Dans sa lutte contre l’immigration illégale, le gouvernement italien de Giorgia Meloni devait déjà composer avec les demandes de chefs d’entreprise dans certains secteurs d’activité pour faciliter l’embauche de migrants.
Une « immigration économique » qui, sous une autre forme, fait également les affaires de certains groupes mafieux.
À Salerne, dans la région de Naples, une quarantaine d’individus en lien avec une branche locale de la mafia (la Camorra) ont été interpellés il y a quelques jours car soupçonnés d’être impliqués dans une vaste affaire de fraude aux visas.
Selon la presse italienne s’appuyant sur les déclarations des procureurs de Salerne, les suspects avaient déposé des demandes de visa frauduleuses pour des migrants, qui doivent être parrainés par des employeurs pour être autorisés à entrer dans le pays. Au total, ce sont environ 2 500 demandes de visa qui ont été déposées depuis 2020, basées sur des données inexistantes ou falsifiées.
La ville de Salerne. Source : go-ferry.fr
Selon une information rapportée par l’agence de presse Reuters le 10 juillet, 13 membres présumés des groupes mafieux ont été incarcérés, 24 ont été assignés à résidence et sept ont été placés en garde à vue. Dix autres suspects restent en liberté, mais il leur est interdit de participer à toute activité commerciale pendant 12 mois.
Les charges retenues contre ces individus comprennent le blanchiment d’argent, la fausse facturation et l’association criminelle dans le but de faciliter l’immigration illégale.
Par ailleurs, les policiers italiens ont saisi des biens d’une valeur totale d’environ 6 millions d’euros dans le cadre de cette affaire. Ces activités de faux visa semblaient en effet très lucratives puisque chaque migrant aurait payé jusqu’à 7000 € auprès du groupe criminel afin que celui-ci accélère les démarches administratives.
Le procureur général de Salerne, Giuseppe Borrelli, a fait savoir que l’enquête sur cette affaire était en cours depuis un certain temps, mais qu’elle avait été accélérée après que Giorgia Meloni eut fait part au procureur national italien chargé de la lutte contre la mafia, le mois dernier, de ses inquiétudes concernant des fraudes en matière de visas.
Dans cette région de Campanie, l’un des bastions historiques de la Camorra, il s’avère que le nombre anormalement élevé de demandes de visa a fini par éveiller les soupçons de Rome.
Cette affaire montre également l’opportunité que représente l’immigration légale (censée répondre aux pénuries de main-d’œuvre) pour la mafia italienne : les groupes criminels impliqués dans le système de fraude ont pu opéré sans attirer l’attention pendant des années en transformant simplement le statut illégal des migrants irréguliers en statut légal de travailleurs migrants.
Mais, comme nous l’avons déjà relevé par le passé, le gouvernement Meloni doit dans le même temps répondre aux demandes d’une partie du patronat italien : l’Italie a même augmenté de près de 150 % son programme de visas de travail saisonnier pour les citoyens non européens depuis l’année dernière. Plus de 150 000 visas de ce type peuvent être délivrés cette année, et un nombre similaire a déjà été attribué pour 2025.
À titre de comparaison, en 2019, le nombre de visas délivrés s’élevait à un peu moins de 31 000.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Italie. L’immigration économique fait aussi les affaires de la mafia”
Plus tard ces braves envahisseurs parleront de deportation ,,d esclavage ,,a charge pour popu l eternel cocu de faire méa culpa ;
bref au détriments des salariés italiens tout comme en france ! merci mondialisation !
On nous saoule avec les méchants blancs ayant exploité les africains chez eux à l’époque des colonies et maintenant ces africains viennent en Europe pour être exploités par un esclavage ” moderne ” hors de chez eux !
il ne faut pas oublier que la mafia en Italie, a toujours été le premier ministre aux ordres !! Bâtiment, agricole, service des administrations, poubelles, etc. etc. dans le temps, un ouvrier travaillait le matin pour une entreprise officielle, et l’après midi pour une autre entreprise, payé en espèce et dirigé par ??.