Afrique du Sud : ces vérités dérangeantes sur la période de l’Apartheid

En parcourant les bouquineries on tombe parfois sur des pépites. Celle-ci s’appelle « Le Curé de Soweto : Emmanuel Lafont » écrit par Jean Cormier et édité en 2010 aux éditions du Rocher.

Jean Cormier est l’un des biographes de Che Guevara, gauchiste tendance extrême au point de faire passer tout LFI pour une sous-composante du RPR. Il a été l’ami d’Emmanuel Lafont, un ecclésiastique français ayant longtemps vécu à Soweto, le township noir de la périphérie de Johannesburg, et qui deviendra, plus tard, évèque de Cayenne. Nous reviendrons plus loin sur la situation actuelle d’Emmanuel Lafont.

Le livre de Jean Cormier consacré à son ami « Father Lafont, prêtre du ghetto » n’est pas tout à fait une biographie mais une ode à « Senatla », « l’homme fort » en sotho, qui prendra fait et cause pour les Noirs durant l’Apartheid et aidera de multiples façons l’ANC. Il sera même un proche de Winnie Mandela.

Malgré les torrents de moraline sur le « racisme » de l’Afrique du Sud blanche et les horribles Boers qui n’ont pas voulu faire de « leurs frères noirs » leurs égaux, ce livre est une mine d’informations sur les années d’apartheid vues de l’intérieur de Soweto. Et tout en constituant une charge contre le pouvoir blanc et la non-moralité de l’apartheid, il éclaire, sans le vouloir, d’un jour nouveau le pourquoi de ce système de « développement séparé », la vérité sur cette période de l’Histoire et les désillusions de « l’Afrique du Sud Arc en ciel » prônée par Mandela qui a surtout profité à une nomenklatura noire plutôt qu’aux millions de Sud-Africains noirs, blancs, métis ou indiens.

Tout d’abord quelques vérités peu connues sur l’Afrique du Sud actuelle et passée :

– Sous l’Apartheid, l’immense majorité des meurtres de Noirs l’ont été lors de combats fratricides entre Noirs. ANC contre Inkhata (zoulous), ANC contre PAC ‘(suprémacistes noirs anti-blancs), Inkhata contre PAC, gangsters contre gangsters, gangsters contre population, toutes les combinaisons apparaissent en filigrane dans ce livre où la police de l’Apartheid n’y va pas de main-morte non plus. Mais comment faire face à une situation raciale et politique souvent incontrôlable ? Une situation « à l’africaine ».

Le bilan humain de l’Aparheid n’est donc pas un immense massacre du pouvoir Blanc contre les gentils Noirs oppressés mais un immense massacre entre les 8 ethnies bantoues où se mélangent haines ethniques, appât du gain et du pouvoir et différents politiques.

– Il y a eu plus de Blancs tués par des Noirs depuis la fin de l’Apartheid en 1995 dans « l’Afrique du Sud arc-en-ciel » que de Noirs tués par des Blancs durant toute la période de l’Apartheid.

– Il y a eu plus de Noirs tués par des Noirs depuis 1990 que durant toute la période de l’Apartheid.

– Il y a aujourd’hui plus de lois raciales dans l’Afrique du Sud ANC que pendant l’Apartheid.

Tout au long du « Curé de Soweto », ces chiffres et faits implacables sont corrolés par de multiples anecdotes aussi savoureuses que terrifiantes :

– P°138 : en 1985, l’ANC décrète un « Black Christmas » à l’occasion duquel les Noirs ne doivent pas acheter de cadeaux de Noël dans les magasins blancs et ce afin d’affaiblir l’économie sud-africaine. Pour être sûrs de faire respecter la consigne, les militants de l’ANC vont jusqu’à faire boire les bouteilles d’huile aux grands-mères noires qui venaient de les acheter pour confectionner le repas de Noël. Ambiance, ambiance…

Frontières sort un numéro sur le sort des Blancs en Afrique du Sud. Jules Laurans : « Ce que vive les Boers sur place c’est un nouvel apartheid à l’envers » [Interview]

Bien entendu, si des policiers blancs avaient fait la même chose, l’information aurait alors fait le tour du monde.

