Antoine Vayer épingle les cadors du Tour de France 2024 sur X : « Si il y avait des incorruptibles comme moi à gérer les instances du cyclisme, on en finirait avec le dopage en 6 mois » [Interview]

Ce vendredi 12 juillet, la 12ème étape du Tour de France 2024 se déroulera entre Agen et Pau. Pogacar toujours maillot jaune, Vingegaard derrière lui, trois mois après une terrible chute (souvenez vous de celle de Bernal, qui a ruiné en grande partie la carrière du colombien). Et derrière, loin derrière, tous les autres, qui se partagent quelques miettes que les barons du cyclisme professionnel version 2024 veulent bien leur laisser (c’est à dire très peu).

N’importe quel observateur de ce sport, et amoureux du cyclisme, ne peut être qu’au mieux circonspect devant les « exploits » des deux mutants d’UAE et de Visma Lease a Bike. Au pire, il peut émettre de sérieux doutes quant à la manière dont ils parviennent à écraser la course. Ce n’est pas la première année. Mais ça commence à faire beaucoup.

Sur X, il y a d’ailleurs un compte, celui d’Antoine Vayer (Festinaboy), qui, chaque jour, analyse les données des coureurs. Et pique. Fort. Pendant que la presse généraliste ou sportive, ne s’interroge pas (ou si peu). Y’aurait-il trop d’argent aujourd’hui en jeu dans le cyclisme, ce qui expliquerait l’Omerta qui règne ? Il suffit pourtant d’observer sa télévision. Et de lire les datas après chaque étape. Les temps d’ascension des cols. Les écarts avec le reste du peloton. Il y a un parfum des années sombres du cyclisme qui règne actuellement dans le peloton professionnel, mais tout le monde semble se taire. Pas nous, qui aimons trop le cyclisme pour rester sans rien dire devant ce qui se passe, qui est de plus en plus gros, de plus en plus flagrant, même si les preuves matérielles sont difficiles à apporter.

Pas Antoine Vayer, que nous avons interrogé ci-dessous.

Breizh-info.com : Pour nos lecteurs, pouvez-vous vous présenter ?

Antoine Vayer : Je suis coureur cycliste à la base, mais j’ai refusé de passer pro pour devenir professeur d’EPS (le plus jeune de France, à 20 ans !). J’ai monté les sports études en France. Puis le premier pôle France de cyclisme, à Flers, dans l’Orne. Pendant trois ans, j’ai fait évoluer des coureurs pour qu’ils passent professionnels (Morin, LeBreton, etc.). C’est ainsi que je me suis fait connaître.

Puis je suis parti de cette structure, j’ai continué d’entraîner mes athlètes (la plupart ont fait le Tour de France). Je connaissais bien Bruno Roussel à l’époque, qui était breton et avec qui j’ai fait mes études. Il m’a demandé d’entraîner de manière privée Pascal Hervé (chez Festina), puis je suis devenu l’entraîneur de l’équipe. C’est pour cela que je me suis fait connaître. J’ai entraîné cette équipe pendant trois ans, mais je ne voulais plus servir de caution à ce milieu (cf. le scandale Festina de 1998).

Ensuite, j’ai trouvé que ce milieu du cyclisme était trop fermé, trop mafieux pour y rester intégré avec des tuteurs. J’ai préféré travailler seul. J’ai monté une société et j’ai entraîné des coureurs de manière indépendante. Kivilev, le père Madouas… J’ai ensuite entraîné des centaines de coureurs, pas forcément professionnels. Puis j’ai commencé à collaborer avec des journaux français. Le Monde, Libération, l’Humanité. Je me suis fait connaître grâce à mes chroniques et mes livres.

Breizh-info.com : Gardez-vous de bonnes relations avec ce milieu de l’époque, notamment chez Festina ?

Antoine Vayer : Je revois certains d’entre eux. Mais dans ce milieu, les amitiés à 95 % sont de fausses amitiés basées sur l’hypocrisie. J’ai entraîné des coureurs de façon fusionnelle, y compris pendant dix ans. À partir du moment où on ne les entraîne plus, il n’y a plus aucun contact. Les relations, et amitiés, y compris dans le milieu professionnel, sont limitées. Chacun pour sa gueule, c’est surtout ça. Et ça, ce n’est pas la génération actuelle ni le milieu actuel « tout pour ma gueule » qui vont changer les choses.

