Les 6 et 9 août sont, chaque année, l’occasion de se remémorer les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Ces jours-là, les États-Unis lâchaient les deux seules bombes atomiques jamais utilisées, sur deux villes qui n’avaient aucune importance stratégique dans un pays qui avait déjà perdu la guerre. Les hérauts de la démocratie venaient de déclencher l’unique « holocauste nucléaire » de l’Histoire, ainsi nommé car ses effets ne se limitèrent pas aux déflagrations et aux 100.000 à 200.000 morts en quelques secondes : le mal devait se propager sur plusieurs générations de civils japonnais, conséquence de l’exposition à la radioactivité de la nouvelle arme.
Mais malgré le fait que les historiens considèrent désormais que l’utilisation de la bombe atomique n’était pas nécessaire à la capitulation du Japon, malgré l’énormité de l’événement et son caractère profondément criminel, les peuples occidentaux persistent à voir en l’Amérique un arbitre fiable des conflits internationaux.
Washington a opéré des « regime change » – anglicanisme cool désignant le renversement d’un régime piloté par un pays étranger puis son remplacement par un nouveau régime gouvernemental qui lui est favorable – par tous les moyens possibles depuis la fin du XIXè siècle en Amérique latine, au Moyen-Orient, en l’Europe de l’Est, au Sud-Ouest du Pacifique et au Maghreb, déstabilisant des régions entières pendant plusieurs décennies. Mais l’oncle Sam continue d’être perçu comme le héraut de la démocratie.
Des opérations sous fausses bannières comme celle du Golf de Tonkin, quand les les autorités américaines simulaient une attaque navale pour déclencher la guerre au Vietnam, aux farces du genre Colin Powell agitant de la poudre de perlimpinpin passée pour anthrax, faux prétexte humanitaire à la guerre contre l’Irak, les mises en scène et les déstabilisations sont désormais connues de tous… Mais rien n’y fait, les États-Unis sont toujours considérés comme l’arbitre fiable des contentieux qui parcourent le globe. S’il s’agit, certes, de l’opinion de leurs satellites subissant leur soft propagande, cela n’explique pas tout. Car les populations de ces mêmes nations ont accès aux informations et savent les petites choses ci-dessus évoquées. Rien n’y fait, cela est particulièrement visible avec la guerre en Ukraine où l’on a vite fait d’oublier la responsabilité de l’expansion de l’OTAN et du déploiement d’infrastructures militaires aux frontières russes, un peu comme on a oublié que c’est l’installation des missiles nucléaires par l’OTAN en Turquie en 1959 qui avait conduit à la crise des missiles de Cuba. À l’Extrême-Orient même combat : qui donc a introduit les armes nucléaires dans la péninsule coréenne ? Et qui donc les a utilisées à plusieurs reprises pour menacer la Corée du nord ? Rien n’y fait : la responsabilité américaine n’est jamais mise en cause.
Sans même déranger l’histoire, le seul montant des dépenses militaires annuelles états-uniennes devrait faire réfléchir, puisqu’il excède le tiers des dépenses… du reste du monde ! En 2023, elles s’élevaient à 916 milliards de dollars. À titre de comparaison, la Chine, deuxième puissance militaire mondiale déboursait 296 milliards de dollars et la Russie, troisième sur la liste, 106 milliards de dollars.
Pour bien comprendre : le montant des dépenses militaires des États-Unis en 2023 équivaut à ceux de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de l’Arabie Saoudite, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Ukraine, de la France, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Italie et de l’Australie, mis ensemble !
Comment penser qu’avec un tel engagement financier l’Oncle Sam ait quelque intérêt à la paix ? Surtout quand jamais aucune guerre étrangère n’a touché son sol.
