A la mi-juin, le bureau national de LR avait exclu son président Eric Ciotti alors qu’il venait de passer un accord avec le Rassemblement national afin d’organiser des candidatures « d’union » pour les élections législatives. Mais la Bretagne n’était pas comprise dans cet accord. Gilles Pennelle, le leader du RN en Bretagne, explique que « c’est parce que les Républicains ne pèsent plus rien. Je considère qu’ils n’existent plus en Bretagne » (Ouest-France, Bretagne, jeudi 13 juin 2024).
Ce n’est pas l’avis des députés et sénateurs LR de Bretagne qui veulent montrer que leur parti existe bel et bien, sans Eric Ciotti : « Notre volonté est d’avoir des candidats partout. C’est ce à quoi nous travaillons », affirme Muriel Jourda (LR), sénateur du Morbihan (Ouest-France, Bretagne, jeudi 13 juin 2024). Autrefois, le grand parti de droite qu’était le RPR se montrait effectivement capable de présenter des candidats aux législatives dans toutes les circonscriptions. Pour ce faire, la main-d’œuvre ne manquait pas : adjoints au maire, maires, conseillers départementaux, conseillers régionaux… Aujourd’hui, on a l’impression que ces notables n’ont plus envie de se mouiller, faire campagne les fatigue, la perspective de la défaite les décourage. Alors les responsables de LR ont recours à des inconnus, des « militants » qui acceptent de se dévouer, hommes et femmes sans notoriété et sans base électorale. D’où des scores médiocres, voire misérables pour un parti de gouvernement au premier tour (30 juin) – aucun candidat « militant » n’est qualifié pour le second : Bernard Croguennec (Saint-Brieuc, 5,54 %), Michel Desbois (Dinan, 7,77 %), Alain Le Grand (Quimper, 8,32 %), Françoise Houard (Brest-centre, 2,70 %), Félix Briant (Landerneau, 11,16 %), Marc Raher (Douarnenez, 7,32 %), Christophe Decourcelle (Rennes-Cesson-Sévigné, 6,93 %), Jérémy Gilbert (Redon, 8,85 %), Joëlle Le Gall (Rennes-Bruz, 5,01 %), Mahé Gargam (Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande, 4,97 %), Xavier Rineau (Vertou, 9,86 %), Florence Beuvelet (Saint-Nazaire, 4,27 %), Louise Amrouche (Nantes centre, 5,86 %), Bertrand Plouvier (Guérande, 14,09 %), Sophie Van Goethem (Nantes-Saint-Herblain, 6,30 %), Astrid Lusson (Nantes-Rezé, 8,34 %), Soizic Perrault (Pontivy, 12,16 %),Daniel Barach (Hennebont, 5,36 %).
Mais l’exception confirme la règle ; il existe deux cas particuliers qui correspondent à des fiefs : Saint-Malo et Loudéac. Dans la cité corsaire, le sortant Jean-Luc Bourgeaux (LR) est réélu facilement – 43,33 % au premier tour et 69,14 % au second, battant le candidat RN Dylan Lemoine. Bourgeaux possède le sens de l’efficacité puisqu’il avait comme suppléant le maire de Saint-Malo, Gilles Lurton (LR). « C’était un second tour particulier, face au RN, et Gilles Lurton et moi avons su rassurer. Nous sommes des gens de terrain, connus, fidèles à nos valeurs », souligne Bourgeaux (Ouest-France, Ille-et-Vilaine, lundi 8 juillet 2024). A Loudéac, Corentin Le Fur succède à son père Marc Le Fur (LR) qui siégea pendant vingt-six ans au Palais-Bourbon ; 31,96 % au premier tour et 67,97 % au second pour l’héritier. Odile de Mellon (RN) estime que ce second tour était « très difficile. Les Le Fur, c’est une vraie dynastie, ça se transmet de père en fils. Avec le barrage républicain en plus, c’était compliqué. » (Ouest-France, Côtes-d’Armor, lundi 8 juillet 2024)
Devenir « divers droite » ne paie pas forcément
