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Essai sur la démologie ou science des peuples européens [Partie 2]

Suite de l’essai sur la démologie ou science des peuples européens

IV LES MOUVEMENTS DE PEUPLE : EMIGRATION ET IMMIGRATION

1 EMIGRATION ET EXPANSION EUROPEENNE

LES PRECURSEURS HORS EUROPE

Les précurseurs indo-européens, de la culture de Yamnaya, voyagèrent un peu en toutes les directions de l’Europe, de l’Inde, ils se déplacèrent possiblement en direction de la Chine. Il pourrait s’agir de la branche occidentale des langues indo-européennes. C’est en un certain sens une pré-émigration européenne dans la longue continuité des déplacements des peuples indo-européens et européens.

Les Tokariens appelés aussi Agni-kuci occupaient l’oasis du Tarim, l’actuel Xinjiang chinois au Ier millénaire après JC. L’oasis du Tarim est un immense bassin fortement désertique enserré entre le Tianchan au nord, la chaine des Pamirs à l’ouest et les massifs du Kuenlun au sud. Des tablettes de bois écrites montrent que la langue des Tokariens est indo-européenne ,branche occidentale.

Des momies extraordinairement bien conservées ont été trouvées dans cette dépression du Tarim, elles sont au moins pour partie de type caucasique(européen), de haute taille. Le musée d’Urumqi (ou Ürümchi) mêle des momies de diverses époques et diverses cultures ou ethnies. Le milieu désertique, la salinité locale des cimetières, le traitement des corps avec un onguent ont permis cette conservation remarquable ainsi que celle des vêtements aux couleurs vives. Rappelons qu’en généralité les climats secs permettent la conservation des momies traitées ou non, ainsi que beaucoup plus facilement également des ossements préhistoriques (primates d’Afrique). Les autres momies conservées viennent pour la plupart des tourbières(Danemark), des glaciers ou du permafrost (mammouths de Sibérie) ou bien de milieux fermés(les « emmurés vivants » par exemple des guerres de religion).

Les momies de l’oasis du Tarim, abondantes (plus de 500), s’étalent sur une longue période. L’homme de Cherchen date du début du premier millénaire avant et la « beauté » de Loula plus au nord vers 1800 avant sauf erreur (datation carbone 14). Il s’agit d’éléments pastoraux qui connaissent le cheval et possèdent des troupeaux de moutons. L’homme de Cherchen a été enterré avec à proximité une selle et une tête de cheval (son compagnon sacrifié ?). Les vêtements en feutre ou en laine ont des couleurs chatoyantes exceptionnellement bien conservées. Certains archéologues ont voulu faire un rapprochement avec les tissus quadrillés de type tartan écossais provenant du site éponyme proto-celte de Hallstatt en Autriche, similitudes dans le décor et dans la technique de réalisation qui n’est pas orientale pour les vêtements de l’oasis du Tarim. Il pourrait peut-être s’agir plutôt d’une origine technique commune à ces deux populations ayant pour partie possiblement une origine commune.

Des habitants du Tarim en ce IIème millénaire avant, cultivaient aussi la terre, connaissant le blé, rencontré dans certaines tombes.

PHOTO DE L’HOMME DE CHERCHEN courtoisie de Jeffery Newbury,photograph copright and ownership,droits d’auteur

Y a-t-il continuité historique avec les Tocariens du premier millénaire après, ces nomade-guerriers dans la tradition des steppes ? Ou bien ces derniers sont-ils une nouvelle vague indo-européenne dans un contexte de population mixte ? La première hypothèse est possible mais en tenant compte de  brassages de population. Sur ce qui devint partie de la route de la soie, dans cette région de transit ,les brassages de population apparurent  assez rapidement.

La paléogénétique donne des résultats divers pour ne pas dire contradictoires.

Une étude à partir d’une trentaine d’éléments a conclu que ces momies n’ont pas de liens avec les Tokariens (revue nature de 2021),les médias de grand chemin ont repris ces données, disant que ces momies provenaient d’un milieu fermé fort ancien (pleistocène avant 10000 avant JC) mais cosmopolite ,ouvert aux inventions des peuples voisins (type yamnaya steppique et asiatique pour simplifier) ? C’est ou c’était le profil de la « new archeology »(Nouvelle Archéologie) qui en gros nie les migrations. Une autre étude portant sur nombre de momies étalées dans le temps (Science Advance AAAS  de 2021) et d’autres études plus anciennes, semble montrer que à l’âge du bronze (période qui concerne le sujet),les momies du Tarim présentent une certaine diversité régionale ,ouest, sud-ouest, nord, est, avec principalement des données steppiques(yamnaya et données dérivées) mais aussi des données touranienne (oural mongoloide) et asiatiques.

La région relève actuellement de la Chine, sa population est ouighour, chinoise, un peu Kazak et autres minorités. Le peuple ouigour représente une population musulmane avec une forte identité et semble-t-il d’origine très diverse. Lorsque la politique (ou géopolitique) que ce soit d’un côté ou de l’autre prend le pas sur la science, les données sont à analyser avec prudence.

MOUVEMENTS DE FOULE ET EXPANSION EUROPEENNE

Le mouvement collectif des foules et leurs réactions, l’inconscient collectif, n’ont pas grand-chose à voir avec des comportements individuels. Les foules participèrent au Moyen Age à cette émigration de masse. Les croisades donnèrent lieu à un vaste mouvement religieux. Après le prélude de la Reconquista espagnole, la première croisade fut lancée par le pape Urbain II afin de libérer les lieux saints aux mains des infidèles. La première croisade avec des chevaliers venus de toute l’Europe occidentale fut devancée par une croisade populaire organisée par Pierre l’Ermite. Ces foules qui comme les pastouraux un peu plus tard, partaient délivrer le tombeau du Christ, voyaient Jérusalem au tournant de la route. Animées par la ferveur religieuse et aussi une certaine naïveté, ces foules refusant d’attendre l’élite de la chevalerie occidentale, se firent massacrer sur le plateau d’Anatolie par les Turcs Seldjoukides. Cette émigration de peuplement qu’elles représentaient, fit ensuite cruellement défaut au maintien des États latins d’Orient à savoir royaume de Jérusalem, comtés de Tripoli, Antioche et Edesse.

