La Guerre des Boers, également connue sous le nom de Guerre d’Afrique du Sud, est un conflit qui a profondément marqué l’histoire du pays et de la colonisation britannique. Elle se compose de deux guerres principales : la Première Guerre des Boers (1880-1881) et la Seconde Guerre des Boers (1899-1902). Ces guerres opposèrent les Britanniques aux Boers, des descendants des colons hollandais installés en Afrique du Sud au XVIIe siècle. Les enjeux de ces conflits étaient multiples, mêlant lutte pour l’indépendance des républiques boers, enjeux économiques liés à la découverte de ressources minières, et volonté britannique de renforcer son empire colonial.
Les causes des Guerres des Boers
Les tensions entre les Britanniques et les Boers sont apparues dès l’annexion du Cap par les Britanniques en 1806. Les Boers, qui avaient établi deux républiques indépendantes – le Transvaal et l’État libre d’Orange –, cherchaient à préserver leur autonomie face aux ambitions impérialistes britanniques. La Première Guerre des Boers éclata en 1880 lorsque les Britanniques tentèrent d’annexer le Transvaal, mais elle se solda par une victoire boer et la reconnaissance de l’indépendance de la république. Cependant, la découverte de riches gisements d’or et de diamants dans le Transvaal raviva l’intérêt britannique, conduisant à la Seconde Guerre des Boers en 1899.
La Seconde Guerre des Boers : Un conflit brutal
La Seconde Guerre des Boers fut un conflit beaucoup plus long et plus violent que le premier. Les Boers, bien que moins nombreux et moins bien équipés, menèrent une guerre de guérilla efficace contre les forces britanniques. Cependant, la supériorité numérique et technologique des Britanniques finit par avoir raison des forces boers, qui durent capituler en 1902. Ce conflit marqua un tournant dans l’histoire militaire en raison de l’utilisation de nouvelles stratégies, mais il est également tristement célèbre pour l’introduction des camps de concentration.
Pendant la Seconde Guerre des Boers, les Britanniques mirent en place une politique de la terre brûlée pour affaiblir la résistance boer. Les fermes furent incendiées, les récoltes détruites, et les familles boers, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, furent déportées dans des camps de concentration. Ces camps, établis par Lord Kitchener, commandant en chef des forces britanniques, étaient destinés à couper le soutien logistique aux combattants boers.
Les conditions de vie dans ces camps étaient épouvantables. Plus de 116 000 Boers furent enfermés dans ces camps, où ils souffraient de malnutrition, de maladies, et d’un manque d’hygiène. Les rations alimentaires étaient insuffisantes et mal adaptées, et les infrastructures sanitaires étaient quasiment inexistantes. Les épidémies de typhoïde, de rougeole et de dysenterie se propagèrent rapidement, entraînant la mort de près de 28 000 personnes, dont une majorité d’enfants.
Les camps de concentration utilisés par les Britanniques durant la guerre des Boers sont souvent cités comme les premiers de l’histoire moderne. Leur utilisation suscita une vive indignation, non seulement en Afrique du Sud, mais aussi en Grande-Bretagne, où des voix s’élevèrent pour dénoncer ces pratiques inhumaines. Emily Hobhouse, une militante britannique des droits de l’homme, joua un rôle crucial en révélant les conditions horribles dans ces camps, ce qui conduisit à une commission d’enquête et à des réformes tardives.
La guerre des Boers et les atrocités commises dans les camps de concentration laissèrent une cicatrice profonde dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Ce conflit, symbole de la brutalité coloniale, est aujourd’hui commémoré dans les musées et les mémoriaux du pays. La mémoire des victimes est honorée, et cet épisode tragique continue de résonner comme un avertissement contre les excès du pouvoir colonial et les horreurs de la guerre.
Les grandes figures historiques de la Guerre des Boers
Paul Kruger (1825-1904)
Paul Kruger, surnommé « Oom Paul » (Oncle Paul), est sans doute la figure la plus emblématique de la résistance boer. Président de la République sud-africaine du Transvaal de 1883 à 1900, Kruger fut un leader charismatique et un fervent défenseur de l’indépendance des républiques boers face à l’impérialisme britannique. Son leadership pendant la Seconde Guerre des Boers a galvanisé les forces boers, même si la défaite finale l’obligea à s’exiler en Europe, où il mourut en 1904 .