Les vingt plus gros budgets militaires au monde en 2019
Et si chacun sait que par la guerre directe, sa menace (navires de combat dans le Pacifique, bombardiers survolant la Corée du Nord…), ou par les déstabilisations internes (révolutions colorées, printemps arabes…), ils empêchent l’émergence d’autres puissances concurrentes (rapprochement Russie-Europe sapé par la guerre en Ukraine…) ou créent des zones durablement instables pour servir leurs intérêts (complexe militaro-industriel, implantation d’entreprises privées) et compacter leur population hétérogène derrière l’épouvantail d’un ennemi extérieur (Russie, terrorisme…), rien n’y fait : les États-Unis et leur bras armé, l’OTAN, d’agents perturbateurs qu’ils sont passent pour des artisans de la paix. Un extraordinaire renversement sémantique opéré par un puissant complexe militaro-intellectuel et sa propagande douce faite de storytelling, de diabolisation des dirigeants non-alignés, et surtout de ce qui marche le mieux, à savoir, l’exportation de l’american way of life qui les rend cools, sympathiques, attractifs.
Or, à en juger l’état d’apathie de nos contemporains occidentaux, qui, somme toute acceptent absolument tout, on se demande pourquoi les principaux acteurs du désordre international se donnent encore autant de mal pour s’arroger l’opinion publique des peuples qu’ils dominent.
Audrey D’Aguanno
Bibliographie non exhaustive
Pierre Conesa, Vendre la guerre, le complexe militaro-intellectuel, L’aube, 2022
Jocelyn Coulon, Mémoires: le cours de l’Histoire, Le devoir, 2024
Barthélémy Courmont, Pourquoi Hiroshima ? La décision d’utiliser la bombe atomique, L’Harmattan, 2007
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9 réponses à “États-Unis : les acteurs du désordre international cools qui nous mènent à la guerre”
Bonjour,
« …pourquoi les principaux acteurs du désordre international se donnent encore autant de mal pour s’arroger l’opinion publique des peuples qu’ils dominent. »
Parce que sans cette légitimité, ils ne pourraient plus se mentir.
M.D
Le double événement est suffisamment horrible en soi pour qu’il soit inutile d’y ajouter des « informations » erronées. Le nombre réel de morts à Hiroshima et Nagasaki est inconnu, pour différentes raisons, mais le nombre que vous citez, « 200.000 morts en quelques secondes », représente l’hypothèse haute. Quant à dire que « le mal devait se propager sur plusieurs générations de civils japonais, conséquence de l’exposition à la radioactivité de la nouvelle arme », c’est très probablement faux. De nombreuses études ont été effectuées sur les effets génétiques des radiations — à Hiroshima et Nagasaki, mais aussi à proximité de zones d’essais nucléaires (Trinity) ou d’installations nucléaires (Sellafield, Fukushima), et autour de Tchernobyl. La plupart ont conclu à l’absence d’effets transgénérationnels, ou du moins à l’absence d’effets décelables.
Votre article est tout aussi contestable sur le plan politique et historique. Dire que « les États-Unis sont toujours considérés comme l’arbitre fiable des contentieux qui parcourent le globe » est complètement faux, et votre article lui-même en est la preuve : dans d’innombrables cas, à tort ou à raison, beaucoup d’acteurs et de commentateurs ne considèrent pas les États-Unis comme un « arbitre fiable » mais au contraire comme un acteur engagé, voire comme le déclencheur de conflits. Ce que vous écrivez de la guerre en Ukraine est typique : pour vous, si Poutine a envoyé ses chars, c’est que, peut-être, le pays aurait pu un jour adhérer à l’OTAN, et au nom de cette alliance défensive potentiellement menacer son voisin russe pour le compte des États-Unis ! (J’attends le jour où vous direz que la Finlande et la Suède ont agressé la Russie en adhérant à l’OTAN après l’agression contre l’Ukraine !) Certes, les États-Unis consacrent beaucoup d’argent à leur armée : environ 3,5 % de leur PIB. Pour la Russie, en 2023, c’est 9,3 %. En fait de « renversement sémantique », n’avez-vous pas l’impression d’être l’hôpital qui se moque de la charité ?
