Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 16 août, c’est la St Arzhel (Armel)
Armel des Boschaux débarqua en 518 dans l’Aber-Ildut et fonda l’abbaye de Plouarzel, près de la pointe de Corsen. Invoqué contre la sécheresse, il est le patron des aumôniers d’hôpitaux. « Il résolut de quitter l’Angleterre, sa patrie, d’abandonner sa famille, sa fortune (…) et de passer sur le continent, à l’exemple d’un grand nombre de ses compatriotes, pour y mener la vie des solitaires et des anachorètes. Le zèle dont il était embrasé se communiqua à quelques-uns de ses anciens compagnons d’étude, qui ne voulurent pas se séparer de lui. Ils embarquèrent ensemble pour les côtes de la Bretagne Armorique et ils débarquèrent à un endroit qu’on croit être le pays d’Ack (…). S’étant un peu avancés dans l’intérieur des terres, jusqu’au lieu appelé maintenant Plouarzel, ils y construisirent un oratoire et de petites cellules, et, sous la conduite d’Armel, qu’ils vénéraient comme leur maître et chérissaient comme leur père, ils commencèrent à pratiquer tous les exercices d’une vie d’austérité, de contemplation et de prière ».
Il fut appelé à la cour de Childebert Ier et y resta sept ans, guérissant un boiteux et un aveugle. Il alla ensuite passer quelque temps à Beaumont-la-Ronce (près de Tours) ; Beaumont-la-Ronce a fait de lui son saint patron2. Le roi lui aurait donné, à son retour en Bretagne, les deux paroisses qui portent son nom : Ploërmel où ses reliques étaient conservées au Moyen Âge, et Plouarzel. Il aurait aussi laissé son nom à certaines de ses étapes : Ergué-Armel, Plouharnel, Saint-Armel dans le Morbihan.
Il s’est retiré aux Boschaux à Saint-Armel en Ille-et-Vilaine où il fonda un monastère.
Il débarrassa le pays d’un dragon qu’il noya dans la Seiche. Il mourut dans son monastère des Boschaux en 570 ou 552. La mâchoire, relique présumée de saint Armel est encore visible à l’église de Saint-Armel (Ille-et-Vilaine). Dans cette même église est conservé un sarcophage qui serait sa tombe.
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4 réponses à “A la découverte des saints bretons. Le 16 août, c’est la St Arzhel”
J’apprécie beaucoup cette rubrique des saints bretons. Leur appartenance à la fois à ce qui est maintenant le Pays de Galles et à la Bretagne armorique rappelle la parenté entre Gallois et Bretons et les liens qui nous unissent, liens que nous devrions resserrer.
Marcel Texier
St Armel est le saint-patron de la frairie de St Armel en Fégréac (44) et le village de St Armel porte son nom.
MERCI ET BONNE FETE C’est vrai que nous osons nous proclamer tous capable d’être SAINT MAIS C’est une stupidité et voila pourquoi la révolution n’a pas pu éteindre LA FOI
AMITIES
J’ignorais qu’Alphonse le maire puis sénateur à la pipe fût descendant d’un saint! C’est toujours aussi gazeux chez l’autre malgré le changement de nom…on a du mal à suivre…est-ce grave docteur?