J’ai toutefois conservé une amitié avec certains, comme Christophe Bassons que je vois encore très souvent.

Breizh-info.com : Christophe Bassons, le cycliste propre contre tous les tricheurs. Voici une bonne transition pour aborder le problème du dopage dans le cyclisme. Durant toutes ces décennies, vous avez vu les choses se passer. Racontez-nous.

Antoine Vayer :  J’ai découvert et vécu le dopage. J’avais 34 ans en 1998.  Quand je suis entré chez Festina, je m’opposais déjà au dopage. Je savais déjà ce qu’étaient les injections de caféine et de vitamines. Mais j’ai vu chez Festina et autour d’eux qui arrivait. Il faut le dire : en 1998, 100 % des coureurs du Tour de France étaient sous EPO. Le taux d’hématocrite était un critère de sélection !

Breizh-info.com : Et Christophe Bassons, le mouton noir l’année d’après ?

Antoine Vayer :  Oui. Il voulait lutter contre le système durant le Tour en 1999. J’étais son entraîneur et je faisais des chroniques pour Le Monde au même moment. Bassons, c’était le coureur à avoir dans son équipe. « Le coureur sain existe, vous pouvez le rencontrer » avais-je écrit dans Le Monde à l’époque. Bassons, je sais qu’il était propre. Mais d’autres ont suivi. Thibault Pinot était un coureur sain aussi…

Breizh-info.com : Et si on mettait Bassons et Armstrong dos à dos, sans dopage, qu’est-ce que ça donnerait ?

Antoine Vayer : Armstrong ne serait peut-être pas coureur cycliste professionnel sans dopage. Virenque n’aurait aucun maillot à pois et n’aurait peut-être même pas été professionnel. Il n’avait pas beaucoup de talent. Beaucoup ont du talent certes, mais il y a des coureurs qui sont professionnels à la place d’autres qui devraient l’être. Ce sont les plus malades ou les plus mafieux qui le sont désormais.

Breizh-info.com : Avec l’émergence des réseaux sociaux, une nouvelle génération a émergé, dans le cyclisme, et autour. Vous avez lancé votre compte Twitter, « FestinaBoy ». Il est très lu et très piquant.

Antoine Vayer : J’ai cessé d’écrire pour Le Monde en 2019. Parce que j’avais commencé à écrire sur les réseaux sociaux. Je ne reconnaissais plus l’état d’esprit du journal. Il n’y avait plus d’investigation, moins de moyens. Mais le vélo a été ravalé à un rang mineur, sur lequel on ne met la lumière que pendant le Tour de France. J’ai continué un peu à l’Humanité, mais j’en suis parti. Puis, j’ai rejoint le site chronowatts, avec un spécialiste des données. Et aussi le site Cyclisme dopage. On voulait faire du Charlie Hebdo version cyclisme. Un peu dans la veine de « Je suis le cycliste masqué ». Un gros succès de presse, à lire absolument sur la condition humaine. Si vous voulez savoir ce que sont les coureurs, il faut le lire.

Et me voilà donc sur les réseaux sociaux. J’aime bien, et la portée est énorme. Je suis vu par des millions de personnes. Sur ce Tour de France, 1,5 million d’impressions par jour. Cela commence à compter.

Breizh-info.com : Ce qui a changé, c’est qu’il y a eu aussi l’explosion de nombreux petits sites sur le cyclisme. Des sites alternatifs à la presse traditionnelle, comme Vélo Futé, ou des podcasts, comme Le Coup Tordu… (il y en a plein d’autres). On est moins dans la Pravda du cyclisme, non ?

Antoine Vayer : Oui, il y a plein de passionnés qui font des choses intéressantes. Mais tout le monde n’a pas forcément de talent.

Breizh-info.com : Tout le monde n’est pas Blondin…

Antoine Vayer : Heureusement. Il était alcoolique, une immonde épave. Personne ne le lit, mais tout le monde le cite. Je ne sais pas si un seul spectateur de moins de 70 ans sur le Tour de France a lu une phrase de Blondin.