Par la suite, il est possible de se pencher davantage sur les Amériques qui furent source de conquête puis de peuplement européen jusqu’à nos jours.

Du côté de la péninsule ibérique, après la reconquête (Reconquista), le dynamisme de cette péninsule se traduisit par la conquête (Conquistadores) à l’instigation des nouvelles monarchies, États-nations qui surent mettre à disposition des initiatives individuelles ou collectives, des moyens étatiques, parfois un peu contraints ou forcés face à ces initiatives.

Le dynamisme s’exprima dans un premier temps par une volonté d’exploration de nouveaux éléments, portugais d’abord, espagnols ensuite explorèrent les côtes africaines avant de se lancer à la découverte et à la conquête du nouveau monde. Laissons quelque peu de côté cette conquête, qui comme toute conquête, a des aspects merveilleux mais aussi des angles sombres. Il est simplement notable que des conquistadors très peu nombreux firent s’écrouler des empires. Les analyses démographiques des premiers conquistadors du Mexique, installés ensuite à Mexico, montrent qu’il s’agit pour la plupart de paysans pauvres galiciens et d’autres régions en quête d’un avenir meilleur, dirigés par une petite aristocratie parfois cultivée comme Cortès, chef à l’intelligence rare. La petite aristocratie qui dirigea la conquête du Pérou (entre autres, les Pizarre) était souvent moins raffinée et davantage brutale.

Après la conquête, vint le peuplement sur des territoires qui n’étaient que partiellement occupés, voir vides. La péninsule ibérique s’est épuisée à envoyer fonctionnaires, soldats, colons, religieux sur ces immenses territoires qui avaient donnés de brillantes civilisations mais où le progrès technique n’avait guère de prise. Rappelons qu’à la fin du quinzième siècle, les civilisations précolombiennes ne connaissaient pas le fer, ni la roue, ni la voute, ni accessoirement la poudre et le cheval. Quant à l’écriture susceptible de transmettre le savoir, seul l’Empire aztèque et avant lui les Mayas connaissaient une écriture de type plutôt hiéroglyphique réservée à la classe des scribes, quant à l’Empire inca, il se contentait de dénombrer cheptel et matières premières à partir des Quipus (cordelettes avec des nœuds).

Les relations entre les Espagnols (dominants) et les Précolombiens (dominés) furent complexes. Il y eut aussi apparition d’une classe créole (Espagnols nés aux Indes d’Amérique) qui s’opposait aux nouveaux venus fonctionnaires et autres de la métropole et fut à l’origine des mouvements de libération (les libertadors) de la première moitié du XIXème siècle, inspirés par la révolution française.

Les voyages en bus en Colombie, il y a quelques décennies, permettaient de voir se succéder village indigène, puis village espagnol, les tenues vestimentaires différaient profondément. Les Espagnols souhaitaient conserver la « pureté de sang ». Il est bon de rappeler au passage que ce sont les Espagnols qui imposèrent des tenues vestimentaires aux coloris différents pour les différentes ethnies et peuples locaux afin de déterminer d’où venait la délinquance et les révoltes. Les nouvelles fondations, villages et villes, dans la tradition des fondations de l’antiquité gréco-romaine, comportaient des rues droites, parallèles et en quadrillage. Elles permettaient ainsi les charges de cavalerie si nécessaire, les trottoirs étaient en règle général hauts pour pouvoir descendre de cheval.

Les galions espagnols chargés d’argent venus soit du Pérou, soit du Mexique se préparaient là à la périlleuse traversée de l’Atlantique.

Un peu plus tard, parallèlement, l’Angleterre envoya des contingents sur la nouvelle Amérique du Nord, Hollandais et Français suivirent l’exemple anglais et localement le précédèrent. La ville de la   Nouvelle Angoulême (en l’honneur de François Ier d’Angoulême) devint New Amsterdam avant de devenir New York (en l’honneur du duc d’York britannique).

Au XIXème siècle, début XXème, apparut une émigration européenne plus variée dans ses peuples et dans les espaces concernés, mais aussi plus individualiste. Il y eut certes une émigration à l’intérieur de l’Europe, à l’intérieur même des différents pays, entre régions pauvres et régions riches, l’on parle ainsi de l’exode rural. Mais il y eut une forte émigration hors Europe.

La France et l’Angleterre, État-nations qui créaient des empires, déversaient leur population riche ou pauvre sur les nouvelles colonies. Les paysans pauvres des autres nations ou régions partaient plutôt vers les nouveaux territoires d’Amérique. La révolution américaine avait fait tomber le joug de la mère patrie anglaise et plus au sud les libertadors (libérateurs) appuyés par la population créole avaient rendus indépendants les uns après les autres les territoires de l’empire espagnol. Il est bon de se souvenir qu’au XIXème siècle, plus des trois quarts de la population européenne était paysanne.

L’émigration en Amérique du Nord a été bien analysée et après la conquête de l’ouest (le Far West) fut marqué au cours du XXème siècle par les quotas.

Remparts de Carthagène (Colombie)

L’émigration en Amérique latine est moins connue, pourtant entre le nord et le sud, qui n’a pas un lointain cousin américain. Si les Irlandais après la maladie de la pomme de terre émigrèrent majoritairement aux États Unis, l’émigration en Amérique latine concerna le Mezzogiorno italien, les territoires aux faibles rendements d’Allemagne, Scandinavie, Ecosse. Les Espagnols pauvres continuaient à migrer dans leurs ex-colonies, les Portugais au Brésil.