– P°139 : En 1986, les séminaristes Noirs d’Hammanskraal dans le Bophuthatswana (un état indépendant noir créé par le pouvoir blanc pour accueillir l’ethnie Tswana) veulent une demie-journée de congé à l’occasion de la Saint-Patrick car le recteur du séminaire est un Irlandais blanc. Refus de ce dernier. Les Noirs insistent. Les séminaristes blancs protestent devant tant d’indiscipline, les Noirs finissent par menacer de mort les Blancs qui veulent quitter en masse le séminaire. Il faudra tout un trésor de patience à l’église pour calmer les choses mais la confiance ne reviendra jamais vraiment entre races.

L’une des seules expériences de vivre-ensemble inter-racial dans un bantoustan indépendant aura tourné court et préfigurait la future Afrique du Sud multiraciale.

Le même phénomène s’était d’ailleurs déroulé en 1976. A Soweto, des prêtes blancs officiaient déjà avant l’arrivée du « Father Lafont ». Présence chrétienne blanche au milieu d’un océan noir. En 1976, leur « amour de l’Autre » ne fut pas récompensé : ils durent tous fuir Soweto « sur invitation de la population ». En 1983, quand Emmanuel Lafont amènage dans le township, il est le seul blanc parmi 2 millions de Noirs !

– P°145 : Lors de l’élection présidentielle de 1988, Jean-Marie Le Pen réalise l’un de ses plus gros scores au bureau de vote du consulat français de Johannesburg avec 24% des voix ! Effaremment du « Father Lafont» qui se demande comment des gens qui vivent en Afrique du Sud en plein Apartheid peuvent voter pour le Front National.

Peut-être parce que ces derniers constatent au quotidien ce que c’est de vivre en minorité au milieu des Noirs et qu’ils ne veulent pas voir la même situation en France ?

– P°156 : en 1986, le maire de Soweto était un Noir, Ephraïm Tshabalala qui avait la particularité d’être… multi-milliardaire ! Et cela en plein Apartheid. Eh oui, à l’époque, les bonnes âmes de l’Occident voyaient TOUS les Noirs d’Afrique du Sud pauvres et massacrés au quotidien ce qui ne correspondait pas à la réalité.

– P°170 : Dans les années 80, Georges Sarre, alors ministre de Mitterrand, en visite en Afrique du Sud demande à se rendre à Soweto. Emmanuel Lafont le conduit dans le bidonville de Tladi où il fini par s’asseoir sur une caisse de bières dans un « shack », une baraque en taule. Au lieu de chercher à discuter avec la population de Soweto, le ministre de gauche interpelle le prêtre en ces termes : « demandez-leur ce qu’ils savent du Général de Gaulle ». Réponse outragée du prêtre : « Non je vous ai amené ici pour qu’ils vous disent ce qu’ils vivent, qu’elles sont leurs problèmes, leurs espérances …. ». Georges Sarre repartira sans rien savoir du quotidien des Noirs de Soweto dont il semblait bien se foutre comme de sa première truelle.

La Gauche aime l’Autre surtout si « l’Autre » correspond à ses attentes et ses fantasmes…

– P°173 : Georges Sarre aurait, de toute façon, été surpris du niveau de culture des élèves noirs d’Afrique du Sud qui avaient (et ont encore bien souvent) une vision bien à eux de la méritocratie. A partir de 1984, il n’y a plus d’examens dans les universités noires sud-africaines, boycott de ces derniers par les étudiants oblige. Ceux-ci passent donc d’une classe à l’autre aux cris de « Pass One, Pass All ». Pour ce qui est du lycée professionnel de Tladi, un township de Soweto : il sera entièrement pillé dans les années 86-88 (par les habitants des alentours), ce qui donnera des résultats aux examents tournant autour de 5% !

