Elle porte déjà un nom : “la révolte des oliviers”. En Sardaigne, plusieurs centaines de citoyens se sont organisés pour s’opposer à l’expropriation de leurs terres et au massacre du paysage dus au projet Tyrrhenian Link, une gigantesque infrastructure retenue stratégique par le ministère de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, pour atteindre les objectifs de transition verte du pays.
Si le mécontentement est palpable depuis les premières négociations de ce vaste projet, la révolte est montée d’un cran lorsque l’entreprise de transport d’électricité Terna a fait arracher des oliviers de Gianluca Melis, un habitant qui refusait de lui vendre ses terres. Une centaine de personnes se sont alors rassemblées pour protéger les arbres et empêcher l’action des bulldozers.
“Nous avons reçu une lettre d’expropriation. Si on n’acceptait pas leur offre économique, on était de toute façon expropriés. On s’est opposés, mais le temps qu’on s’organise, ils ont vidé le terrain. Ils viennent la nuit et on retrouve le terrain saccagé. Oliviers, abricotiers et amandiers, ils ont tout renversé. Ils n’ont laissé que la clôture.” Gianluca Melis
À Oristano, dans l’ouest de l’île, des citoyens ont fait barrage à l’arrivée des composants des éoliennes et se sont heurtés aux forces de l’ordre. Mais le comité “No Tyrrhenian Link” insiste sur le fait que leur action ne vise pas la transition énergétique, mais sa spéculation. Il demande une renégociation du projet qui inclurait la participation des collectivités locales et des communautés actuellement ignorées.
Rome argue que la Sardaigne doit prendre part au développement de la nation ; la Sardaigne, exportatrice nette d’énergie, répond qu’elle produit annuellement en moyenne 30% d’énergie en plus de ce qu’elle n’en consomme et que le projet est donc totalement inutile à ses habitants, d’autant plus que le parc éolien est conçu pour amener 1 gigawatt/heure d’énergie électrique à la péninsule, via un câble sous la mer. Les Sardes ressentent donc ces expropriations comme une nouvelle exploitation de leur terre, qui offre déjà des milliers d’hectares aux obligations militaires : l’île comptabilise en effet 65 % des bases militaires et des champs de tir présent sur le territoire national (dont trois des 120 bases de l’OTAN présentes en Italie).
Dans un pays qui tente d’atteindre tant bien que mal un semblant d’indépendance énergétique et où la spéculation green copule joyeusement avec corruption et mafia, la protestation des habitants prend de l’ampleur. Mais feront-ils le poids face au pouvoir des multinationales et de l’État central ? Rien n’est moins sûr.
Quant au marché des éoliennes, nous vous reproposons ici une entrevue éclairante de Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, qui se bat pour mettre en lumière l’arnaque qu’il représente.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Tyrrhenian Link. Eolien en Italie : la “révolte des oliviers” contre l’expropriation des terres”
Comme dans toutes opérations de cette envergure il faut chercher à qui profite le crime, quels sont les grands opérateurs financiers qui sont derrière.
alors une chose comparez le temps qu’il faut pour fabriquer une éolienne et le TEMPSS pour qu’un arbre vous donne son bien ombre etc… dame NATURE est la plus puissante !!! humains qui oublier TU NETUERAS POINT TU NE VOLERAS POINT TU NE MENTIRAS POINT
AMITES