Scandinaves et Allemands créèrent de véritables communautés linguistiques dans les territoires du sud Chili. Cette région est proche de leur territoire d’origine en terme de géographie physique (régions de lacs, boisés au climat plutôt d’Europe du nord). Les Allemands s’installèrent aussi fortement sur la côte nord du Brésil encore sous la monarchie portugaise. Les Italiens peuplèrent plutôt l’Argentine avec à nouveau des Espagnols et minoritairement des Écossais et des Anglais. Il en ressortira un Chili plutôt Europe du Nord et une Argentine plutôt Europe du Sud. L’une des normes de la démologie, si l’on peut dire est qu’un type de peuplement caractérise un territoire ou État-nation qui se crée ou évolue. Une autre est que les appels de population outre l’explication par la géographie physique, se font par affinités de peuple (linguistique et de mode de vie). Ainsi Buenos Aires est ou était la deuxième ville de la diaspora juive après New York.

Ces peuplements, il faut le dire à nouveau, se font dans des territoires vides ou peu peuplés. En Argentine, le territoire immense de Pampa sèche pouvait être distribué à la criée, une portée de voie donnait une mesure qui pouvait être multipliée bien des fois afin de donner d’énormes haciendas mais à la richesse limitée par le climat sec. Un grand troupeau nécessitait des milliers d’hectares. Le propriétaire avait à charge d’enclore sa terre tout en offrant l’hospitalité aux gens passant sur le domaine, ceux-ci devaient seulement laisser la peau de la vache qu’ils avaient mangée, accrochée à un poteau. L’esprit de la frontière toujours plus loin, des espaces illimités, le Far West et ses ranchs, avec son dynamisme, régnait dans ces pays d’Amérique. Mais les Patagons à l’instar des peaux-rouges, bien loin du rêve du royaume voulu par le Français Antoine Tounens, Tounens Ier de Patagonie, vaincus, disparurent en tant que peuple et tribus. Dans l’éternel conflit entre agriculteurs sédentaires et chasseur-cueilleurs ou pasteurs nomades, les premiers avaient une fois de plus triomphé.

Il ne sera pas abordé l’émigration contemporaine qui est souvent une émigration de cerveaux entrant la plupart du temps dans le cadre d’une élite mondialisée qu’elle soit privée ou publique.

2 IMMIGRATION ET INVASIONS HISTORIQUES

DONNEES HISTORIQUES

L’immigration est un phénomène mondial contemporain mais qui touche particulièrement l’Europe. Il est bon de rappeler toutefois qu’il n’est pas récent, la chute de l’Empire romain fut en très grande partie due aux invasions barbares face à un empire de plus en plus délétère, qui perdait ses propres valeurs intrinsèques. Les entrées des barbares se firent d’une part progressivement et pacifiquement à titre individuel ou de groupes, esclaves, armées de plus en plus barbarisées, colons dans les provinces vidées par la guerre ou épidémie. D’autre part, apparurent très vite des raids ou coup de boutoirs en attendant une colonisation de peuplement (voir la synthèse rapide dans l’article de Breizh-info  démologie, essai sur la science du peuple ou des peuples). Les richesses de l’Empire attiraient les barbares.

L’empereur philosophe stoïcien Marc Aurèle écrivait la nuit sous la tente ses « pensées », tout en luttant contre les barbares qui cherchaient à franchir le Danube, parfois « gelé », déjà à la fin du IIème siècle après JC. Les Quades et les Marcomans envahirent l’Empire jusqu’à Aquilée sur l’Adriatique et en Grèce alors que Rome et l’Empire étaient fortement touchés par l’épidémie de peste. Le front danubien s’écroulait. C’était le prélude des invasions barbares de la seconde moitié du IIIème siècle. En Espagne du sud, des Maures, tribus nomades du désert, en provenance sans doute des régions du Rif , ont franchi le détroit et ravagent la région à deux reprises. Des Germains vaincus dont Marc Aurèle avait accepté l’installation près de Ravenne, tentèrent de prendre la ville d’assaut. Marc Aurèle avait rétabli la situation et combattit   longuement sur le Danube, sa mort survint sur ce fleuve. Les guerres danubiennes furent impitoyables comme le montre les bas-reliefs de la colonne de Marc Aurèle à Rome. Le limes, ce rempart soit fait de pierres, soit utilisant l’élément naturel qu’était un fleuve, défendait les frontières de l’empire : rempart physique en Grande Bretagne contre les Pictes, rempart naturel avec le Rhin, le Danube contre Germains et Mongols, ensuite muraille à nouveau en Orient contre les Parthes et dans le désert d’Afrique contre les nomades du désert. La réorganisation de l’Empire opérée par Dioclétien et Constantin après le chaos des invasions de la deuxième moitié du IIIème siècle permit d’adjoindre aux limitanei répartis dans les différents camps du limes (soldats parfois mi-paysans, mi-soldats) de nouvelles troupes d’intervention. Ce furent les comitatenses, troupes rapides et mobiles disposées en retrait du limes. Rappelons que les troupes étaient de plus en plus formées de barbares fédérés ou non, dits romanisés. Pour la Gaule, le grand franchissement du Rhin dans l’hiver 406, sur un fleuve gelé ou drainant de gros blocs de glace marqua le début de la fin. La submersion migratoire s’était déjà fortement accentué au cours du IVème siècle et l’empereur aussi philosophe Julien dit l’Apostat en Gaule avait pourchassé les bandes alémaniques et vaincu les principales à la fameuse bataille de Strasbourg.

Les invasions musulmanes appelèrent selon les époque, une réponse vive de la part des peuples chrétiens européens. L’invasion musulmane de l’Espagne nécessita une reconquête (Reconquista) acharnée de plusieurs siècles de la part des petits royaumes ibériques aidés par les croisés venus du nord européen. Les musulmans soit retournèrent au Maroc, soit se convertirent.

