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De notre envoyé spécial

“Rome, Athènes et Jérusalem, je pense que les trois s’emboîtent et on appelle ça l’Occident” Mathieu Bock-Côté.

Peut-on mourir sans avoir vu Jérusalem ? Jérusalem et les milliers de Croisés qui sont tombés à ses portes pour libérer le tombeau du Christ. Jérusalem, ville sacrée pour les trois religions du Livre. Jérusalem où demeurent tant de lieux habités encore aujourd’hui, au moins spirituellement, par les personnages principaux de notre religion catholique. Jérusalem, mon ami. Là où tombe la lumière de Dieu…

Plafond du Saint-Sépulcre. Juste au dessus du tombeau du Christ

Quand on prend la route de Tel-Aviv à Jérusalem, l’arrivée sur la Ville Sainte est assez troublante. Car Jérusalem est installée à 800m d’altitude au coeur d’une chaîne de sept collines. Le paysage est donc montagneux, entre le Morvan et le Massif Central. Mais l’impression est pour le moins étonnante pour un Européen qui ne s’attend pas à voir New York, avec Saint-Malo intra-muros en son milieu, le tout au beau milieu du Cantal ! Car Jérusalem aujourd’hui, c’est 1 million d’habitants, complétés par une banlieue immense qui avale toujours plus de terre de jour en jour. On comprend ici l’importance de l’espace pour les Israéliens due à l’exigüité de leur territoire.

Le plus grand cimetière juif au monde

Au pied de la Vieille Ville, la prochaine chose qu’un visiteur remarque est… une immense cimetière au pied du Mont des Oliviers. C’est tout bonnement le plus ancien et le plus grand cimetière juif au monde et l’un des plus anciens cimetières tout court. Les rabbins se battent de leur vivant pour y être enterrés à leur mort. Pourquoi ? Parce que dans la Bible (Zacharie 14,4), il est écrit que c’est de ce cimetière que débutera la Rédemption. En attendant ce jour béni, ce ne sont pas moins de 150 000 tombes qui patientent en regardant la Vieille Ville. Sachant que les tombes les plus anciennes datent du IVè millénaire avant notre ère, certains y patientent déjà depuis plus de 6 000 ans ! Le cimetière se visite et abrite des dernières demeures célèbres comme celle de Menahem Begin, Robert Maxwel, le magna de la presse, Samuel Joseph Agnon, prix Nobel de littérature, Eliézer Ben-Yehoudah, le père de l’Hébreu moderne ou Marcel Dadi, le célèbre auteur de la méthode de guitare style “picking” ! L’endroit abrite surtout les corps et les âmes patientes de toute une tripotée de rabbins, savant juifs et penseurs du sionisme.

L’endroit est en tout cas impressionnant. Et fortement déroutant pour quelqu’un habitué aux petits cimetières de campagne.

Décevant Mont des Oliviers

Quant au mont des Oliviers, l’endroit est… décevant. L’endroit culmine à 815 m d’altitude et fourmille d’endroits essentiels pour un catholique : le mont des Oliviers est tout de même le lieu où a eu lieu l’Ascension (la montée de Jésus au ciel), au pied de la colline se trouve la basilique de Getsémani abritant une roche sur laquelle notre Seigneur aurait prié avant sa Passion, etc…

Mais la route qui mène au mont passe dans un quartier visiblement arabe. Echoppes, parkings, tout est écoeurant de malpropreté, de déchets. Et à côté du Carmel du Pater Noster a été construit un hôtel moderne. Pas du tout adapté au lieu. Bref, la promenade sur le Mont des Oliviers vaut surtout pour la visite du Carmel, la vue sur Jérusalem et le souvenir de la montée au ciel de notre Seigneur mais rien de plus.