Heureusement, l’établissement sera entièrement rénové, en partie aux frais du contribuable français mais avec les résidents de Soweto aux commandes dans une sorte « d’autogestion noire » ! Le conseil général du Val-de-Marne versera ainsi, pour l’occasion, 600 000 frs de l’époque ! Peine perdue, lorsque Danielle Mitterrand, épouse du président, visitera quelques temps plus tard, le lycée en pleine semaine, elle n’y trouvera qu’un seul élève et aucun professeur !

L’argent des Blancs français au grand coeur aura été, on le voit, bien employé…

– P°191 : L’attitude scandaleuse de Winnie Mandela, égérie de la Gauche française de l’époque comme Asia Traoré aujourd’hui, est abordée succintement. Et, bien entendu, malgré la proximité du « Father Lafont » avec la femme de Nelson Mandela, l’auteur ne peut passer sous silence les exactions sexuelles (elle entretiendra tout un harem de mignons), financières, politiques, criminelles (sa cour terrorisait son entourage), etc… dont se rendra coupable Winnie. « Madiba » (le surnom de Mandela) finira d’ailleurs par divorcer de cette femme détestée par ue partie de l’ANC et qui passera en procès pour meurtres et malversations diverses.

La Gauche « lointaine », notamment française, ne fera, quant à elle, jamais amende honorable sur le cas Winnie Mandela élevée à Saint-Germain au rang de passionaria de la lutte anti-apartheid !

P°219 : L’auteur parle à un moment de l’hôpital Baragwanath à Johannesburg. Or, cet hôpital était, dans les années 80, à l’époque du pouvoir blanc, le plus grand hôpital de l’hémisphère sud, dépassant même en taille les grands établissements australiens et néo-zélandais. Cet hôpital qui soignait indistinctement Noirs et Blancs n’avait, bien entendu, aucun équivalent dans l’ensemble des pays africains pourtant indépendants et dirigés par des Noirs.

En 2024, le Baragwanath Hospital est toujours le plus grand établissement de santé d’Afrique et le troisième plus grand d’Afrique. Par contre, il compte 66 millions de rands de dette ! Son nouveau nom, le « Chris Hani Baragwanath Hospital », expliquant peut-être cela : Chris Hani était l’un des dirigeants historiques du Parti Communiste Sud-Africain, les régimes communistes étant connus pour leur grand réalisme en matière de gestion financière.

Enfin, le livre aborde longuement la situation de chaos politique et ethnique du début des années 90. Mandela est libéré, le régime dirigé par Frederik De Klerk abroge une à une les lois raciales et les exilés, notamment de l’ANC, rentrent des camps d’entraînement d’Angola, du Mozambique ou du Kenya voisin.

Alors que les Occidentaux qui aiment se faire peur et voir des « fascistes » partout craignaient un bain de sang perpetré par les extrémistes blancs des milices type AWB d’Eugène Terreblanche, ce sera, au contraire, la guerre civile entre ANC et Inkhata zoulou qui éclatera notamment dans le Natal, c’est-à-dire le pays zoulou. Et cette guerre civile que l’Occident ne voulu pas voir entraînera des massacres bien supérieurs en nombre de morts aux fusillades perpétrées par la police de l’Apartheid. Ainsi, le 16 juin 1992, c’était 9 personnes qui avaient été tuées au hasard en plein Soweto par un commando de l’Inkhata. Le lendemain, ce seront pas moins de 46 Noirs qui seront également tués également au hasard par des miliciens zoulous à Boipatong, un township contrôlé par l’ANC. Le 07 septembre de la même année, 29 personnes seront massacrées à Bisho dans le Ciskei par la police (noire) du bantoustan indépendant, etc…

Et avec le retour des exilés de l’ANC, c’est une nouvelle criminalité qui explose et massacre à son tour : les soldats perdus de l’organisation ne savant rien faire d’autre que de se battre, ils reviendront, empocheront (parfois plusieurs fois) l’argent des Nations Unis qui créera une agence spéciale pour s’occuper d’eux et finiront gangsters.