Louis Botha (1862-1919)
Louis Botha fut un brillant commandant militaire boer et l’un des principaux chefs de guerre pendant la Seconde Guerre des Boers. Il s’est distingué par sa tactique de guérilla, infligeant des pertes sévères aux troupes britanniques. Après la guerre, Botha devint le premier Premier ministre de l’Union sud-africaine en 1910, jouant un rôle crucial dans la réconciliation entre les Afrikaners et les Britanniques .
Jan Smuts (1870-1950)
Jan Smuts est une autre figure centrale de la guerre des Boers, connu pour son intellect et sa stratégie militaire. Smuts a dirigé plusieurs campagnes militaires réussies contre les Britanniques et est devenu un éminent homme d’État sud-africain. Après la guerre, il a œuvré aux côtés de Louis Botha pour construire une nouvelle Afrique du Sud unifiée et a joué un rôle majeur sur la scène internationale, notamment en tant que membre de l’Empire britannique durant les deux guerres mondiales .
Lord Kitchener (1850-1916)
Du côté britannique, Lord Horatio Herbert Kitchener est l’une des figures les plus controversées de la guerre des Boers. Commandant en chef des forces britanniques à partir de 1900, Kitchener est connu pour sa stratégie de la terre brûlée et pour la mise en place de camps de concentration, où des milliers de civils boers furent détenus dans des conditions déplorables. Bien que ces méthodes aient contribué à la défaite des Boers, elles ont terni la réputation de Kitchener et sont restées un sujet de controverse historique .
Emily Hobhouse (1860-1926)
Emily Hobhouse, une militante britannique des droits de l’homme, a joué un rôle crucial en révélant au monde les atrocités commises dans les camps de concentration britanniques. Ses rapports détaillés sur les conditions de vie horribles dans ces camps ont provoqué un scandale en Grande-Bretagne et ont conduit à des réformes, bien que tardives. Hobhouse est aujourd’hui reconnue comme une figure héroïque pour son combat humanitaire durant la guerre .
Christiaan de Wet (1854-1922)
Christiaan de Wet fut un autre commandant boer de premier plan, célèbre pour ses tactiques de guérilla efficaces. Il a mené de nombreuses batailles contre les Britanniques, réussissant à échapper à plusieurs tentatives d’encerclement. De Wet est considéré comme l’un des chefs militaires les plus talentueux des Boers et un symbole de la résistance afrikaner contre l’oppression britannique .
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6 réponses à “La Guerre des Boers et les camps de concentration en Afrique du sud (1880-1902)”
Ajoutez Lord Baden Powell, qui créa les premieres patrouilles d’Eclaireurs (Scout) durant cette guerre.
Merci
Le récit moderne axé sur le lutte contre le facisme a assuré la mondialisation. Il repose sur les mensonges :
Les premiers camps de concentration connus etaient britanniques ;
Dans les premiers fours crematoires connus, la révolution française brûlaient les vendeens;
Nazi signifie » national socialiste « .
Comment passer sous silence le général Koos de La Rey… Précipitez-vous sur youtube où sa mémoire est honorée/chantée par Bok van Blerk !
»On » parle beaucoup des colonies de la France: notre président de la République a même dit qu’elles étaient »un crime contre l’humanité » mais nos médias se taisent sur les colonies des autres pays: Angleterre, Allemagne, Belgique, Portugal, etc….on peut dire que les Anglais, les Allemands ont été plus »cruels » que les Français envers les »indigènes » des pays colonisés…Les colons américains n’ont pas »colonisé » les »Amériques » mais ils ont cherché à faire disparaître complètement les »indigènes » des Amériques c’est-à-dire les Indiens!..
La politique de la terre brûlée, les Anglais connaissent complètement cela.
Ils ont fait la même chose au Québec (Nouvelle-France) en 1837 et en Acadie en 1755.
Pas étonnant que Boris Johnson se soit interposé pour que Zélensky et Poutine ne fassent pas la paix dès le début de la guerre alors que les deux s’étaient mis d’accord.
Jacinthe lAFRENAYE
emprisonner les opposants ! vive la « démocratie » britannique… qui n’a pas trop changée, ils ont mis en taule des manifestants ces derniers jours qui n’avaient pour toute « violence » écrit sur les réseaux sociaux