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Surveillance généralisée, goulags (Laogai)…bienvenue en Chine communiste

Depuis plus de huit décennies, la République populaire de Chine a perfectionné un système de répression à la fois brutal et sophistiqué, incarné par les laogai, ces camps de travail forcé inspirés des goulags soviétiques. Institués par Mao Zedong dans les années 1940, ces camps ont servi de levier central pour étouffer toute forme de dissidence et pour fournir une main-d’œuvre bon marché à l’économie chinoise. À mesure que le pays avance dans le XXIe siècle, ce système de répression ne disparaît pas, mais évolue avec la technologie, offrant une vision inquiétante d’une société sous surveillance totale.

Le Laoigai, un outil de répression massive

L’instauration des laogai par Mao Zedong a marqué un tournant sombre dans l’histoire moderne de la Chine. Ces camps, officiellement désignés comme des lieux de “réforme par le travail”, ont pour but de rééduquer les prisonniers en les soumettant à des conditions de travail extrêmement dures et à une discipline de fer. Les victimes, souvent des intellectuels, ouvriers, paysans, et autres “ennemis de classe”, y sont envoyées pour des infractions aussi vagues que la dissidence politique ou le refus de se conformer à l’idéologie communiste dominante.

En quatre-vingts ans, environ 50 millions de personnes ont été envoyées dans ces camps, et 20 millions d’entre elles y ont trouvé la mort, que ce soit par exécution, épuisement, faim ou suicide. Les laogai ne sont pas seulement des centres de répression politique ; ils sont aussi une source de production pour l’État chinois, utilisant les détenus comme main-d’œuvre bon marché pour produire des biens souvent destinés à l’exportation. De la première “campagne de rectification” au “Grand Bond en avant”, les purges ont été incessantes, atteignant leur paroxysme durant la Révolution culturelle.

Une Terreur qui perdure

Après la mort de Mao en 1976, beaucoup espéraient que la Chine s’ouvrirait et mettrait fin à ces pratiques brutales. Toutefois, sous la direction de Deng Xiaoping, et plus tard de Xi Jinping, la répression s’est poursuivie, s’adaptant aux nouveaux défis que représente une société de plus en plus connectée et mondialisée.

Les années 1980 ont vu une nouvelle vague d’arrestations, avec la répression des manifestations pour la démocratie à Pékin, qui s’est terminée par le massacre de Tian’anmen en 1989. À cette époque, la Chine comptait plus de deux mille camps laogai. Ces camps, bien que souvent ignorés par la communauté internationale, continuent de fonctionner, accueillant de nouvelles générations de prisonniers, dont les adeptes du Falun Gong, un mouvement spirituel persécuté par le régime depuis la fin des années 1990.

Au XXIe siècle, la Chine a perfectionné son système de contrôle social en y intégrant les dernières avancées technologiques. Le pays est aujourd’hui couvert d’un réseau tentaculaire de caméras de surveillance, d’algorithmes sophistiqués, et de systèmes d’intelligence artificielle qui traquent les citoyens en temps réel. Cette surveillance généralisée, qui va bien au-delà des murs des laogai, a transformé la société chinoise en une “prison à ciel ouvert” où chaque citoyen peut potentiellement être ciblé pour déviation idéologique.

Les récits d’anciens prisonniers du laogai, aujourd’hui exilés, révèlent l’étendue de cette répression modernisée. Ils décrivent un système où les humiliations et les violences sont courantes, où la déshumanisation est systématique, et où les dissidents, qu’ils soient réels ou perçus, sont soumis à une surveillance continue, même après leur libération.

Le Silence de la communauté internationale

Malgré les preuves accablantes des abus systématiques, la communauté internationale reste largement silencieuse. Les témoignages de victimes, les enquêtes documentées et les rapports sur la production de biens par le travail forcé des prisonniers des laogai n’ont pas suffi à provoquer une réaction significative des grandes puissances. Pire encore, les produits manufacturés dans ces conditions continuent d’inonder les marchés mondiaux, tachés du sang des prisonniers.