Des forces ou des peuples européens se sont unis bien avant l’heure face à l’ennemi commun extérieur. La puissance de la Porte à savoir la Turquie musulmane fut arrêtée sur mer à la bataille de Lépante à l’instigation du pape qui réunit sous son égide les puissances maritimes espagnole, de Venise, Gênes et de l’ordre de Malte. Sur terre la puissance turque fut bloquée lors des deux sièges successifs de Vienne. Lors du dernier siège en 1683, le roi de Pologne Jean Sobieski contribua fortement à la victoire des forces de la sainte Alliance (différents États du Saint Empire Romain Germanique, Pologne et Lituanie unies). Au musée du château de Wawel à Cracovie, Pologne, il est possible de voir la reconstitution de la vaste tente du grand vizir prise dans le camp ottoman. Force est de constater la richesse des tapis qui assimilés à des tapisseries ornaient ladite tente ainsi que des objets, armes et armures. De nombreux États européens subirent toutefois le joug avec colonisation de la part de la puissance ottomane musulmane, la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie, la Serbie etc. Ces états parvinrent à se libérer dans le courant du XIXème siècle. La libération de la Grèce entre autres à l’instigation des prêtres orthodoxes fut sanglante, le Parthénon transformé en poudrière perdit quelques colonnes lorsque la poudrière explosa.

Par la suite, dans la première moitié du XXème siècle, survinrent les premières grandes vagues individualistes d’immigration qui ont touchés les Etats-nations européens. Elles posèrent certes quelques problèmes mais il s’agissait d’une immigration entre pays européens des régions pauvres vers les régions industrielles de l’Europe avant la création de l’entité Europe. Il s’agissait d’une immigration de travail venant de peuples qui avaient une même origine, se côtoyaient depuis au moins deux mille ans que ce soit en période de paix ou à travers des guerres, de tradition chrétienne, comme l’étaient également hors Europe, les Arméniens. Cette immigration était numériquement supportable, venait d’une population qui souhaitait l’intégration, l’éducation nationale jouant alors un rôle important.

IMMIGRATION CONTEMPORAINE

La situation est de nos jours très différente. Sans trop insister, nombres d’articles de journaux, de discours, d’actualités télévisées décrivent une immigration de plus en plus incontrôlée. Il s’agit d’une immigration massive et massivement de l’Afrique subsaharienne, d’Afrique du nord et du Proche et Moyen-Orient en route vers les richesses de l’Europe. Cette immigration peut être soutenue par une religion, l’islam, qui peut être prosélyte, conquérante et est indéniablement théocratique (le pouvoir sur terre appartient à Dieu), avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Religion du livre, l’islam est-il capable de sortir d’un mode de vie et de société (la charia) qui dans son origine médiévale voir bien antérieure avec la Sunnah (loi en traduction littérale) n’est adapté ni à la situation contemporaine ni aux cultures et à la civilisation occidentale ? Sommes nous sortis d’un certain obscurantisme du christianisme médiéval pour entrer dans une nouvelle ère religieuse contraignante ? La chute du Shah d’Iran et le triomphe des mollahs n’ont été perçus que par très peu de personnes à l’époque (1979) comme un retour du religieux dans ses aspects les plus forts.

Les États-Unis, quant à eux, se heurtent à une forte immigration de « Latinos « (Amérique latine), à la nuance près, qu’il s’agit d’une immigration de tradition souvent chrétienne. Les « Latinos » dont beaucoup sont Vénézuéliens, franchissent en marchant et mendiant les différents pays d’Amérique centrale, au passage parfois dépouillés lorsqu’ils possèdent quelque chose, pris en main à la frontière mexico-américaine par les mafias à 2000 dollars le passage souvent ou bien avec un engagement de payer ensuite – et il vaudra mieux payer ! S’il y a échec de la traversée, il leur faudra repayer. Les États américains du sud enverront les nouveaux arrivants en bus à New York ou Washington où se trouvent des compatriotes ou des membres de leur famille prêts à les accueillir. Aux USA, la tension semble latente entre États du sud et États du nord.

En Europe hors le droit d’asile, la distinction entre immigration illégale et immigration légale ne parait pas toujours très claire, les immigrés usant avec l’aide d’associations qui leurs sont favorables de différents procédés pour se faire régulariser, mineurs isolés qui ne sont pas mineurs, légalisations à répétition des sans-papiers, naissances des enfants sur le territoire donc nationaux, les parents ne pouvant plus être expulsés, sans oublier les mariages blancs, les moyens totalement illégaux (faux papiers… etc.) .Concernant l’immigration illégale, il est très inquiétant de voir d’une part des ONG des droits de l’homme qui semble-t-il parfois en liaison téléphonique avec les maffias des passeurs vont chercher les barquasses chargées d’immigrés quasi vers les ports d’embarquement, d’autre part des organismes européens ou nationaux qui au nom d’une politique humanitaire montent un droit et une jurisprudence européenne ou nationale très favorable aux immigrés au détriment du droit des peuples européens. Le tout inspiré d’un universalisme chrétien que n’apprécient pas, soit dit au passage, tous les chrétiens européens.

Pierre Lellouche à l’origine de la loi Lellouche en 2002, aggravant les peines pour infractions racistes ou antisémites, dans son ouvrage en 2017 « une guerre sans fin » s’oppose vigoureusement à ces flux migratoires incontrôlés liés en Europe pour partie à un certain islam radical qui se veut conquérant et terroriste.

Les nouveaux arrivants forment souvent des communautés numériquement fortes qui appellent leurs coreligionnaires, la famille par regroupement familial et souvent actuellement refusent l’intégration, préférant vivre dans leur culture par trop différente des cultures européennes.

L’anecdote contée par Pierre Lellouche, où en Guyane les futures mères des pays avoisinants (Surinam, Brésil)  viennent accoucher sur le sol français, est symptomatique. Au nom d’un droit du sol discutable, ces nouvelles mères venaient ensuite faire la queue à la Caisse des Allocations Familiales. En Guyane le sexe d’une femme s’appellerait « boîte à CAF ». Territoires et départements d’outre-mer, la France-Afrique des anciens territoires français, colonies, protectorats sont pour la France les lieux de passage ou les lieux de départ de l’immigration de même que la Grande Bretagne reçoit l’immigration de ses anciennes colonies et pays pauvres du Commonwealth.

