Le parlement bulgare a adopté mercredi 7 août une loi interdisant la « propagande » en faveur des « orientations sexuelles non traditionnelles » dans les écoles.
L’amendement à la loi sur l’éducation préscolaire et scolaire interdit « la propagande, la popularisation et l’encouragement, direct ou indirect, des idées et des points de vue liés à une orientation sexuelle non traditionnelle ou à une identification sexuelle différente de l’identification biologique ».
Au total, 135 députés bulgares sur 240 ont voté en faveur de cette loi présentée par le parti de droite Wasraschdane (en français : « Renaissance »), qui siège au Parlement européen avec l’AfD allemande dans le groupe « Europe des nations souveraines ».
La présence accrue de sujets liés à l’identité sexuelle et de genre dans le système éducatif bulgare est mentionnée comme un fait dans le texte de la législation. Certains députés ont cité l’existence de brochures sur l’éducation sexuelle pour les enfants et les adolescents, ou des livres traduits qui sont en circulation, comme étant problématiques.
Le texte ne mentionne pas de sanctions et ne précise pas quelles « idées et opinions » seraient considérées comme illégales, ce qui laisse la place à diverses interprétations.
Au cours du débat parlementaire, Kornelia Ninova, présidente du Parti socialiste bulgare, a déclaré que des familles bulgares à l’étranger l’avaient contactée pour l’alerter sur les dangers de « l’idéologie du genre » en Occident et a critiqué ceux qui sont « une chose le matin, une deuxième l’après-midi, une troisième le soir ».
Kornelia Ninova. Source : bnr.bg
Kornelia Ninova a défini l’« idéologie du genre » comme étant promue « par des personnes riches et très influentes » et a affirmé qu’elle « s’immisçait dans les écoles bulgares et les envahissait ».
Elle a cité comme exemples le récent concours Eurovision de la chanson, remporté par un candidat non binaire, et l’esthétique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.
De son côté, Daniel Mitov, député du GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie, parti de centre-droit membre du PPE à Bruxelles) et ancien ministre bulgare des Affaires étrangères, a déclaré que cet amendement adopté par le Parlement bulgare était l’occasion de lutter contre les « idéologies gauchistes ».
Daniel Mitov. Source : Twitter/X
Après la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, la Bulgarie est le quatrième pays de l’UE à franchir le pas.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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