L’auteur précisant d’ailleurs que l’opération de rapatriement des 20 000 sud-africains noirs coûtera à la communauté internationale plus beaucoup plus que le rapatriement des 800 000 Cambodgiens ayant fuit le régime des Khmers Rouges quelques années plus tôt.

Heureusement, depuis l’opération de 1992, le cas des Palestiniens a fait exploser les compteurs !

Un bien bel ouvrage instructif sur la réalité de l’Apartheid et l’attitude exemplaire des « résistants noirs contre l’oppresseur blanc » donc.

Et surtout une magnifique hagiographie d’Emmanuel Lafont par son ami Jean Cormier.

Reste à savoir ce que ce dernier pense désormais de l’extraordinaire « curé de Soweto » : depuis décembre 2022, Emmanuel Lafont est, en effet, interdit de toute activité pastorale par le Vatican, de porter ses insignes épiscopaux et est assigné à résidence suite à l’ouverture d’une enquête judiciaire pour une série de scandales sexuels sur des hommes, sans compter la « traite d’être humains aggravée », l’« aide au séjour irrégulier » (alors qu’il était évèque de Cayenne) et l’« abus de confiance aggravée ». Notons qu’à ce jour la justice des hommes n’a pas rendu son verdict, Emmanuel Lafont est donc toujours présumé innocent. Les conclusions de l’enquête canonique (justice interne à l’église catholique) ont, quant à elles, été assez sévères.

Crédit photo : Editions du Rocher
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4 réponses à “Afrique du Sud : ces vérités dérangeantes sur la période de l’Apartheid”

  1. Michelle Favard-Jirard dit :

    Merci à vous pour ces mises à jour de la fumisterie de la « nation arc-en-ciel » !
    Oui, il y avait de riches Noirs à Soweto logeant dans d’imposantes demeures avec servantes et jardinier ! Certainement moins aujourd’hui que sous l’Apartheid!

    Il y a quelques mois, une femme noire a osé interpeler le gouvernement de Ramaphosa en lui disant, devant l’état du pays, qu’il « était temps de remettre les Boers au pouvoir »! Ceci est la stricte vérité mais l’affaire a été classée « sans suite », bien entendu !

  2. Gaï de Ropraz dit :

    Pour ceux qui ont connu l’Afrique du Sud au temps des Blancs, premier pays de l’Afrique économiquement parlant, et ce qu’il en reste aujourd’hui (Un ghetto sordide sans la moindre trace d’une intelligence humaine) démontre l’incapacité totale de la race noire à diriger un pays. Et encore, il faudrait bien préciser « race negroïde », car des races noires il y en a au quatre coins de la terre (Inde, Pakistan, Chine, Amerique Latine, etc… qui n’ont rien à voir avec ceux de l’Afrique). Bref le constat de la faillite de l’AFrique du Sud aux mains des Africains de souche, est d’une evidence éclatante. Mais encore faut-il avoir le courage de le dire …

  3. Raymond NEVEU dit :

    Sans les Blancs ces gens-là seraient encore en pagne avec un os dans le pif et vivraient à l’âge de pierre…

  4. patphil dit :

    apartheid inversé, je suis allé en AdS en 2010, pas un douanier blanc, pas un policier blanc ni à l’aéroport ni en ville
    soweto : il y a quatre quartier dans soweto : celui des nouveaux arrivants, des baraques en bois et tole, le quartier que montrent toutes les télés, des maisons de deux pièces, le troisième est moins pauvre , quant au 4è, des villas entourés de murs de trois mètres de hauteur surmontées de fil de fer barbelés

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