Face à cette immigration de peuplement qui se fait vers des territoires déjà peuplés par les Européens, la démographie n’est pas en faveur des peuples d’origine occidentale, le dynamisme que ce soit sur le plan des valeurs ou autre semble faire défaut. Y aura-t-il un sursaut, une volonté de destin de la part des populations européennes ? Même l’immigration intermédiaire venue souvent d’Afrique du nord pour la France, de Turquie pour l’Allemagne quand elle est relativement bien intégrée, s’inquiète de cette immigration incontrôlée, numériquement très forte et provoquant la désintégration des valeurs occidentales qu’elle a acceptées.

Qu’en est-il des élites occidentales souvent jusque-là plutôt mondialistes et multi-culturalistes ? La submersion migratoire qui semble en cours entrainera-t-elle pour les élites européennes un renversement de tendance par rapport à une culture des droits de l’homme qui s’applique dorénavant plus aux immigrés qu’aux Européens à travers différents organismes nationaux ou européens auxquels appartient une partie de ces élites ? La question est posée. Notons qu’un certain nombre de pays d’Europe du nord et centrale, quelque soit le parti politique dominant, font « machine arrière ».

Concernant l’immigration illégale, seule une politique extrêmement ferme aux frontières, dans les aéroports, sur les côtes pourrait peut-être parvenir à la limiter, sachant que la situation de pseudo-touristes ne peut se résoudre que par des contrôles d’identité sur le territoire en référence avec les « comitatenses ». Des sanctions beaucoup plus fortes devraient être élaborés contre les passeurs et ceux qui collaborent avec eux et les État-nations devraient avoir la maîtrise totale de leur espace maritime. Ces mesures iraient certes à l’encontre de normes nationales et européennes. Le « limes » tel qu’il se rétablit aux États-Unis, dans les États d’Europe de l’est, en Espagne demeure malheureusement très perméable, il est jusque-là peu existant en Italie. Les demandes de droit d’asile pour les nouveaux migrants doivent être réalisées hors Europe dans les « camps de rétention » tel que cela a pu être envisagé. Lorsqu’ils sont sur place avec aide ou non, ils demeurent. L’expulsion des illégaux qui se disent apatrides ou non, peut se faire sur des états d’accueil qui souhaitent une immigration de peuplement (Burundi par exemple) moyennant finance, ce que fait certain pays d’Europe du nord et ce que souhaite faire la Grande Bretagne. Les test d’ADN pour les vrais et faux mineurs isolés sont à imposer. Il est souhaitable de cesser les tergiversations.  Les contrôles croisés informatiques inter-pays européens sont à appliquer, quelle stupéfaction de découvrir que la Direction Nationale de la Police aux Frontières en France, jusqu’à ce jour, n’utilise pas les fichiers informatiques de l’Espagne ou de l’Italie concernant les migrants. Pour l’Europe, la police aux frontières est communément appelée FRONTEX .

Pour l’immigration légale, un certain nombre d’éléments serait à revoir :

Au niveau européen et des États-nations, il pourrait être souhaitable de faire au minimum un mixage entre droit du sol et droit du sang (filiation) plus favorable au droit du sang. Pour ce qui concerne la France – en Outre-mer et en métropole – user soit de la voie législative, soit de la voie constitutionnelle, soit par voie référendaire. A Mayotte, vu la forte immigration, les mesures prises pour limiter l’arrivée massive de femmes venues d’ailleurs pour accoucher dans les hôpitaux de l’ile, à savoir quelques mois de résidence obligatoire sont-elles suffisantes ?

L’Allemagne il y a deux décennies a supprimé le droit du sang. En contraste, dans 42 états musulmans, la nationalité ne se transmet que par la patrilinéarité (filiation par le père), bien qu’il semble y avoir quelque évolution dans certains États.

Quelle est la première nationalité d’un enfant né dans un avion de la compagnie American air line survolant l’Espagne, dont le père est français, la mère italienne, le commandant de bord étant chilien ?

Les problèmes de droit du sol, droit du sang ne sont pas simples mais il reste impératif de bloquer l’immigration engendrée par le droit du sol.

Le regroupement familial accroit aussi fortement l’immigration. Rappelons que le regroupement familial instauré en France en 1976 avec Valery Giscard d’Estaing(à son regret),supprimé en 1977 suite à un fort taux de chômage a été réinstauré par le Conseil d’État en 1978 sur plainte du Groupe d’information et de soutien des immigrés(GISTI) sous l’argumentation du « droit à mener une vie familiale normale ». Il y a eu multiplication de cette notion qui est appliquée aux immigrés dans les traités internationaux depuis la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui, il faut le redire  ne relève pas de l’Union européenne, jusqu’à la Convention internationale des droits de l’enfant. Le surenchérissement au niveau national et européen est apparu. Le Conseil constitutionnel en France et sa jurisprudence ont développé le préambule de la Constitution de 1946 « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement » .. «pour les étrangers dont la résidence en France est stable et régulière » a l’instar des nationaux. L’Union européenne dans une directive européenne (contraignante) de 2003 affirmait le regroupement familial comme un droit. Doit-on considéré l’interprétation du préambule de la Constitution de 1946 et son application aux immigrés comme ayant valeur constitutionnelle et dans ce cas-là préconiser une révision de la Constitution. Que ce soit pour un État-nation ou l’Union européenne, directives, lois peuvent légalement être modifiée ou abrogées. Le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile (CESEDA) a encore été modifié en mai 2024. Une loi, qui pouvait être louable en son temps, ne l’est plus si les circonstances ou les conditions ont changé et se doit dans ce cas d’être modifiée ou abrogée. La jurisprudence peut elle aussi évoluer. Concernant les traités internationaux (Cour européenne des droits de l’homme), soit la jurisprudence évolue, soit il est toujours possible de s’en retirer.  Signalons l’acceptation tout récente du regroupement familial sans conditions de ressources pour les mineurs isolés, par la Cour de Justice de l’Union Européenne ! Le Conseil constitutionnel en France dans sa dernière jurisprudence semble vouloir accorder l’aide juridictionnelle (droit à un avocat gratuit) aux clandestins au nom de la Déclaration des droits de l’homme et de la Constitution, bien sûr aux frais du contribuable.

