacombes de la Libre Pensée, Liberté, Vérité, Santé, édition privée hors commerce (Crêve-Tabous), [s. l.], [s. d.], (circa 1999) ; 3e édition, [s.l.], Les Amis de la Culture Européenne (ACE), 2005.
- L’Âme Européenne, Réponses à Bernard-Henri Lévy, Ruisbroek, L’Anneau, 1993 ; 2e édition, Le Puy, chez l’Auteur, 1994.
- Neues Licht über « Also sprach Zarathoustra », Homburg, Tempelhof, 1995.
- Vers l’Europe retrouvée ou la mort !, Saint-Étienne, Les Amis de la Culture Européenne (ACE), 2000.
- Une vie de combat, Cartouches intellectuelles, Saint-Étienne, Éditions du Crêve-Tabous, 2000. Également une partie en CD et CD-Rom : Une vie de combat. Recueil d’entretiens enregistrés, Éditions du Crêve-Tabous, 2000.
- (Faisant partie de la méthode trilingue d’apprentissage de l’Europo), le roman Lo Sage om Vanda og Romuald, Procédé mécanographique, [s. d.], chez l’Auteur, 113 p.
Crédit photo : DR
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3 réponses à “Les Catacombes de la Libre pensée, Confidences d’un Loup Garou, Le Grand suicide…relire Robert Dun”
merci a cet homme de vérité et sachons entendre ses paroles
amities
même si cela nous parait top long a entendre merci pour la présentation
Bonjour,
Merci à la rédaction pour ce bel article , très complet avec l’émission de R. STEUCKERS , sur un auteur trop méconnu , trop souvent vilipendé par ceux qui portent des jugements sans jamais avoir lu l’auteur.
A lire et à relire et à conserver dans un coin de la bibliothèque même si avec son lourd passé je ne risquais pas de le retrouver dans les bibliothèques familiales mais il est permis de changer et en effet sa réflexion est profonde et invite à la recherche pour en savoir plus.