Plonger dans les Rougon-Macquart d’Émile Zola, c’est s’immerger dans un monument littéraire du XIXe siècle. Ce cycle romanesque, qui compte vingt volumes publiés entre 1871 et 1893, est une fresque sociale et familiale peignant la société française sous le Second Empire. Les Rougon-Macquart est sous-titré « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire », reflet de l’ambition de Zola de décrire minutieusement les déterminismes sociaux et héréditaires.
Contexte de l’œuvre
Zola, fervent adepte du naturalisme, s’inspire des travaux scientifiques de l’époque, notamment ceux de Claude Bernard et de Charles Darwin, pour construire son œuvre. L’écrivain se donne pour mission de démontrer l’influence des milieux et de l’hérédité sur les comportements humains. Il met en scène une vaste galerie de personnages issus de la même famille, les Rougon-Macquart, pour explorer diverses facettes de la société française.
Présentation des livres de la collection
- La Fortune des Rougon (1871) : Premier roman de la série, il pose les bases de la saga familiale en introduisant les Rougon, les Macquart et les Mouret. Il décrit la fondation de la fortune familiale sur fond de coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte.
- La Curée (1871-1872) : Ce roman raconte l’ascension sociale d’Aristide Rougon à Paris, dans une société corrompue par la spéculation immobilière.
- Le Ventre de Paris (1873) : Le roman se déroule aux Halles de Paris et met en scène Florent Quenu, qui revient à Paris après son exil pour participer aux événements de 1851.
- La Conquête de Plassans (1874) : L’histoire explore la vie provinciale et les intrigues politiques à Plassans, une petite ville imaginaire inspirée d’Aix-en-Provence.
- La Faute de l’Abbé Mouret (1875) : Ce roman raconte la crise spirituelle de Serge Mouret, prêtre déchiré entre ses vœux religieux et ses désirs charnels.
- Son Excellence Eugène Rougon (1876) : Le roman suit les ambitions politiques d’Eugène Rougon, figure influente du gouvernement impérial.
- L’Assommoir (1877) : Peut-être le plus célèbre des Rougon-Macquart, ce roman décrit la vie misérable des ouvriers parisiens et la descente aux enfers de Gervaise Macquart.
- Une Page d’amour (1878) : L’histoire d’Hélène Grandjean, veuve solitaire à Paris, et de son amour pour le docteur Henri Deberle.
- Nana (1880) : Ce roman suit la vie de Nana, une courtisane issue des classes populaires, devenue une figure de la haute société parisienne.
- Pot-Bouille (1882) : Une satire mordante de la bourgeoisie parisienne à travers la vie des habitants d’un immeuble de la rue de Choiseul.
- Au Bonheur des Dames (1883) : Le développement des grands magasins à Paris et la vie d’une jeune provinciale, Denise Baudu, qui y trouve du travail.
- La Joie de vivre (1884) : L’histoire de Pauline Quenu, orpheline recueillie par ses cousins, et de son combat pour le bonheur face aux épreuves.
- Germinal (1885) : Un des chefs-d’œuvre de Zola, ce roman dépeint les conditions de vie des mineurs et la révolte ouvrière dans le nord de la France.
- L’Œuvre (1886) : Inspiré par la vie de Cézanne, ce roman explore les défis et les obsessions d’un peintre en quête de perfection.
- La Terre (1887) : Une exploration de la vie paysanne, marquée par la violence et la lutte pour la terre.
- Le Rêve (1888) : L’histoire de l’amour pur et idéalisé entre Angélique et Félicien, un conte romantique dans un cadre gothique.
- La Bête humaine (1890) : Ce roman évoque les pulsions destructrices et la folie meurtrière à travers les aventures d’un conducteur de train, Jacques Lantier.
- L’Argent (1891) : La montée et la chute d’Aristide Saccard, financier impitoyable, dans le monde de la Bourse parisienne.
