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Christianophobe, licencieuse, partisane : la cérémonie d’ouverture des JO donne l’image d’une France clivante et décadente

Dans l’Antiquité, les jeux olympiques mettaient en compétition des hommes libres de diverses cités grecques qui s’affrontaient dans plusieurs disciplines sportives. D’origine légendaire et, donc, religieuse, ces jeux se déroulaient dans le centre d’Olympie et instituaient une trêve permettant aux athlètes de traverser les zones de conflits sans être inquiétés. Avant la décadence hellénique et la conquête romaine, ces jeux marquaient l’unité du monde grec et étaient strictement encadrés. En particulier, les athlètes ne devaient être ni repris de justice, ni de moralité douteuse afin de respecter la sacralité des jeux.

A la fin du XIXe siècle, les jeux olympiques furent restaurés sous l’influence du Français Pierre de Coubertin qui leur donna un cadre international en cherchant à promouvoir des valeurs éducatives et universelles. L’organisation des jeux fut confiée à un Comité international olympique. Au cours de l’histoire, les jeux olympiques furent parfois utilisés à des fins politiques. Ce fut le cas en Allemagne en 1936, ou encore en URSS en 1980. A plusieurs reprises, certains pays refusèrent de participer aux jeux pour protester contre des événements ou des régimes politiques. On voit qu’au-delà de la manifestation sportive, les jeux olympiques tiennent un rôle symbolique fort, et que leur organisation ne doit rien au hasard.

La cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de 2024 en France a cependant suscité de nombreuses controverses, au point qu’une partie de la presse a évoqué une « cérémonie subversive » tandis que le replay de cette cérémonie n’était apparemment plus accessible sur la chaîne YouTube du Comité international olympique.  En réalité, la polémique est née de la décision du metteur en scène Thomas Jolly de mettre en avant « des idées républicaines, d’inclusion, de bienveillance, de générosité et de solidarité », assumant une dimension politique de cet événement. Or, la politisation est précisément ce que l’esprit olympique cherche à écarter.

D’autre part, le message véhiculé par la cérémonie d’ouverture est inséparable du pays qui accueille les jeux. C’est donc l’image de la France qui a été dégradée par les choix retenus et auxquels les pouvoirs publics n’ont pas cru devoir s’opposer. Car qui croira que les différentes scènes présentées aux spectateurs auraient été jouées sans l’assentiment des pouvoirs publics français ?

Pourtant, ce n’est pas une impression de bienveillance, de générosité ou de solidarité que l’on a ressenti mais au contraire l’intolérance, la licence et la division. L’intolérance religieuse avec une parodie scandaleuse de la dernière Cène. La licence avec l’étalage d’une forme de polysexualité. La division des Français enfin avec l’exposition dérisoire de la reine de France Marie-Antoinette décapitée. Comme si le régime politique actuel craignait le retour du cléricalisme, de l’ordre moral ou de la monarchie.

Une scène sacrilège.

Parmi les tableaux présentés au public à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques, une parodie de la dernière Cène montrait, autour d’une personne auréolée d’étoiles et connue pour être une féministe et activiste LGBTQ+, des drag-queens, c’est-à-dire des hommes travestis, maquillés et portant des costumes outrageusement voyants.

Pour les chrétiens du monde entier, la dernière Cène a une signification toute particulière. En effet, il ne s’agit pas simplement du dernier repas que le Christ prit en compagnies des Apôtres à la veille de sa Passion. Il s’agit de l’accomplissement des écritures selon lesquelles le Christ doit connaître une mort ignominieuse pour sauver l’humanité, le sang du Christ Rédempteur effaçant le péché originel et ouvrant à tous les hommes le chemin vers la vie éternelle. Surtout, la dernière Cène fut le moment où le Christ enseignant instaura le Saint sacrifice de la messe : « Ceci est mon corps (…) Ceci est mon sang (…) Vous ferez cela en mémoire de moi. »

Les réactions de protestation furent telles que même la très mesurée Conférence des évêques de France crut devoir déplorer « l’outrance et la provocation de certaines scènes ». En réalité, on a assisté à un acte sacrilège au sens littéral du mot, le sacrilège étant un acte outrageant la religion ou la divinité.

Sacrilège envers Dieu, cette scène fut aussi ressentie comme une insulte par tous les chrétiens, mais aussi par certains adeptes d’autres religions également choqués par ce manque délibéré du respect dû à la foi des catholiques. Face au tollé rapporté par les médias et manifesté directement sur les réseaux sociaux, Thomas Jolly présenta une faible défense en prétendant que « l’idée était plutôt de faire une grande fête païenne » ! Une fête qui aurait trouvé son inspiration non dans la Cène de Léonard de Vinci, mais dans un tableau de van Biljert intitulé « le Festin des dieux ». Des explications doublement inacceptables car, d’une part, van Biljert s’est inspiré de l’œuvre de Léonard de Vinci, et d’autre part, la République laïque a-t-elle vocation à promouvoir « une grande fête païenne » ?

