Le shelta, également connu sous le nom de Gammon ou Cant, est une langue fascinante et mystérieuse, parlée principalement par les Irish Travellers, un groupe nomade originaire d’Irlande. Bien que souvent assimilés aux Roms ou aux Gitans, les Irish Travellers forment une communauté distincte, avec leur propre culture, traditions, et surtout, leur propre langue. Le shelta, véritable trésor linguistique, incarne à la fois l’histoire, la résistance et l’identité de ce peuple.
Les origines du shelta : un mystère linguistique
Les origines du shelta demeurent en grande partie obscures, ce qui ajoute au mystère et à l’intrigue entourant cette langue. Selon les recherches linguistiques, le shelta est une langue mixte, combinant des éléments de l’irlandais (gaélique), de l’anglais et, dans une moindre mesure, du romani. Il est cependant difficile de déterminer avec précision quand et comment cette langue est apparue. Certains linguistes estiment que le shelta pourrait avoir commencé à se former dès le XVIe siècle, lorsque les Travellers, soumis à des pressions croissantes de la part de la société sédentaire, ont commencé à développer un langage codé pour protéger leurs communications.
Le shelta n’est pas une langue écrite, ce qui complique encore davantage la tâche des chercheurs. Transmise oralement de génération en génération, elle a subi de nombreuses influences et évolutions au fil du temps. Cette fluidité linguistique a permis aux Travellers de maintenir une certaine distance culturelle avec la population majoritaire tout en protégeant leur mode de vie nomade.
Nombre de locuteurs et transmission
Le nombre de locuteurs du shelta est difficile à évaluer avec précision, car les estimations varient entre 6 000 et 30 000 personnes, principalement en Irlande et au Royaume-Uni. Cette large fourchette s’explique par la nature clandestine de la langue, souvent utilisée en présence d’étrangers ou lorsque les Travellers souhaitent conserver la confidentialité de leurs échanges.
La transmission du shelta se fait principalement au sein des familles et des communautés Traveller. Les enfants apprennent la langue dès leur plus jeune âge, généralement en complément de l’anglais ou de l’irlandais, qui sont également parlés couramment par la plupart des Travellers. Cependant, la langue reste minoritaire et menacée par la modernisation, l’urbanisation et la dispersion des communautés Traveller, qui tendent à adopter des modes de vie plus sédentaires.
Quelques exemples de mots en shelta
Le shelta est une langue codée, où de nombreux mots sont inversés, modifiés ou créés à partir de l’irlandais ou de l’anglais. Cette technique rend le langage difficile à comprendre pour ceux qui n’en sont pas initiés. Voici quelques exemples de mots en shelta, avec leur traduction en anglais ou en irlandais :
- Beoir : Femme (du gaélique « bean », femme)
- Gop : Boire (du gaélique « ól », boire)
- Leann : Bière (du gaélique « leann », bière)
- Mochor : Âne (modification du mot « muc », qui signifie cochon en irlandais)
- Fogo : Homme (du mot irlandais « fear », homme)
Ces exemples illustrent la manière dont le shelta utilise une base de mots irlandais ou anglais tout en les modifiant pour les rendre méconnaissables. Cette caractéristique a permis à la langue de jouer un rôle de protection et de cohésion au sein de la communauté Traveller.
L’actualité du shelta
Aujourd’hui, le shelta reste une langue vivante, mais elle est menacée par l’assimilation culturelle et la réduction de la taille des communautés Traveller. Néanmoins, les politiques de sédentarisation forcée ont contribué à affaiblir la transmission intergénérationnelle de la langue.
Cependant, un regain d’intérêt pour les langues minoritaires et une prise de conscience accrue de l’importance de préserver le patrimoine culturel des Travellers ont conduit à des initiatives visant à revitaliser le shelta. Des associations culturelles et des linguistes collaborent désormais avec les communautés Traveller pour documenter et promouvoir l’usage de cette langue unique. Par exemple, certains groupes travaillent à l’élaboration de dictionnaires, à l’enregistrement de locuteurs natifs, et à la création de ressources éducatives pour les jeunes Travellers.
En dépit de ces efforts, le shelta reste une langue en danger. Sa survie dépendra en grande partie de la capacité des Travellers à maintenir leur identité culturelle tout en s’adaptant aux réalités du monde moderne. Pour l’heure, le shelta continue de fasciner les linguistes et les passionnés de langues, tant pour son caractère unique que pour le mystère qui l’entoure.
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4 réponses à “À la découverte du shelta, la langue des Irish Travellers”
Ayant des origines irlandaise par ma mère, j’ai entendu dire que les « Tinkers » seraient des descendants de fermiers expulsés par les nouveaux proptiétaires anglais à l’époque.
Plutôt une sorte d’argot. Un peu comme si on disait que le verlan est une langue.
bien ceci explique que la LANGUE BRETONNE SOIT SI COMPLEXE ALORS UN PEU DE BON SENS ET GARDONS NOTRE FRANCAIS QUI NOUS PERMET DE COMMUNIQUER SANS POUR CELA EVACUER L’historique de nos PATOIS !!!
un petit rappel notre roi FRANCOIS Ier avait compris pour unifier le pays et plus en mesure de nous c’est ARAGO QUI AVAIT COMPRIS QUE la FRANCE avait besoin de sa langue personnelle MAIS EN FAIT TOUT LEMONDE S’en fou pourtant je peux vous dire qu’il y a 51 ans dans le ROUERGUE moi petite parisinne je faisais figure d’étrangère !!! UN PEU DE LUCIDITE DANS CES CRIAILLERIES !!!
amities
La langue bretonne n’est pas un patois !
C’est une langue celtique à part entière qui possède 4 dialectes :
Le léonard
Le trégorois
Le cornouaillais
Le vannetais