L’article se concentre sur la vision des populations occidentales, qui, ne vous en déplaise, considèrent encore et dans leur grande majorité les États-Unis comme « un arbitre fiable des contentieux qui parcourent le globe” et acquiescent à leurs décisions géopolitiques. Il est évident qu’il ne s’agit pas de l’avis du monde entier, puisqu’ailleurs ils sont qualifiés de « grand Satan » et qu’au sein même des peuples Occidentaux, des observateurs dénoncent depuis longtemps leur action déstabilisatrice. Or, ce ne sont pas ces derniers qui prennent part aux décisions (ou, dans le cas qui nous occupe, à leur absence). L’Union européenne a renoncé à sa défense (la PESD, ça existe ?) et se contente de suivre la ligne américaine. Quant à rappeler la responsabilité de l’expansion de l’Otan dans le conflit ukrainien, cela n’équivaut en rien à nier l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ni ses volontés de conquête, mais à souligner certaines données un peu trop vite oubliées. Enfin, la très forte augmentation du pourcentage des dépenses militaires russes n’annule pas pour autant le fait que oui, les dépenses américaines en la matière représentent plus d’un tiers de celles du monde entier, et qu’à ce titre le complexe militaro-industriel américain ne peut avoir le même poids que celui des autres nations quand il existe. P.S. : en ce qui concerne les bombardements sur le Japon, je me permets de vous renvoyer à l’excellent ouvrage de Barthélémy Courmont, Pourquoi Hiroshima ? La décision d’utiliser la bombe atomique (L’Harmattan).
Le véritable objectif des bombardements de HIROSHIMA et NAGASAKI n’était pas de mettre fin à la guerre usa /JAPON , le Japon étant incapable de poursuivre le combat , mais de donner un avertissement aux soviétiques ( qui n’ont eu la bombe qu’en 1953 !) …Les SOV . venaient d’entrer en conflit avec le japon en MANDCHOURIE , bousculaient les restes de l’armée JAP .et parvenaient sur les cotes de la MER DU JAPON , face à l’archipel….Ce qui inquiétait les gangsters US, qui avaient compris tout ce qu’ils pouvaient en tirer et ne souhaitaient pas partager!
Bravo pour l’article criant de vérité et Pschitt comme d’habitude fait son mea culpa en acceptant pas la réalité de 3eme guerre mondiale. Tchernobyl selon le professeur Nimbus Pellerin franco français, » devant les TV la radio activité s’est arrêté à nos frontières ne craigniez rien ». Au Japon on a parlé de 78.000 et 84.000 morts dun coup pour 2 villes célèbres. Puis dans les 3 mois qui ont suivi 35.000 morts et ensuite dans 10 années les 35.000 enfants adultes en cancers leucémies bref tous les organe atteints. En France se sont après Tchernobyl 400.000 cancers dont 300.000 de la thyroïde avec environ au total plus de 150.000 morts à petit feux de cancers divers, dirons nous comme au Japon mais en 20 fois plus.