L’image d’une France licencieuse.

Autre scène choquante : l’exhibition d’un « triangle amoureux » désigné par le vocable nouveau : trouple. Inconnu des dictionnaires, ce barbarisme est formé des mots « couple » et « triple » ou « trio ». Autrement dit, la scène faisait la promotion de ce que l’on appelle couramment un ménage à trois ou, s’il est occasionnel, un épisode de sexualité plurielle. Ici encore, les organisateurs ont voulu montrer un signe fort en faveur d’une société libertaire, portée au surplus par des acteurs vraisemblablement LGBTQ+, les hommes apparaissant maquillés.

Les ménages à trois ne sont pas nouveaux. Le plus célèbre d’entre eux est probablement celui que le premier président de la IIIe République, Adolphe Thiers, formait avec une Dame et ses deux filles, au point que la presse de l’époque parlait de Thiers et de ses « trois moitiés ». Mais cette situation est restée discrète et exceptionnelle.

Dès lors, quel intérêt y avait-il à donner de la France l’image d’un pays libertaire, voire licencieux ? Même si la société française affiche un taux de divorces significatif, même si l’homosexualité n’est plus un délit, la plupart de nos compatriotes restent attachés à une conception traditionnelle de la famille, et à l’idée selon laquelle la sexualité relève du domaine de l’intime et non de l’exhibition.

Là encore, la scène, délibérément provocatrice, a choqué les uns, blessé les autres, sans rien ajouter à la tolérance ou au respect et, pour tout dire, à l’indifférence auxquels les libertins, LGBTQ+ ou pas, peuvent aspirer dans le cadre de leur vie privée. On a voulu donner l’image d’une France « progressiste ». On n’a montré qu’une France décadente qui s’est déconsidérée aux yeux du monde. On a enfin marqué une nouvelle fois la rupture entre de pseudo « élites » et l’immense majorité de la population. Cette rupture ne sera peut-être pas sans conséquences dans l’avenir.

L’impossible réconciliation nationale ?

Autre scène particulièrement déplacée : les représentations figurant Marie-Antoinette tenant dans ses mains sa tête décapitée, et apparaissant aux fenêtres de la Conciergerie pour entonner le chant révolutionnaire « Ah, ça ira ! ». Tout semble avoir été fait pour salir la mémoire de l’infortunée reine de France. L’apparition de la reine à l’endroit même où elle fut retenue prisonnière. L’exhibition comme un trophée sanglant de son corps mutilé. Le chant par la reine victime de la Révolution d’un chant qui lui était ouvertement hostile.

Tout s’est passé ici comme si le régime actuel était incapable d’assumer le passé deux fois millénaire de la France. Cette France qui fut une monarchie, et cette monarchie qui a contribué à la grandeur de la France, au même titre que les deux Empires et que les régimes républicains. Comme si le régime actuel avait besoin d’entretenir l’idée d’un passé sanglant, de libertés constamment menacées. Mais n’est-ce pas la projection de bandes de papier écarlates à la fin du spectacle qui a rappelé la Terreur, cette république sanglante, intolérante et répressive ?

Un tel message avait-il sa place dans une cérémonie d’ouverture de la manifestation mondiale que constituent les jeux olympiques ? Cette autre image d’une France incapable de tourner la page de son passé, et ressassant continuellement les rancœurs de temps révolus ? On se prend à regretter le roi Henri IV qui, dans l’article 2 de l’Edit de Nantes, institua le devoir d’oubli en défendant à ses sujets de renouveler la mémoire des faits survenus pendant les guerres de religion, de « s’attaquer, ressentir, injurier ni provoquer l’un l’autre par reproche de ce qui s’est passé », et au contraire en leur ordonnant de « se contenir et vivre paisiblement ensemble comme frères, amis et concitoyens, sur peine aux contrevenants d’être punis comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public. » Le duc d’Anjou en a pleuré de honte pour la France.

Dans la déclaration citée supra, le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture a affirmé avoir voulu mettre en avant les idées d’inclusion, de bienveillance, de générosité et de solidarité. Apparemment, c’est tout le contraire qu’il a réalisé. Il est malveillant d’exclure les catholiques de la société française ou de les faire passer pour rétrogrades en moquant le Dieu des chrétiens. Il n’est pas généreux de monter en épingle certaines pratiques matrimoniales ou sexuelles au risque de choquer la grande majorité de la population ou de provoquer la réprobation des partisans d’une conception traditionnelle de la famille. Il n’est pas solidaire, 230 ans après les faits, de dresser l’une contre l’autre la France républicaine et la France monarchique.

Mais surtout, on se demande comment les pouvoirs publics, dont la mission est de garantir la cohésion nationale et la paix sociale, ont pu tolérer de telles représentations sans en mesurer les conséquences sur les plans national et international. La France olympique aurait dû apparaître comme une France unie. La cérémonie d’ouverture l’a montrée plus divisée et donc, plus décadente, que jamais.

André Murawski 

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Illustration : DR
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