Co-existence étroite

La visite à proprement dite de la vieille ville de Jérusalem commence après. En passant l’une des portes, vous vous enfoncer dans des ruelles étroites, bien entretenues où l’Histoire, la grande et la céleste, est à chaque pas. Première visite à ne pas manquer : le tombeau de David situé sur le mont Zion, qui donne son nom à la doctrine sioniste. Fait curieux, ce lieu qui est l’un des plus sacrés pour les Juifs et les nationalistes israéliens est situé dans un coin d’une ancienne abbaye byzantine ! De ce fait, on touche à l’une des particularités de la ville trois fois sainte : tout est mélangé, tout se chevauche, se remplace, se reconverti. Des anciens lieux sacrés païens deviennent juifs, puis sont réaménagés en église, puis en mosquée, puis encore en église, puis redeviennent juifs, pour ensuite… . Sans compter, notamment pour les Chrétiens, les diverses chapelles du Christianisme présentes à Jérusalem (catholiques romains, grecs, orthodoxes, coptes, arméniens, etc…) qui se partagent les lieux de culte, voir l’intérieur des lieux de culte comme nous le verrons plus loin pour le Saint Sépulcre.

Le tombeau de David est donc un lieu qui se visite. Des orthodoxes juifs y sont en prière en permanence. Prières à hautes voix, avec les mouvements du corps qui vont avec, un croyant récite un verset, un autre répète le verset en question. Assez dépaysant pour un catholique habitué au silence des cathédrales !

Contrairement à ce que claironne les pro-palestiniens, il n’y a, là, pas de “racisme” ou de “discrimination” : des Juifs noirs prient de manière aussi dévotes que les autres et n’importe qui peut entrer malgré l’exigüité des lieux. Personne ne vous demande votre nationalité ou votre religion. Seule restriction : chez les juifs orthodoxes, les hommes sont avec les hommes, les femmes sont avec les femmes. Pas de mixité !

Etrange abbaye de la Dormition

Juste à côté de l’endroit, toujours sur le Mont Sion, se trouve l’Abbaye de la Dormition. Selon une tradition apparue au VIIè siècle, c’est l’endroit où Marie, la mère de Jésus, serait tombée dans un sommeil éternel. Le mausolée sensé abriter le corps de la Vierge y figure toujours en sous-sol. Aussi incroyable que cela puisse paraître, toutes les photos que nous avons fait de ce monument sont… floues ! Nous présentons donc ici des photos de l’environnement. Une photo nette est cependant accessible sur Wikipédia.

Aujourd’hui, les lieux sont gérés par des Bénédictins allemands qui s’occupent aussi de l’église de la multiplication près du lac de Tibériade. Dans le petit bar attenant à l’abbaye, le visiteur peut facilement rencontrer des religieux allemands pour répondre aux éventuelles questions.

La salle de la Cène ou le “dénuement voulu”

Toujours à proximité du tombeau du roi David (la salle est même située au-dessus de celui-ci), l’un des lieux les plus extraordinaires de Jérusalem : le Cénacle, c’est à dire la salle de la Cène, où le Christ a mangé avec ses apôtres la veille de sa crucifixion. Cette salle, autrement appelée la “Chambre Haute”, a également abritée la Pentecôte où 120 disciples de Jésus ont reçu des “langues de feu” symbolisant l’Esprit Saint. En effet, l’un des lieux qui devrait être l’un des plus sacrés de la chrétienté est le lieu le plus anonyme qui soit !

Le visiteur y accède par une petite porte sans aucune indication. Et là, si un guide ne vous indique pas que ce lieu est l’endroit du dernier repas du Christ, il n’y a aucun moyen de le savoir. La salle est minuscule. Comme à l’abandon. Les vitraux aux fenêtres sont cassés en de multiples endroits. Un chat passe… Il n’y a pour ainsi dire RIEN, à part une statue mystérieuse et achrétienne offerte par Jean-Paul II qui représente les “trois religions du Livre qui partent de la même base” ou quelque chose du genre.

Et effectivement, l’endroit, restauré par les Franciscains en 1335, a été transformé en mosquée puis en synagogue. Les vitraux portent d’ailleurs des inscriptions en arabe.

Même si l’église catholique romaine réclame la gestion du lieu, l’Etat d’Israël refuse et garde la mainmise sur la salle. En 2005, les discussions ont repris et on évoque un échange avec une synagogue espagnole.

En attendant, tout le monde peut visiter librement le Cénacle. Sur l’un des murs, en haut d’un petit escalier on peut encore voir une croix rouge dessinée datant des Croisades ! Emouvant témoignage laissé par ces chevaliers combattants de la foi partis à l’assaut des mahométans !

E.M.

Crédit photo : Droits Réservés
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