En novembre 2018, la France est secouée par un mouvement social d’une ampleur sans précédent : les Gilets jaunes. Ce mouvement est né de l’indignation populaire face à la hausse des taxes sur les carburants, une mesure perçue comme une injustice supplémentaire pour les classes populaires et moyennes déjà fragilisées. L’augmentation du coût de la vie, les inégalités croissantes, et le sentiment d’abandon des zones rurales et périurbaines ont alimenté cette colère. Les Gilets jaunes, en arborant ce vêtement fluorescent devenu leur symbole, ont exprimé un ras-le-bol général contre un gouvernement jugé déconnecté des réalités sociales.
Les grands moments des Gilets jaunes
Le mouvement des Gilets jaunes s’est structuré autour des ronds-points, des manifestations hebdomadaires et des blocages de routes. Rapidement, les manifestations ont pris de l’ampleur, culminant avec les « Actes » qui ont rythmé les samedis, particulièrement à Paris. L’un des moments marquants a été l’Acte III, le 1er décembre 2018, où la violence a atteint un sommet avec des scènes de chaos sur les Champs-Élysées, notamment l’attaque de l’Arc de Triomphe. Ce mouvement, sans leader identifié, a défié les formes traditionnelles de mobilisation en France, refusant la représentation syndicale ou politique et se reposant largement sur les réseaux sociaux pour l’organisation et la communication.
La répression violente menée par les autorités
Face à l’ampleur et à la radicalisation des manifestations, la réponse des autorités a été d’une rare fermeté. Le gouvernement, dirigé par Emmanuel Macron, a déployé des moyens de répression rarement vus en France, avec l’utilisation massive de gaz lacrymogènes, de canons à eau, et surtout de lanceurs de balles de défense (LBD). Ces derniers ont causé de nombreuses blessures graves, notamment des éborgnements et des mutilations. Les images de ces violences ont choqué l’opinion publique, exacerbant la défiance envers les forces de l’ordre et les institutions politiques. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé une répression excessive, accusant le gouvernement de bafouer le droit de manifester pacifiquement.
La récupération par l’extrême gauche
Dans ce contexte de révolte populaire, le mouvement des Gilets jaunes a rapidement attiré l’attention de l’extrême gauche. Des figures politiques comme Jean-Luc Mélenchon et des militants anarchistes ont vu dans ce mouvement une opportunité pour galvaniser leurs bases et attaquer frontalement le gouvernement. La convergence des luttes, chère à l’extrême gauche, a été mise en avant pour tenter de lier les revendications des Gilets jaunes à celles des syndicats et des mouvements écologistes. Cependant, cette tentative de récupération a rencontré des résistances au sein même du mouvement, où beaucoup de participants tenaient à leur indépendance et refusaient d’être assimilés à une idéologie particulière.
Cinq ans après les premiers rassemblements, le mouvement des Gilets jaunes laisse un héritage complexe. D’une part, il a révélé les fractures profondes de la société française et le fossé grandissant entre les élites politiques et une partie importante de la population. D’autre part, il a marqué un tournant dans la manière dont les mouvements sociaux sont perçus et réprimés en France. Si le mouvement s’est essoufflé, ses répercussions continuent de se faire sentir, tant dans le discours politique que dans la manière dont les Français envisagent leur rapport à l’État et à la justice sociale.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Il y a 5 ans…Gilets jaunes et colère noire”
Bonjour, que reste t-il ? des Français endormis et pourtant il beaucoup plus de pauvreté dans notre pays ,de censure mais personne ne bouge , j’ai participé plusieurs manifs des gilets jaunes et je suis dépité et j’espère que le pays va réagir et mettre dehors cette mafia qui nous gouvernent depuis trop longtemps..
NOUS NOUS APPELIONS PAS LES GILETS JAUNES MAIS NOUS SAVONS QUE TOUTE SA VIE UN SALARIE A A DEFENDRE SON BIEN BRAVO ET MERCI CAR MEME 68 que j’ai vécu et oui nous avons eu OUSSEKINE comme victime mais c’est quoi tout ces baratins !!! et les femmes puisque nous nous sommes misent a travailler pour être LIBRE
nous en oublions notre ROLE NATUREL LA MATERNITE
CESSONS CES FOLIES 42 ANNEES D’INFIRMIERE !!!
AMITIES
la colère reste surement, enfouie mais certaine