Si le Front républicain n’existait pas, il faudrait l’inventer. Multiforme, il permet parfois l’élection d’un candidat NFP, parfois l’élection d’un candidat macroniste. Au détriment des candidats du RN.
Le 19 juin 2022, Laurence Maillart-Méhaignerie (Renaissance, Rennes-Cesson-Sévigné), Jean-Charles Larsonneur (Renaissance, Brest), Mounir Belhamiti (Renaissance, Nantes-Orvault), Sarah El Haïry (MoDem, Nantes-Carquefou), Lysiane Métayer (Renaissance, Lorient) sont élus ou réélus en battant un candidat Nupes. Le 7 juillet 2024, ils sont renvoyés dans leurs foyers par un candidat du Nouveau Front populaire. Respectivement, Tristan Lahais (Génération.s, 43,65 %), Pierre-Yves Cadalen (LFI, 41,01 %), Karim Benbrahim (PS, 46,16 %), Fabrice Roussel (PS, 39,91 %) et Damien Girard (EELV, 38,88 %) entrent au Palais-Bourbon.
Aujourd’hui,, le camp macroniste se voit réduit à dix-huit députés en Bretagne (5) : Mickaël Cosson (Saint-Brieuc), Hervé Berville (Dinan), Eric Bothorel (Lannion), Annaïg Le Meur (Quimper), Didier Le Gac (Brest-Plabennec), Sandrine Le Feur (Morlaix), Graziella Melchior (Landivisiau-Landerneau), Liliana Tanguy (Douarnenez-Pont-l’Abbé), Erwan Balanant (Quimperlé-Concarneau), Christine Le Nabour (Vitré), Thierry Benoît (Fougères), Sandrine Josso (Guérande), Jean-Michel Brard (Paimboeuf), Sophie Errante (Vertou), Anne Le Hénanff (Vannes), Jimmy Pahun (Auray), Nicole Le Peih (Pontivy), Jean-Michel Jacques (Gourin-Hennebont). On peut donc considérer que la Macronie a limité la casse dans nos cinq départements.
Le Front républicain a un beau palmarès
Pour autant, la réélection de ces derniers tient souvent à l’efficace barrage du “Front républicain“. « Pas une voix pour le RN » (Ouest-France, Finistère, lundi 8 juillet 2024) avait claironné Pierre Smolarz (LFI) qui s’était retiré après être arrivé en troisième position au premier tour dans la circonscription de Brest-Plabennec, derrière la candidate du RN (Martine Donval) et le député sortant (Didier Le Gac, Renaissance).Consigne entendue et respectée par les électeurs de gauche. D’où un duel avec la candidate du RN : 69,13 %/30,87 %. Malgré sa réélection, pas de triomphalisme chez Le Gac au soir du second tour, pas question de fêter sa réélection avec son équipe : « Je leur ai dit : pas de soirée électorale et encore moins de champagne ce soir ! Il faut savoir faire profil bas, faire preuve de modestie et d’humilité. Tout d’abord parce que j’ai largement profité des voix du candidat de la gauche et parce que la montée du Rassemblement national est à prendre sérieusement en compte. » (Le Télégramme, Brest, lundi 8 juillet 2024). On retrouve un discours comparable chez Erwan Balanant (MoDem) réélu dans la circonscription de Concarneau-Quimperlé : « Le front républicain a marché. Il y a eu des prises de position fortes. 67 % à Quimperlé, c’est beaucoup. Mais je sais que cela ne tient pas à ma seule personne. Je le dis avec humilité. » « (Ouest-France, Finistère, lundi 8 juillet 2024). Même histoire à Vannes ; au soir du premier tour, Anne Gallo (NFP) se retire, ce qui permet à Anne Le Hénanff (Horizons) d’écraser au second tour le candidat du RN (71,65 %/28,35 %). Après sa réélection, Le Hénanff remercie Gallo : « Je lui suis reconnaissante d’avoir mobilisé ses troupes et ses électeurs ; ça prouve qu’il y a eu une volonté de faire barrage au Rassemblement national. » (Le Télégramme, Vannes, lundi 8 juillet 2024). Dans le Pays de Retz, au premier tour, Jean-Michel Brard (droite macroniste) termine en tête (32,63 %), devançant Bastian Baldiney (RN, 32,51 %) et Hélène Macon (LFI-NFP, 26,36 %) mais seulement 111 voix séparent Brard de Maldiney (29 952/29 841). D’abord Macon refuse de se désister – « C’est une question de démocratie », dit-elle. Mais son parti l’oblige à se retirer. « Une stratégie de désistement républicain pour faire barrage au RN qui a donc bénéficié à Jean-Michel Brard. “Déjà je tiens à remercier les électeurs d’être venus en masse, c’est une vraie victoire“. (…) Celui qui affirme être un “homme de droite“ ne craint pas de composer avec ceux à gauche qui lui ont donné leur voix. » (Presse Océan, lundi 8 juillet 2024). En politique, une règle vieille comme le monde s’appelle le renvoi d’ascenseur… Le Gac, Balanant, Le Hénanff, Brard et les autres savent qu’ils ont des dettes…
Bernard Morvan
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2 réponses à “Bretagne (5) : cinq députés macronistes au tapis”
Cinq Députés Macroniste au tapis ?… BRAVO !
Ce n’est qu’un début, mais il est encourageant !!!
OUI MAIS! IL SONT SORTIES PAR LA PORTE! ET RENTRENT PAR LA fenêtre DÉGUISES EN TRAITRES !!