L’économie mondiale est aujourd’hui confrontée à une exubérance monétaire et à des taux d’intérêt de référence qui semblent anormaux. Ces problèmes, qui touchent plus de 150 pays, ne sont pas nouveaux mais trouvent leurs racines dans l’histoire monétaire des cinq derniers siècles. Le document intitulé L’Étalon-Intérêt : À la recherche de l’ancre monétaire perdue, rédigé par Pedro Gómez, propose une analyse approfondie de cette problématique en examinant les fondements du système monétaire actuel et en introduisant une nouvelle approche : l’Étalon-Intérêt.
Un parcours historique semé d’embûches
Depuis des siècles, l’homme a tenté de concevoir un système monétaire parfait, capable de déterminer la quantité optimale de monnaie en circulation. Cependant, ces efforts n’ont jamais abouti à un modèle entièrement satisfaisant. Les systèmes monétaires qui se sont succédé, du Gold Standard au système fiduciaire actuel, ont tous montré des faiblesses, provoquant tour à tour des crises bancaires, des récessions économiques et des inégalités sociales croissantes.
Le Gold Standard, par exemple, était dépendant des caprices de la nature et du commerce, créant des moments de pénurie ou d’abondance monétaire, ce qui générait des instabilités économiques. Avec l’abandon de l’étalon-or et le passage à des monnaies fiduciaires, les banques centrales ont pris le contrôle de l’émission monétaire, espérant ainsi stabiliser les économies. Cependant, comme le souligne l’auteur, cette transition a mené à des crises mondiales massives tous les trente ou quarante ans, au lieu des crises bancaires séquentielles observées sous les anciens systèmes.
L’Étalon-Intérêt : une nouvelle approche
Pedro Gómez introduit l’Étalon-Intérêt comme une solution aux défaillances des systèmes monétaires actuels. L’idée centrale de cette approche est que la quantité de monnaie à émettre doit être déterminée par l’intérêt global généré par le capital en circulation au cours de la période précédente. En d’autres termes, la nouvelle monnaie devrait être émise en proportion des intérêts générés, permettant ainsi de maintenir la stabilité des prix et d’éviter les crises économiques.
L’auteur explique que le système actuel est incapable de synchroniser les quatre variables fondamentales de l’économie : la production de biens d’équipement, les biens publics, la masse monétaire, et l’évolution des ressources humaines. L’Étalon-Intérêt, en revanche, permettrait d’harmoniser ces variables, assurant ainsi une croissance économique stable et équilibrée.
Distribution du nouvel argent et implications économiques
Une des propositions clés du document est la manière dont la nouvelle monnaie devrait être distribuée. L’auteur suggère que la Banque centrale émette mensuellement de la monnaie en fonction des intérêts globaux générés par l’ensemble du système financier et industriel. Cet argent serait ensuite distribué aux administrations publiques et aux entreprises privées pour financer des investissements publics et accorder de nouveaux prêts.
Cette approche, selon l’auteur, permettrait d’éliminer plusieurs problèmes économiques majeurs, notamment la domination monétaire des banques centrales, la dette publique excessive, et les cycles économiques destructeurs. L’Étalon-Intérêt se présente ainsi comme une solution robuste et non manipulable, capable de stabiliser l’économie mondiale et de réduire les inégalités sociales.
Vers un nouvel ordre économique ?
Pedro Gómez conclut en affirmant que l’Étalon-Intérêt représente la plus grande évolution du cadre conceptuel économique des cinq derniers siècles. Il prédit que dans deux siècles, l’économie fonctionnera sur la base de ce principe, avec des banques centrales émises automatiquement selon des règles constitutionnelles strictes, éliminant ainsi les fluctuations économiques et la folle impression de monnaie qui ont marqué l’histoire.
En fin de compte, ce document propose une vision radicalement nouvelle du fonctionnement du système monétaire mondial, une vision qui, si elle est adoptée, pourrait selon son auteur transformer profondément l’économie globale et résoudre certaines des crises les plus persistantes de notre temps.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
6 réponses à “L’Étalon-Intérêt : À la recherche de l’ancre monétaire perdue”
concernant la réalité des intérets :
https://banquedefrance1.wordpress.com/la-monnaie/
« les banques centrales ont pris le contrôle de l’émission monétaire, espérant ainsi stabiliser les économies. »
Quelle naïveté !
Bonjour,
Il faudra surtout reprendre le contrôle politique pour qu’une telle solution de bon sens soit adoptée. Remarque, le premier pays qui l’adoptera verra tous les épargnants soucieux de sécuriser leur capital, se précipiter vers sa monnaie…
Cdt.
M.D
Une utopie bien simpliste, les banques centrales définiront les investissements publics et non le pouvoir politique. Le crédit interentreprise est ignoré alors qu’il s’agit d’un régulateur important de la masse monétaire et les échanges extérieurs, la balance des paiements, le sont aussi. La notion de courbe d’intérêt n’existe pas et donc les horizons des investissements sont ignorés ainsi que la notion de prime de risque.
L’idée de l’auteur est intéressante mais vouée à l’échec tant que la finance internationale (publique = banques centrales, et privée = grandes entreprises côtées en bourse)restera entre les mains de quelques mondialistes : les Rothschild, Rockefeller, Warburg et autres dissimulés derrière les consortium comme Vanguard, etc. qui n’ont que faire des intérêts des peuples. Il faut donc leur supprimer tous leurs accès et redevenir « maître en notre maison ».
Le seul espoir de s’en sortir est ainsi de revenir impérativement à l’échelle des Etats-Nations et de redéfinir localement les règles politiques et de financement.
Parallèlement, il est urgent de relocaliser l’industrie et de préserver l’agriculture locale. Car seuls les secteurs primaire et secondaire font la richesse d’un pays. Le reste n’est que du plus.
Inexorablement, les ajustements se feront au fur et à mesure de nos échanges avec nos partenaires étrangers. Par là-même, nous réduirions la taille du monstre à combattre : la Cupidité, apanage de l’homme vénal qui n’a de cesse de corrompre pour avoir toujours plus. Par certains aspects, je rejoins donc les commentaires de Durandal et MM.
L’Etalon-intérêt se rapproche de la réforme préconisée par quelques grands économistes Fischer- Allais ( Nobel 1988) :le 100%Money qui supprime le privilège d’émission monétaire des banques commerciales (loans make deposits) pour le confier à la Banque centrale , seul émetteur de la monnaie de base. Les allocations de crédits se faisant par l’arbitrage : croissance de la masse monétaire en fonction des besoins investissements, consommation, dépenses publique …dans unn contexte de stabilité et de diminution de la volatilité. Un seul émetteur de monnaie controlant la quantité émise en fonction des besoins. Cela induit la réforme profonde du système bancaire, banques de long terme( investissements) se refinançant uniquement à la banque centrale – les transactions courantes par l’intermédiaires d’un système de paiements ( clearing), des banques de gestion privée pour l’épargne .. Ainsi, par ex, plus besoin d’avoir » un système de protection des dépôts « .. Evidemment, ça heurte beaucoup d’intérêts , mais l’enjeu est la stabilité, l’éradication des crises bancaires .