Les prestations sociales (santé, allocations familiales, logement, minimas sociaux tel le revenu de solidarité active RSA) pour les immigrés outre le coût pour les Européens, quoiqu’en argumentent les politiciens et associations pro-immigrés sont un appel et une pompe aspirante à plus d’immigration. La polygamie, théoriquement interdite, accentue la situation. Mentionnons toutefois que dans la Rome antique, la sportule distribuée au peuple permettait d’assurer une certaine paix sociale (panem et circenses – du pain et des jeux). L’attribution d’un minimum vital à des immigrés nouveaux arrivants ou non, est-elle une solution ? Limite-t-elle la délinquance pour autant ?

La politique des visas avec l’Afrique du nord devrait être révisée, les accords historiques (accords d’Evian) revus.

Concernant les métiers à tension, comment ne pas évoquer les régions d’Europe, les pays scandinaves où les éboueurs, jardiniers sont des locaux. Travailler manuellement n’est pas déchoir à partir du moment où le travail est correctement rémunéré. En Scandinavie, jardiniers, éboueurs peuvent avoir bac +2.

Les discours de certains hommes politiques ou médias qui nient la liaison immigration et délinquance-terrorisme ne semble plus faire consensus pour la population, pour une partie de l’élite européenne et des élites nationales.

V PEUPLES EUROPEENS : ENVIRONNEMENT, NEOLIBERALISME ET DONNEES SOCIETALES

PEUPLES EUROPEENS ET LES ANIMAUX,ETHOLOGIE

Les peuples européens ont très tôt domestiqué des animaux et ont depuis utilisé l’animal domestiqué que ce soit comme animal de trait ou pour la guerre à savoir le cheval, comme gardien des troupeaux, le chien. De plus en plus divers animaux sont devenus animaux de compagnie, les plus fidèles étant le chat et le chien. Parmi les chiens gardiens de troupeau, il est possible d’évoquer le chien de montagne des Pyrénées ou patou ,le kuvasz hongrois et le berger de la Maremme ou des Abruzzes, tous apparentés. Cette race de chien, le patou, le kuvasz pour le moins seraient pour certains, arrivés avec les premiers pasteurs indo-européens et autres, en déplacement avec leurs troupeaux, leurs familles, leurs chevaux. Le maremmano fut introduit semble-t-il postérieurement en Italie peut-être par l’intermédiaire de la reine Blanche de Hongrie à partir du kuvasz. Excellent gardien de troupeau, le maremmano ou berger des Abruzzes a été réintroduit dans les Alpes. En effet en groupe, il harcèle le loup jusqu’à ce que ce dernier renonce à attaquer les brebis. Animal de compagnie fidèle, il protège les enfants qui souvent l’adorent. Le mâle avec son poitrail de lion et son long poil blanc, peut peser plus de 45 kg. Il faut toutefois pour le chien gardien de troupeau que les amoureux de la montagne n’approchent pas de trop près le troupeau, voire le chien.

Si les peuples européens ont utilisé l’animal domestiqué, ils ont aussi chassé et lutté contre l’animal sauvage pour se nourrir mais aussi pour se mesurer à lui. Sans remonter à la nuit des temps préhistoriques, rappelons brièvement que le taureau était l’animal par excellence de la Crête minoenne (Ière moitié du IIème millénaire avant), d’où la légende du minotaure et les acrobates minoens qui roulaient sur le dos du taureau après s’être appuyés sur les cornes. La tauromachie en Espagne se rencontrent déjà chez les celtibères de Numance (Ier siècle avant). Numance fut un oppidum célèbre par sa résistance aux romains lors du siège qui dura plus d’un an. Dans la lutte contre l’animal sauvage, la tauromachie, l’instinct de la chasse du gros animal, l’homme prend des risques et ne sort pas forcément vainqueur.

Céramique peinte de Numance

PEUPLES EUROPEENS ET ECOLOGIE, NEO-LIBERALISME, MONDIALISATION

Les peuples européens apparaissent de plus en plus dans la dépendance de lois sociétales qui sont imposées par l’Union européenne ou par les gouvernements des États-nations, quant il ne s’agit pas de lois sur « le sexe des anges » prônées par quelques députés en mal de notoriété. Après les grandes idéologies du XXème siècle, assiste-t-on à l’arrivée d’une nouvelle idéologie souvent environnementale où le pragmatisme et le réalisme sont laissés pour compte ? La peur doit prédominer (une nouvelle fin du monde, le deuxième millénarisme ??) afin de mettre en place une nouvelle société qui fait fi des réalités, et souvent sans aucune étude d’impact veut, imposer la réforme du climat et dans ce but un tout électrique. Le moins que l’on puisse dire est que cela est très discutable. Dans la situation actuelle, il n’y a pas d’électricité pour tout le monde, le nucléaire ne va pas immédiatement rattraper son retard et l’éolien ou le solaire ne peut fonctionner que par intermittence avec l’appui des énergies traditionnelles. Le tout électrique à outrance risque de détruire les industries automobiles européennes et leurs annexes (pièces détachés, garages ..etc.).

