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[Découvrir la France] Pleaux, l’ancienne bastide de Haute-Auvergne

Pleaux (« Pleus » en occitan), dans le Cantal aux confins de la Corrèze, n’est pas la plus connue des destinations et, par conséquent, a échappé aux dérives du tourisme de masse. Cela n’enlève rien à son charme de ville historique, artisanale et artistique fort agréable pour une après-midi de découverte. Tout d’abord, il convient de mentionner que la commune date du début de moyen-âge, ce qui l’ancre dans les profondeurs de l’histoire auvergnate et occitane.

En se garant, sur la grand place, il faut tout d’abord aller voir la boutique-atelier « L’Epinette » du sculpteur sur bois et ébéniste Jean-Claude Roubertou. L’homme était autrefois pilote d’avion et d’hélicoptère mais son hobby était de sculpter le bois et de fabriquer des meubles pour ses enfants. L’âge aidant, il en a fait son activité principale. Et quand on découvre ses œuvres, il y a de quoi attraper des complexes. Comment un homme peut-il être aussi doué de ses mains ? Sa boutique-atelier étant également un musée des métiers du bois, emmenez-y vos gamins, surtout le grand benêt qui n’arrive pas à décoller de ses jeux vidéos. Avec un peu de chance, une étincelle s’allumera dans son cerveau et il y découvrira son futur métier.

Ceci n’est pas une chaussure mais une sculpture en bois hyper-réaliste

Ensuite, laissez-vous vagabonder dans les petites rues pleines de charmes de cette cité tout en pierre. La municipalité a eu l’intelligence d’apposer un peu partout des panneaux explicatifs sur l’histoire de Pleaux, ce qui permet au visiteur de plonger dans le temps long et d’admirer les bâtiments (superbes) d’un œil averti. Le bourg compte tout de même des bâtisses du XVè au XVIIIè siècle ! On ne le conseillera jamais assez aux communes : faire rayonner l’histoire de votre commune à travers des panneaux explicatifs réhaussés de QRCode pour les plus motivés. Vos administrés apprendront l’histoire du lieu où ils vivent, les anciens seront ravis de faire partager leur savoir et les touristes apprécieront. Fini les Disneylanderies ! Aujourd’hui, il faut de l’authentique, de l’enraciné, de l’histoire, du religieux et du régional.

En parlant de religieux : l’église de Pleaux mérite à elle seule la visite. Cet édifice, baptisé Saint-Sauveur, a pris la place d’une ancienne église primitive nommée Saint-Jean Baptiste. De très belle facture, le visiteur est tout d’abord impressionné par le plafond des lieux. Là encore, on s’interroge : comment des hommes, des artisans, peuvent faire de pareilles merveilles ? Le génie européen assurément ! Des siècles après, le visiteur honnête ne peut qu’adresser une prière de remerciement aux architecte, maçons et charpentiers qui ont fait les calculs et exécutés ce plafond. Et tout cela tient debout depuis le XVè siècle ! Bien entendu, le bâtiment est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.

Les amateurs d’art sacré seront, quant à eux, béats d’admiration devant le trésor de l’église de Pleaux. Présenté dans une vitrine blindée mais fort bien éclairée, ce trésor de ciboires, pyxides, châsses et calices est une pure merveille. A noter tout de même, la présence d’une croix processionnelle du XIIIè siècle !

Mais le statuaire de l’église est également remarquable avec quatre Pietà, dont une en pierre polychrome du XVè, un Saint-Antoine avec son cochon, des statues en bois du XVIIè, etc… En bref, tout ce que la chrétienté a fait de plus magnifique, puisque la religion catholique est la religion du beau, de la grâce et de l’art. Vos enfants auront ainsi l’occasion de recevoir un contre-point à la laideur institutionnalisée et à la sanctification des déviances et du dégénéré portés au pinacle par l’actuel(le) (erzatz de) religion woke.

Au fil des rues, n’hésitez pas à rentrer dans la petite galerie d’art associative de la place du centre où des artistes locaux présentent des œuvres de très belles factures ! Le bon-sens populaire sait reconnaître ce qui est beau et harmonieux, loin des niaiseries urbaines too much de « l’art » contemporain.

Petite pépite à ne pas manquer : le minuscule jardin médiévale à droite de l’église qui a été élevé à l’emplacement de l’ancien château du Doignon, détruit durant la guerre de 100 ans qui a ravagé la région. Les aménagements du jardin de plantes sauvages et médicinales évoquent les vestiges de l’édifice seigneurial toujours enfouis à ce jour !

Stéphane Marrat

 

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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