- La Débâcle (1892) : Un récit poignant de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne et de la chute du Second Empire.
- Le Docteur Pascal (1893) : Le dernier roman de la série, où le Docteur Pascal Rougon tente de comprendre et d’expliquer les hérédités et les destinées de sa famille.
La vie et l’œuvre de Zola
Né en 1840 à Paris, Émile Zola est l’un des plus grands écrivains français du XIXe siècle. En plus des Rougon-Macquart, il a écrit de nombreux articles de journalisme et a été un ardent défenseur de la justice, notamment lors de l’affaire Dreyfus, avec son célèbre article « J’accuse…! ». Son œuvre, marquée par un réalisme brutal et une rigueur scientifique, a influencé de nombreux écrivains et reste d’une pertinence étonnante. Zola est mort en 1902, laissant derrière lui un héritage littéraire colossal.
Focus sur 5 des livres majeurs des Rougon-Macquart de Zola
1. L’Assommoir (1877)
Présentation : « L’Assommoir » est l’un des romans les plus célèbres de la série des Rougon-Macquart. Il met en lumière les ravages de l’alcoolisme et les conditions de vie déplorables des classes populaires parisiennes au XIXe siècle.
Résumé : Le roman raconte l’histoire de Gervaise Macquart, une blanchisseuse qui, après avoir été abandonnée par son amant Lantier, lutte pour élever ses enfants et améliorer sa situation. Elle épouse Coupeau, un ouvrier couvreur, et ensemble, ils connaissent une période de bonheur avant que Coupeau ne sombre dans l’alcoolisme après un accident. Gervaise, malgré ses efforts, est entraînée dans la misère et l’alcoolisme, et finit par mourir seule et démunie.
2. Germinal (1885)
Présentation : « Germinal » est une critique puissante des conditions de travail des mineurs et des inégalités sociales. Le roman est devenu un symbole des luttes ouvrières et des revendications pour de meilleures conditions de travail.
Résumé : Étienne Lantier, un jeune ouvrier sans emploi, arrive à Montsou et trouve du travail dans les mines. Il découvre les conditions de travail horribles et la misère des mineurs. Étienne devient un leader syndical et organise une grève massive pour protester contre les injustices. La grève dégénère en violence, et malgré leurs efforts, les mineurs ne parviennent pas à obtenir de meilleures conditions. Le roman se termine sur une note d’espoir avec la promesse d’un avenir meilleur.
3. Nana (1880)
Présentation : « Nana » explore les thèmes de la prostitution et de la décadence de la bourgeoisie parisienne. Le roman est centré sur le personnage de Nana, une courtisane qui devient une figure de la haute société.
Résumé : Nana Coupeau, fille de Gervaise, commence sa carrière comme actrice médiocre, mais elle devient rapidement une courtisane célèbre. Sa beauté et son charme attirent des hommes riches et puissants, qu’elle ruine financièrement et moralement. Le roman dépeint la corruption et la décadence de la société parisienne à travers les relations de Nana. Elle meurt finalement seule, victime de la variole.
4. La Bête humaine (1890)
Présentation : « La Bête humaine » explore les thèmes de la folie, de la violence et des instincts meurtriers. Le roman est également une critique des progrès industriels et de leurs effets déshumanisants.
Résumé : Jacques Lantier, conducteur de train, est hanté par des pulsions meurtrières. Il tombe amoureux de Séverine, la femme de son collègue Roubaud. Ensemble, ils complotent pour tuer Roubaud, mais Jacques est incapable de surmonter sa nature violente. Le roman se termine par une scène de violence désespérée, soulignant la lutte entre les instincts primitifs et la civilisation.
5. Au Bonheur des Dames (1883)
Présentation : « Au Bonheur des Dames » est un roman qui décrit l’essor des grands magasins et leur impact sur le commerce traditionnel et la société. C’est également une histoire d’amour et d’ambition.
