Glenmor, de son vrai nom Émile Le Scanff, est né le 25 juin 1931 à Maël-Carhaix, dans les Côtes-d’Armor. Ce poète, chanteur, écrivain et militant breton est l’une des figures emblématiques de la culture bretonne du XXe siècle. Glenmor a consacré sa vie à la défense de l’identité bretonne, laissant derrière lui un héritage culturel inestimable.
Enfance et Formation
Émile Le Scanff grandit dans une famille modeste, imprégnée des traditions et de la langue bretonne. Après des études secondaires à Carhaix, il poursuit son parcours académique à Rennes et à Paris. C’est à cette période qu’il commence à s’intéresser à la poésie et à la chanson, influencé par les grands poètes français et bretons.
En 1959, Émile Le Scanff prend le nom de Glenmor et commence à se produire sur scène. Son répertoire, marqué par des chansons engagées, résonne comme un cri d’amour pour la Bretagne et une dénonciation des injustices sociales. Glenmor chante en français et en breton, utilisant sa voix puissante pour transmettre des messages de révolte et de fierté culturelle.
Son engagement ne se limite pas à la scène. Glenmor est également un militant actif pour la cause bretonne. Il participe à de nombreux mouvements et manifestations pour la reconnaissance de la langue bretonne et des droits culturels de la Bretagne. Il est un ardent défenseur du bardisme, un mouvement visant à préserver et promouvoir la tradition des bardes celtes.
Œuvres Principales
Glenmor a laissé une œuvre prolifique, composée de nombreux albums, recueils de poèmes et écrits. Parmi ses œuvres les plus marquantes, on trouve :
• Mour a Bennig (1972): Hymne à la Bretagne et à sa culture, devenue un symbole du mouvement breton.
• Brocéliande (1978): Chanson poétique sur la légendaire forêt bretonne, empreinte de mystère et de beauté.
• Kan ar C’harmor (1981): Chant engagé dénonçant l’oppression du peuple breton par l’Etat français, devenu un chant de ralliement pour les militants bretons.
• E Dibenn Miz Gwengolo (1970): Chanson d’amour poignante sur la perte d’un être cher.
• Interlude (1970): Introduction instrumentale poignante, souvent utilisée comme ouverture de ses concerts.
• Contre-Marseillaise (1970): Chanson contestataire reprenant l’air de La Marseillaise, mais avec des paroles dénonçant la domination française sur la Bretagne.
• Vivre (1992): Testament poétique et vibrant, célébrant la vie et la beauté du monde.
• Sodome (1978): Chanson percutante critiquant la société de consommation et ses dérives.
• Apocalypse (1985): Vision sombre et prophétique d’un monde en proie à la violence et à la destruction.
• Le Récit Bardique (1972): Long poème chanté retraçant l’histoire et la mythologie bretonnes.
Princes, Entendez Bien : Un appel à la révolte et à la dignité des peuples opprimés (suivi du Kan Bale an ARB, le chant de marche de l’armée révolutionnaire bretonne)
En 1990, une compilation intitulée Les Principales Œuvres regroupe ses chansons les plus marquantes, offrant une vue d’ensemble sur son parcours artistique.
Glenmor continue à chanter et à militer jusqu’à sa mort le 18 juin 1996. Sa disparition marque la fin d’une époque pour la chanson bretonne. Toutefois, son héritage perdure à travers ses enregistrements, ses écrits et l’influence qu’il a exercée sur les générations suivantes d’artistes bretons. Glenmor reste une figure incontournable de la culture bretonne, un symbole de résistance et de fierté pour tous ceux qui cherchent à préserver et à promouvoir leur identité culturelle. Sa voix résonne encore aujourd’hui, rappelant à chacun l’importance de défendre ses racines et ses valeurs.
La tombe de Glenmor se trouve au cimetière de Maël-Carhaix, sa commune natale en Bretagne. Sur son caveau familial, on peut lire l’un de ses alexandrins : « Et voici bien ma terre, la vallée de mes amours« . Chaque année, de nombreux admirateurs de Glenmor se rendent à sa tombe pour lui rendre hommage. Le cimetière de Maël-Carhaix est un lieu paisible et verdoyant, qui offre un cadre magnifique pour se recueillir et se souvenir de cet artiste exceptionnel.
Si vous souhaitez vous rendre à la tombe de Glenmor, voici l’adresse du cimetière : Cimetière de Maël-Carhaix – Route de Saint-Gilles – 22340 Maël-Carhaix
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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