La langue cornique, ou « Kernowek » en cornique, est l’une des langues celtiques les plus méconnues et mystérieuses. Parler du cornique, c’est évoquer un pan fascinant de l’histoire linguistique du Royaume-Uni, une langue qui, malgré les aléas de l’histoire, continue de vibrer dans les cœurs de ses locuteurs.
Les origines de la langue cornique
Le cornique est une langue celtique appartenant à la branche brittonique, aux côtés du gallois et du breton. Les origines du cornique remontent à l’époque où la Grande-Bretagne était peuplée par les Celtes, bien avant les invasions anglo-saxonnes. À cette époque, le cornique était la langue parlée dans la région de Cornouailles, située à l’extrême sud-ouest de l’Angleterre.
Bien que les détails sur les origines précises du cornique restent flous, il est certain que cette langue a évolué en parallèle avec le gallois et le breton, mais a suivi sa propre voie en s’adaptant aux spécificités culturelles et géographiques des Cornouailles. Cependant, l’arrivée des Anglo-Saxons et la montée en puissance de l’anglais ont progressivement réduit le territoire linguistique du cornique, jusqu’à ce qu’il ne soit plus parlé que par une minorité de la population.
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Le déclin et la renaissance de la langue
Le déclin du cornique s’accéléra à partir du 16e siècle, avec l’intégration des Cornouailles dans le royaume d’Angleterre et l’imposition de l’anglais comme langue officielle. Le dernier locuteur natif connu du cornique, Dolly Pentreath, serait décédé en 1777, marquant ce que beaucoup considèrent comme la mort de la langue.
Cependant, l’histoire du cornique ne s’arrête pas là. Dès le 19e siècle, un mouvement de renaissance linguistique commence à prendre forme. Inspirés par les mouvements similaires en Bretagne et au Pays de Galles, des érudits et des passionnés ont entrepris de ressusciter le cornique à partir des documents écrits et des traditions orales encore disponibles. Ce renouveau a été particulièrement visible au 20e siècle, avec la publication de grammaires, de dictionnaires et de livres en cornique.
Aujourd’hui, bien que le cornique reste une langue minoritaire, il connaît un regain d’intérêt. On estime qu’il y a environ 3 000 personnes qui peuvent parler le cornique à des degrés divers, avec une centaine de locuteurs quotidiens. Cette renaissance est soutenue par des initiatives locales, des écoles et des cours en ligne qui permettent à une nouvelle génération d’apprendre et de pratiquer la langue.
Transmission et éducation
La transmission du cornique est aujourd’hui un enjeu crucial pour la préservation de cette langue. Des efforts considérables sont déployés pour enseigner le cornique aux enfants et aux adultes. Les écoles primaires de Cornouailles proposent des cours de cornique en option, et des ressources pédagogiques sont mises à disposition des enseignants.
L’apprentissage du cornique est également favorisé par l’existence de centres culturels, de festivals et d’événements qui célèbrent la culture cornique. Ces manifestations permettent aux locuteurs de se rencontrer, de pratiquer la langue et de la maintenir vivante dans la communauté.
Un des éléments clés de cette transmission est l’utilisation des nouvelles technologies. Des applications mobiles, des sites web et des cours en ligne facilitent l’apprentissage du cornique pour ceux qui n’ont pas accès aux écoles où la langue est enseignée. Cette modernisation de l’enseignement du cornique est essentielle pour assurer sa survie à long terme.
Quelques mots en cornique
Le cornique, comme toute langue celtique, possède une sonorité unique qui le distingue des langues indo-européennes majoritaires. Voici quelques exemples de mots en cornique qui illustrent cette richesse linguistique :
- Kernow : Cornouailles
- Keslowena : Félicitations
- Gorthugher da : Bonsoir
- Dydh da : Bonjour
- Onen hag oll : Un et tout (motto de Cornouailles, signifiant « Un et tous »)
Ces mots sont souvent utilisés dans des contextes formels et informels, soulignant l’importance de cette langue dans l’identité cornique.
Le cornique bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance officielle, bien que limitée. En 2002, le gouvernement britannique a reconnu le cornique sous la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Cette reconnaissance a permis de donner un élan aux efforts de revitalisation, en facilitant l’accès à des financements publics pour les initiatives de préservation et de promotion de la langue.
Cependant, le cornique reste une langue en danger. On estime à quelque 3500 le nombre de locuteurs pouvant employer le cornique comme langue seconde, à des degrés variables. C’est faible.
Son avenir dépend largement des efforts continus pour l’enseigner et l’utiliser dans la vie quotidienne. Les locuteurs de cornique et les défenseurs de la langue sont confrontés à de nombreux défis, notamment la domination de l’anglais et le besoin de ressources pédagogiques adaptées.
Néanmoins, le renouveau du cornique témoigne d’une volonté forte de préserver et de revitaliser une partie essentielle de l’héritage culturel de Cornouailles. La langue cornique n’est pas seulement un moyen de communication, mais aussi un symbole de l’identité et de la résilience d’une communauté qui refuse de voir disparaître son patrimoine linguistique.
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3 réponses à “À la découverte de la langue cornique”
L’ancien maire de St Martin des Champs, le regretté René Fily, outre le fait d’être un spécialiste de la langue bretonne, était une des rares personnes à parler le Cornish. Cette particularité avait le don de surprendre… nos visiteurs d’en face !
Super info sur le kornig
Un jour une de mes filles a voulu me souhaiter mon anniversaire en breton…et j’ai dû lui avoué que l’on ne disait pas, bonjour, bonsoir, bonne nuit…joyeux anniversaire, joyeux Noel et bien d’autres conneries copier-coller du français…non on sortait une petite phrase… »Mont a rit Julia? » « Mont a ran tan Mari » ou « poent mont da labourat » ou « Mat ar jeu ganit Pér » =attention les femmes tutoient les hommes et se vouvoient entre elles!!! « Brao an amzer eiou »!