L’indifférence mondiale à l’égard de ces violations des droits humains est d’autant plus frappante que la Chine renforce sa position en tant que puissance économique mondiale. Le capitalisme d’État chinois, qui encourage l’enrichissement tout en maintenant un contrôle social strict, a créé un paradoxe où la répression et l’exploitation coexistent avec le développement économique et la modernisation technologique.

Sous le règne de Xi Jinping, la répression s’est intensifiée, en particulier contre les minorités ethniques comme les Ouïghours, les Kazakhs, et les Kirghizs. Ces groupes sont non seulement surveillés, mais aussi soumis à des campagnes de rééducation et d’assimilation forcée, qui rappellent tragiquement les purges maoïstes des décennies passées.

La modernisation du système laogai, combinée à cette surveillance omniprésente, a transformé la Chine en une véritable dystopie, où la vie de chaque citoyen est sous l’œil constant du Parti communiste. À l’heure où la technologie permet des formes de répression de plus en plus sophistiquées, les leçons des horreurs passées semblent avoir été oubliées, sacrifiées sur l’autel du pouvoir et du contrôle.

Crédit photo : Pixabay (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Surveillance généralisée, goulags (Laogai)…bienvenue en Chine communiste”

  1. THEOL dit :

    Que la Chine ait encore des camps et soit première en surveillance, personne n’en doute, et tout le monde ne peut que demander une plus grande liberté au Peuple. Par contre qu’ils se protègent de l’islam on les comprend de plus en plus car tout citoyen français normalement constitué se rend compte qu’à l’inverse chez nous l’islam est protégé et le citoyen français surveillé, emprisonné, privé de plus en plus de liberté jusqu’à privé d’informations réelles et au contraire totalement et de plus en plus endoctriné, à la chinoise … Merci Micron,merci la hyène…

  2. guillemot dit :

    Goulag, Laogaï, mais aussi camp de concentration en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers ( 1880-1902 ) où plus de 116.000 Boers et 120.000 Africains y furent enfermés dans d’indignes conditions par les Anglais

  3. PL44 dit :

    Certains voient en la Chine (même l’Iran, la Corée du Nord) une alliée au moins objective contre un Occident décadent.

  4. mouchet dit :

    La Chine est un pays paradoxal à la fois dans le 21eme siècle de haute technologie et dans une Chine ancestrale faite de sociétés sous des préceptes anciens de l’autorité, l’ordre du travail, la discipline, la rigueur et la productivité à tout prix pour faire vivre tout le pays. On ne gère pas un pays de 1,4 milliards d’habitants comme un autre de 100 à 200 millions d’habitants, ou toute l’Europe de 450 millions d’habitants avec des idéologues qui veulent tout régenter, mais eux mêmes ne sachant pas très bien ou ils vont. Au 19eme siècle nous avons eu notre lot de miséreux travaillant 60 heures par semaine pour exploiter le charbon et faire l’acier. Nos 2 grandes guerres ont fait 60 à 70 million de morts et tous les pays du monde ont eu leur lot d’exploitants et d’exploités en créant des génocides de 10 millions comme les Amérindiens des Amériques. L’occident sclérosé de toutes part en social, dettes, déficits, a de la chance d’avoir une Chine fourmi qui procure des biens de consommation à bas coût. Nous critiquons la Chine qui produit pour le monde entier et pour cela on doit avoir une discipline de fer automatiquement indispensable en proportionnalité du nombre d’habitants c’est humain.

  5. gaudete dit :

    La Chine a mis à profit les forfaitures de la révolution française et notamment la période la plus tragique la terreur, il faut le savoir en plus un pays communiste où la vie est considérée comme une valeur négligeable. Là où on chasse Dieu la vie est de moins en moins agréable on le voit chaque jour un peu plus chez nous

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