Ce que l’article ne mentionne pas pour l’armement global par un jeux d’écriture aux USA. Soit le militaro business c’est en chiffre exact même mentionnés par les agences de notation et les chiffres des ministères. Donc le budget de l’armement voté est réel mais dont les maintenances ne sont pas dans le budget militaire des achats. Il est partagé en 2 sections le personnel militaire et civil qui en dépend et donc les maintenances plus les amortissements. Le tout avoisine donc 1550 à 1650 milliards annuels. La citation de Mr Poutine le cite « On ne se bat pas contre un pays dont l’armement et le centre de l’économie » C’est en effet 45% du PIB des USA faisant vivre 25 millions de personnes, une utopie de notre humanité guidé par un sionisme américain voulant aller nul part croyant toujours que les martiens veulent les attaquer. Il faudra attendre des décennies pour voir l’édifice s’écrouler des USA car allant dans le mur de toutes les façons par la stupidité des massacreurs. Alors qu’aux USA il y a 44 millions de pauvres, 25 millions d’esclaves immigrés pour les travaux subalternes ingrats pas de réel social ou alors exorbitant en prix. Il faut avoir vécu et travaillé aux USA, avoir de la parenté aux USA, ou pour des multinationales. Afin de comprendre la mentalité effarante héritée des massacreurs colons, nos lointains cousins européens immigrés qui ont exterminé 10 millions d’Amérindiens l’âme des Amériques. Donc en conclusion à leur actif en gros 35 millions de morts depuis 1950-1960 plus les 16 millions de morts pour l’épidémie du virus de laboratoire SARS COV 2 suractivé et commandé de Wuhan à 4,7 million de dollars, pour le gain de fonction selon le Pentagone. Démocrate J.F. Kennedy dans son livre remarquable le prouvant à 100% puisque des procès sont en cours contre les responsables Dr Fauci et ses sbires et dans 4 états des USA. Tous contre une magouille, pour cette gigantesque manipulation planétaire qui a rapporté 800 milliards aux affairistes de la Big Pharma. Bref le sionisme américain et ses lobbies ont toujours voulu dominer le monde par tout moyen y compris les guerres après des réunions depuis 1948. USA en guerre depuis 235 ans en 248 ans d’existence le pire ennemi de notre humanité pour la 3eme guerre mondiale financière et monétaire qui a commencé en 2008. Le futur proche sera 2 mondes parallèles comme la guerre des mondes de Orwell, 2 offices des Nations Unies et des organisations internationales dans leurs principes revisités , le monde des pays des BRICS les 5/6eme de l’humanité et 70 % du PIB mondial. Les sionistes et faucons américains n’auraient pensé que faisant la guerre contre la Russie et la dédollarisation, la fin des petrodollars interviendrait ainsi que le détournement des bons du trésor américains soit au profit de valeurs sûres comme l’OR. Et que cela soit si vite intervenu. surtout avec autant d’adhérents aux BRICS avec la Russie et alliée de la Chine dans des proportions pareilles. L’Iran qui a subit la guerre avec l’Irak sous les ordres des USA avec 1,5 million de morts n’a pas encore digéré cela. Le tout se heurte aux USA très soucieux tout de même malgré leurs armada, parce que allié des BRICS et de la Russie. Donc inquiets de la convergence simultanées, des semi conducteurs, des nouvelles armes de guerre. On est passé des obus à l’uranium appauvri en Irak avec 120.000 cancers et leucémies encore maintenant, avec des malformations congénitales et de centaines de milliers de prothèses (Arte juillet 2024 sur l’Irak et ses horreurs) aux 2,4 million de morts. Donc on passe aux missiles hypersoniques, guidage laser et par satellites, à des vitesse de 12.000 à 26.000 kms heure d’une portée de 10 à 15.000 kms et drones puissants sophistiqués mettant en danger tous bateaux ou porte avions circulant dans les océans. Bref la stupidité de notre humanité bipède en voie d’évolution à son extinction. Puisque nous avons été cloné depuis des millions d’années et donc nous ne sommes pas la première ni la dernière humanité. C’est le principe même du renouvellement de l’évolution en nous exterminant pour l’éphémère. Ce que le sionisme américain se croyant au dessus de rien est encore très loin d’avoir tout compris sauf Jean Pierre Petit.
Pschitt est un exemple réussi du citoyen européen actuel : il gobe tous les discours officiels. J’espère le lire encore et encore car il donne une mesure de…
Les bombes nucléaires Oppenheimer-Einstein.
Ce n’est pas parce qu’on fait long qu’on fait bon. Votre gloubi-boulga, à bien y regarder, ne sert qu’à dénoncer le sionisme, c’est bien ça ?
L’état profond américain car il ne s’agit pas du peuple américain est un ramassis de voyous qui veulent diriger le monde. Ras le bol de ces gens-là depuis qu’ils ont fondé l’amérique il ne se passe pas une année sans guerre génocides et plus si affinités. et tant que nous aurons des lèche-babouches comme macron sa clique de bras cassés et le mange-m des mierdas mainstream c’est sûr qu’il sera difficile de sortir de cette hégémonie