Résumé : Denise Baudu, une jeune provinciale, arrive à Paris et trouve un emploi dans le grand magasin « Au Bonheur des Dames ». Elle est impressionnée par la grandeur et les innovations du magasin, mais aussi par la brutalité de la concurrence. Denise gravit les échelons grâce à son travail acharné et à son esprit d’initiative. Elle finit par conquérir le cœur d’Octave Mouret, le propriétaire du magasin, symbolisant ainsi le triomphe de la modernité et de l’amour.
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6 réponses à “Les Rougon-Macquart. Relire Zola et son oeuvre pendant les vacances…”
Bonjour de superbes lectures en perspective mais j’en ai déjà lu notamment Au bonheur des dames, Germinal, Nana, la fortune des Rougon, l’assommoir ; on ne les trouve pas dans les boîtes aux livres ou alors avec de la chance ; à acheter d’occasion ou en brocante ou sur internet sauf Amazon à boycotter svp ; je ne peux que vous recommander de lire tout cela si possible en vous déconnectant de la télé et du smartphone sauf urgence. Salut.
MDR…un individu jugé indésirable par les Parents. Aucune des bibliothèques n’offrait de livre de Zola en lecture!
Quelle coïncidence! C’est justement ce que je viens de faire J’ai dévoré tout Zola il y a une quarantaine d’années et j’ai eu envie de tout relire.
Je me suis commandé la collection complète dans une belle édition et je me fais plaisir. Tous les livres de Zola sont remarquables ; il a une connaissance exceptionnelle de la nature humaine.
Même chose qu’Annick, je relis cet été ce que j’avais déjà lu plus jeune.
Il vaut mieux commencer par les plus oeuvres les plus abouties (comme l’Assommoir), ou les plus courtes (le Rêve, la faute de l’abbé Mouret), car certains romans de la série sont plus faibles.
La liberté d’expression existe…les Rougon, parfaits produits de la société bourgeoise avide de fric, sans honneur et décadente celle qui laisse quelques piécettes à portée de main d’une jeune bonne qui vient de débarquer…c’est la bande à Macro! Macro le Magnifique pour parodier Machiavel Mais pas la pointure du Prince! Bien sûr ado je percevais des échanges entre les parents…par exemple à propos de l’abbé Mouret…et vite je filais à la Bibliothèque du lycée pour trouver l’ouvrage. De même pour Lady Chatterley.
ZOLA était un homme de gauche, mais pas de cette gauche d’aujourd’hui complètement dégénérée et dont les valeurs sont anti républicaines et anti démocratiques.
En janvier 1898, Zola publia dans le journal L’Aurore une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure, intitulée « J’accuse ».
Dans cette lettre, il défend Alfred DREYFUS injustement accusé d’espionnage parce qu’il était de confession JUIVE.
La Gauche d’aujourd’hui représentée par LFI et son grand timonier Mélanchon, est clairement ANTISÉMITE. Elle soutient, par électoralisme, les terroristes du Hamas qu’elle considère comme des Résistants. Elle s’assure ainsi du vote d’une armée de réserve constituée pour une bonne partie de voyous anti-juifs, de trafiquants, de délinquants et de racisés. Comment la gauche a-t-elle pu former un Front Populaire si ce n’est que pour la tambouille et les petits intérêts.
Si Emile Zola revenait parmi nous, il publierait une nouvelle lettre contre ces idéologues rouges et ces amis de circonstance qui crachent sur les valeurs de la République.
ZOLA était un homme de gauche, d’une gauche qui aujourd’hui n’existe plus et qui s’est vendue au plus offrant par opportunisme, pour de minables intérêts personnels.
Cette gauche de Zola est davantage incarnée de nos jours par le RN que par les autres partis politiques.
Zola ne serait pas trompé de bulletin et n’aurait jamais glissé dans l’urne, en se bouchant le nez, un bulletin puant la tambouille et la mauvaise soupe.
Ceux qui connaissent Zola savent qu’il aurait voté RN en 2024.