Cette nouvelle société, prônée par certaines élites mondialisées, veut remettre en cause le secteur de l’immobilier en bloquant l’ancien au nom d’une prétendue insalubrité ou manque d’isolation, chauffage au gaz, en augmentant fortement le coût de la construction dans le neuf au nom des mêmes mesures environnementales (panneaux solaires avec batteries, pompe à chaleur, isolation totale ouvertures et façades avec parfois façades en bois au détriment des forêts). Au niveau de l’agriculture, les paysanneries européennes doivent se conformer à des directives européennes ou nationales élaborées par quelques experts ou administratifs qui ont reçu délégation et qui pour justifier leurs appointements, pondent certes des textes excellents mais ne collant pas toujours à la réalité du terrain. En France, la loi climat et résilience fut élaborée à partir d’une commission citoyenne où ont répondu à l’appel les citoyens intéressés en l’occurrence majoritairement des écologistes, la commission ayant été encadrée pour partie par des « experts » en écologie. Il serait souhaitable pour le moins de bloquer les décrets d’application de cette loi avant de la modifier ou de l’abroger, réclamer des clauses d’exemption européenne en attendant que soient revues au niveau européen lois et directives environnementales. Trop de normes tuent la norme. Le coût des mesures et des normes imposées aux différents partenaires économiques font qu’ils ne sont plus compétitifs avec déjà un coût de main d’œuvre supérieur bien souvent à celui des pays tiers alors que les produits importés connaissent des contrôles moins stricts, voire inexistants, liés entre autre à la concurrence des différents ports européens incités à un allègement des procédures d’entrée.

Il semble que l’on soit dans une phase de réchauffement climatique, ce n’est pas la première. Qu’il y ait de la prévention, certes par exemple pour la remontée des eaux marines, protection des polders hollandais, permis de construire en bord de mer etc. Mais il est discutable d’en arriver à une politique punitive et de sanctions alors que l’attribution globalement aux différents peuples européens ou non de ce réchauffement climatique n’est pas évident. Certes il peut y avoir pollution, les plastiques en sont un des éléments, ils n’entrainent pas pour autant la remontée des eaux marines. Il y a d’ailleurs pollution et pollution, il n’est que peu parler de la pollution visuelle des éoliennes (voir par exemple les collines de Navarre en Espagne), de zones artisanales ou certaines banlieues. Y-a-t-il un Don Quichotte non plus d’arrière-garde mais d’avant-garde pour se battre contre les éoliennes ? La pollution lumineuse quant à elle, détruit localement les insectes nocturnes.

Il ressort également que ce soit pour l’environnement, l’immigration..etc., que le droit précède l’état de la société alors que le droit ne doit que refléter l’état des sociétés nationales, il est fait en sorte que… Il est un peu facile de dire au nom d’un Conseil quel qu’il soit que le préambule de la Constitution est pris au sens large, que tel loi ou directive européenne a été prise au nom de l’intérêt général alors qu’elle ne reflète aucunement l’état des sociétés européennes et du ressenti des peuples européens .Il est bon de rappeler au passage les spécificités juridiques des différents états-nations européens, par exemple dans la propriété du sol et du sous-sol, fruits de leur histoire propre(common law britannique, droit espagnol, italien, droit francais… etc.)

Par ailleurs le néolibéralisme prôné souvent par certaines élites mondialisées que ce soit au niveau européen ou au niveau des États-nations a, au nom de la libre concurrence, entrainé la suppression des monopoles d’Etat (cf EDF, la Poste pour la France) et une dite rentabilisation des services publics qui souvent se fait au détriment cette fois de l’intérêt général et des citoyens que ce soit dans l’éducation nationale, la santé..etc. avec les diverses fermetures. Il n’est pas acceptable que suite à des surcharges de travail, des personnes âgées envoyées en urgence par leur médecin traitant, attendent une nuit et un jour dans un couloir  avant d’être auscultées. Sur le plan administratif, l’on doit dorénavant attendre 7 mois pour obtenir un passeport, 5 mois pour un permis international, au nom de la rentabilité, une seule préfecture spécialisée pour toute la France pour tel ou tel service. Il y a une décennie, un permis international s’obtenait en une heure à la préfecture du département.

Le phénomène de la mondialisation touche de plein fouet les peuples européens, remettant en question leur mode de vie, leurs spécificités, leur particularisme. Un auteur américain disait dans les années soixante que le XXIème siècle serait le siècle de la communication (l’on pourrait dire de la télécommunication). Peu de gens à l’époque réalisaient ce que cela signifiait. Sans revenir sur les progrès technologiques et analyses de société contemporaine qui abondent sur le sujet, l’apparition encore toute récente du portable a profondément modifié le comportement des individus et des groupes. Dans l’environnement quotidien, voit-on souvent des personnes qui n’ont pas le portable à la main ou des écouteurs, plus particulièrement dans les transports ? Musique de masse, vidéos et jeux vidéo, l’autisme frise la société et entraine souvent un nivellement par le bas, la lecture disparait. Les échanges, les réseaux sociaux sont certes plus abondants mais avec quelle superficialité, similitude dans le comportement grégaire, véhémence pour qui ne pense pas comme tout le monde, du moins comme pense vos « amis », la conversation du comptoir de bar devient conversation universelle.

« insu-portable » détail tableau de Jaime Zapata, peintre franco-équatorien, 2003 époque où le portable n’était pas encore vidéo.

Les droits de l’individu et des minorités dans le contexte économique et sociétale prédominent sur les droits des peuples, le régalien et la raison d’État. En son temps la raison d’Etat a pu être abusive, aujourd’hui elle est inexistante sur le plan de l’autorité (régalien) , insidieuse sur le plan du contrôle sociétal, inébranlable sur le plan de l’écologie-environnement. Le droit des minorités devient communautarisme. Quelques médias, y compris des médias internet s’efforcent dans leur choix de tenir compte des spécificités, des particularismes des différents peuples européens ou du monde dans leur homogénéité en tant que peuple..