En dehors de ces candidats étiquetés « Les Républicains », on avait affaire à des « anciens de la maison » qui ne sont plus encartés et qui se présentent en tant que « divers droite ». Naïvement, ils doivent se figurer que ce tour de passe-passe va favoriser leur victoire… A Morlaix, Agnès Le Brun, ancienne maire de la ville et conseillère régionale, a tenté l’opération. Sans succès puisqu’elle n’arrive qu’en quatrième position (11,04 %), ce qui l’empêche de participer au second tour. Son pronostic à propos de la triangulaire qui s’annonce : « Les agriculteurs, les chefs d’entreprise… les électeurs en colère qui ont voté RN ne vont pas se reporter sur la candidate sortante [Sandrine Le Feur, Renaissance] car il y a une détestation de Macron » (Le Télégramme, Morlaix, lundi 1er juillet 2024) A Châteaubriant, c’est le maire Alain Hunault qui oublie qu’il a été LR. Au premier tour, il arrive en troisième position (29,18 %) et encore en troisième position au second (25,41 %), après Jean-Claude Raux (NFP-EELV) et Julio Pichon (RN).Une consolation : « le candidat RN serait arrivé premier si je ne m’étais pas maintenu pour le second tour », explique-t-il, se flattant d’avoir la « conscience tranquille. Celle d’être resté fidèle à ses convictions » (Ouest-France, Loire-Atlantique, lundi 8 juillet 2024)
Un point d’histoire : après les élections législatives de 2002, la Bretagne possédait huit députés RPR – l’ancien parti gaulliste devenu chiraquien, à ne pas confondre avec la droite centriste et libérale (UDF, Alain Madelin, Pierre Méhaignerie…). Les huit : Jean-Pierre Le Ridant, Christophe Priou, Michel Hunault (le frère d’Alain Hunault), Serge Poignant en Loire-Atlantique. Marc Le Fur dans les Côtes-d’Armor. Hélène Tanguy et Jacques Le Guen dans le Finistère. Gérard Lorgeoux dans le Morbihan. Aujourd’hui, LR ne possède que deux députés dans les cinq départements bretons.
Bernard Morvan
Illustration : DR
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12 réponses à “Bretagne : la fin des haricots pour LR”
Ce n’est pas qu’ils sont bons à rien ! non ! ils sont mauvais en tout !!
Bonjour les LR n’ont plus rien a voir avec De Gaulle Vous me direz que le temps n est plus le même eh bien non la droiture restera toujours la droiture et dans ce domaine ils ont beaucoup de travail a faire
Des nuls, comme s’il en pleuvait, et fiers de l’être !
Si les LR ne pèsent plus grand’chose, rappelons que grâce à l’impayable Pennelle le RN ne pèse rien en Bretagne (5 départements) !
Des barons les LR ne pensant qu’a leurs intérêts, aux privilèges qui en découlent, quand aux Français pour beaucoup de ces notables godillots et bien ils s’en foutent.
… Sans parler de tous les autres pseudo-parties sur l’échiquier politique ? Pour que cela soit réellement objectif il faudrait que les Français reviennent à l’idée du bien commun (Jus soli , Jus sanguinis) et non pas celui , du bien privé soit disant public que tous ces clowns et autres gauchos veulent pour eux sans qu’ils Y mettent la main à la poche . Bref , en langage courant , cela signifie diviser pour mieux régner (divide et impera). Les « citations » chez tous ces débiles aux horizons multiples , c’est qu’ils ne savent pas penser par eux-mêmes et qu’ils s’imaginent que leur comportement de sociopathes , et le propre de tous Citoyens ordinaire .
Une connerie. Rien de plus, tout simplement une connerie supplémentaire !!!
La (soi-disant) de Droite, sans Ciotti, n’est plus rien. Comme d’hab, les mêmes histoires, les memes conneries, les memes lamentations …
A pleurer !!!
Une connerie. Rien de plus, tout simplement une connerie supplémentaire !!!
La (soi-disant) de Droite, sans Ciotti, n’est plus rien. Comme d’hab, les mêmes histoires, les memes conneries, les mêmes lamentations …
La Droite Francaise, agissant dans ce sens, est à pleurer !!!
La droite avec les LR aujourd’hui, c’est de la camomille!
Parlez moi de la droite avec Charles Pasqua ou Michel Poniatowski.
Avec des gens de cette trempe, la France ne ressemblerait pas à ce qu’on voit aujourd’hui.
Hélas, le moule est cassé.
Il vous attendait pour que vous soyez candidat … Dommage .
constat indisctable de Bernard Morvan.On savait le su=ystème des partis moribond, en Bretagne comme alleurs et malgré des gens de valeurs comme Marc Le Fur Y a-t-il un avenir pour le fédéralisme tel que l’in illustré Loeiz Laurent, Jean Picollec, Cuzon du Rest, Eric Melenec … au nom du Mouvement Fédéraliste Français « La Fédération ».
C’est qui « il »