Il semble que l’on soit entré dans une dictature douce (soft power) qu’elle soit sociétale ou technologique. L’informatique a libéré de bien des tâches bureaucratiques, initialement de paperasseries, mais elle a permis aussi de monter des usines à gaz. A l’inverse de la simplification administrative, toujours prônée, peu réalisée, l’informatique a entraîné une complexification dans le détail des textes administratifs, juridiques, légales, économiques. Si vous n’entrez pas dans le cadre de la règle et de ses exceptions, il peut être impossible de remplir un dossier et il n’est guère possible d’avoir une information téléphonique ou de guichet. Les bugs sont fréquents, par exemple, lorsque pour un document de laboratoire, l’on vous demande votre date de naissance, en vous demandant de remonter mois par mois ..depuis 2024.Les laissés-pour compte, les « idiots du village » croissent en nombre, il est parlé d’illectronisme.

Avec l’appui de la technologie, les États-nations, l’Union européenne ont développé des lois et des normes sociétales contraignantes. Les contrôles informatiques croisés, la géolocalisation des portables, les caméras de surveillance, les puces électroniques et cartes de crédit, les derniers nés les QR codes permettent une lutte contre la délinquance et la fraude mais aussi une surveillance et un contrôle de l’ensemble de la population. Entre autre exemple, pour les agriculteurs, le contrôle par satellite ou avions des surfaces cultivées apparait abusif.

Au XVIIIème siècle, à l’époque des Lumières, la censure omniprésente commençait à être battue en brèche, entre autres, par les privilégiés. Les libelles abondaient. L’Encyclopédie de D’Alembert afin de ne pas tomber sous le coup de la censure royale renvoyait pour les articles politiques par des notes en bas de page à des mots ou des articles considérés comme anodins. Ces mots ou ces articles étaient en réalité « dithyrambiques » contre la monarchie française. Les censeurs souvent, semble-t-il, n’étaient pas dupes. A l’époque des algorithmes, où l’on se doit d’éviter certains mots clés, qu’en est-il exactement ? Que dire du rôle des médias classiques et du politiquement correct?

Dans l’ensemble de l’Europe, il semble que le peuple se fracture entre population enracinée, plutôt dans les campagnes et des milieux urbains souvent mondialisés auxquels se joint une immigration souvent déracinée. Cette dernière peut toucher la seconde génération si elle n’est pas intégrée, génération qui se revendique parfois du pays d’origine mais qui n’appartient plus à ce pays d’origine et peu au pays d’arrivée. Ceux de «quelque part »,(les somewhere), les enracinés se distinguent de ceux de « nulle part » ( les anywhere).

Sur un plan plus large, l’on assiste à un choc des cultures et des civilisations. La civilisation européenne se heurte sur son propre sol à la civilisation islamique. Les confrontations avec les civilisations asiatiques apparaissent également. Quelques exemples littéraires ou cinéphiles sont peut-être un peu extrêmes mais évoquent bien ces différences de civilisation, « la nuit indochinoise »  de Jean Hougron, « Shogun » de James Clavell ou le film de John Tiernan «  le treizième guerrier ».

L’art contemporain n’est pas sans prolonger plus globalement cette déstructuration des esprits et des valeurs.

Cet essai n’est qu’un essai, il présente quelques touches sur la nature des peuples européens et ne se veut pas loin de là exhaustif,  un choix a pu être fait entre différentes idées mais cet essai se veut une analyse à travers ce que l’on peut appeler la démologie de demos logos ou science du peuple ou des peuples. Cette analyse s’efforce de présenter les différents peuples européens dans leur origine commune et les vicissitudes de leur diversification sur des territoires relativement différents. Alors qu’il y eut au cours de l’histoire, divers processus d’intégration européenne, l’Union Européenne se veut fondamentalement économique et dans l’évolution actuelle vers le politique, niveleuse de la diversification des peuples européens dans leur vie sociale en un mot dans leur mode de vie, poussant à des technologies environnementales sans étude d’impact sur ces peuples, retoquant leur droit et leur autonomie politique dans cette perspective. Il serait souhaitable d’envisager une autre Europe qui fasse preuve de dynamisme et non pas d’une décroissance malthusienne et économique, soucieuse des droits et des spécificités des différents peuples européens.

Ces peuples européens sont aujourd’hui victimes d’une mondialisation effrénée à laquelle est liée une forte immigration qui ne peut plus être intégrée, les deux éléments imbriqués provoquant la désintégration des valeurs et des spécificités propres à ces peuples européens, appuyés en cela par de nouvelles technologies souvent mal maîtrisées. Une certaine élite mondialisée mais pas toujours au fait des analyses culturelles et historiques contribue fortement à cette désintégration, n’ayant guère conscience qu’elle risque de se saborder elle-même. Le bon sens, le pragmatisme et les référents de l’histoire s’effacent devant une idéologie et des médias qui veulent régner en maitre, utilisant chaque petit événement pour le maître en valeur s’il leur est favorable avec le phénomène du zapping alors qu’en arrière-plan se dessine un retour du religieux avec le développement d’une religion, parfois radicale, de conquête, liée à l’immigration, développant des dogmes peu compatibles avec les valeurs occidentales et où le nombre l’emporte.

Roger Crussol

Crédit photos : DR
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3 réponses à “Essai sur la démologie ou science des peuples européens [Partie 2]”

  1. Raymond NEVEU dit :

    Comme toujours un long article extraordinairement intéressant. Petite anecdote qui m’a été soufflée à l’oreille: lorsque la légion qui occupe l’Angleterre d’aujourd’hui doit plier bagages et filer combattre les Daces les scribes qui accompagnent la légion et qui tiennent leurs comptes…eh bien ils constatent un nombre anormal d’absents dans les cohortes…des déserteurs qui ont décidé de rester sur place avec une belle Bretonne! L’explication serait qu’ils usent d’une langue celtique proche de celle qui est utilisée en Bretagne d’alors! Les tablettes des scribes ont été retrouvées près du Mur d’Adrien.

  2. Gaï de Ropraz dit :

    C’est trop long comme article …

  3. poopyface dit :

    retourne sur twitter.

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