Breizh-info.com : Bon, après, il y a aussi les gens qui font «Pédale ! Dans la musette, des écrits décalés par rapport au cyclisme actuel… ça vous plaît ?

Antoine Vayer : Mouais. Dans la musette, c’est un peu vénal. C’est un peu hypocrite et vénal, un truc du milieu. On caresse dans le sens du poil, il n’y a aucune critique. Cela peut paraître drôle et décalé, mais ça ne va pas creuser profondément. Ce n’est plus impertinent.

Breizh-info.com : L’objet principal votre compte est la question du dopage, et notamment des performances de certains mutants… Quelqu’un qui tombe sur votre compte se dit que vous êtes obsédé par cela. Que vous êtes un « psychopathe du vélo »..obsessionnel…

Antoine Vayer : Plus que le dopage, c’est la tricherie. C’est une mafia avec quelques bandits. Mon compte est un compte dédié. Tous ceux qui me connaissent savent qu’il y a « Festina Boy », et il y a Antoine Vayer. C’est un compte dédié sur la tricherie, et le dopage. Mais j’adore le vélo. Même certains coureurs que je critique sur X, je peux m’entendre bien avec eux.

En général, ceux qui me critiquent ont peu de répartie. Je me fiche d’un jeune de 25 ans, supporteur de l’OM, qui va écrire deux lignes avec des fautes et qui m’accuse de complotisme. D’ailleurs, les fans de football, ne suivez pas mon compte ! Restez dans le football (rires) ! Allez au football, mais ne venez pas au cyclisme !

Breizh-info.com : Le dopage va-t-il cesser le jour où il y aura un mort en direct ?

Antoine Vayer :  La santé, je m’en fiche un peu. C’est l’angle sur lequel on a mis le dopage en Europe. Mais ça ne veut rien dire. On disait ça il y a des années : « Le dopage s’arrêtera quand il y aura un mort sur le terrain » en évoquant plusieurs sports. Il y en a eu beaucoup depuis, non ? Cela ne s’est pas arrêté pour autant. Les Américains, eux, se focalisent davantage sur la triche que sur la santé.

Qu’Armstrong n’ait qu’un seul testicule et qu’il meurt précocement, c’est son problème.

Breizh-info.com : Selon vous, qui dirige le peloton cycliste et ses alentours ? Qui ordonne, qui exécute ? Vous avez des cibles principales sur vos réseaux…

Antoine Vayer : C’est d’abord A.S.O. qui possède 75 % du cyclisme. C’est un organisateur qui, normalement, n’a rien à faire avec le dopage, mais ils gèrent tout ce qui tourne autour du cyclisme, notamment l’argent.

Breizh-info.com : Et l’arrivée des Émirats, du Bahreïn et de l’Arabie saoudite dans le cyclisme ?

Antoine Vayer : Oui, il y a ce côté mafieux chez ces équipes, comme chez Israël. Des équipes comme FDL, Lotto, qui vont devenir des exceptions avec deux fois moins de moyens.

Breizh-info.com : Vous évoquez beaucoup la question des watts. Pouvez-vous expliquer ce que c’est ?

Antoine Vayer : J’ai écrit la preuve par 21, où tout est expliqué. Il y a une unité de mesure qui s’appelle les watts, qui sert à quantifier la puissance. Plus on pédale vite et fort, plus on produit de watts. On les retrouve partout aujourd’hui. C’est une notion physique et mécanique utilisée par tout le monde aujourd’hui.

Breizh-info.com : Mais n’est-ce pas ce qui le rend robotisé ?

Antoine Vayer : À l’entraînement non.

Breizh-info.com : Oui, mais en course, on a l’impression que tout est calculé. Au moindre millimètre. Les échappés n’ont quasiment plus aucune chance… Les coureurs calculent tout et les équipes aussi… N’est-on pas dans la physique et les mathématiques plutôt que dans le sport ?

Antoine Vayer : Je vois ça négativement dans ce qui est permis en course. Permettre de tricher avec ses données en téléguidant des coureurs est négatif. Les coureurs ne devraient avoir ni données, ni oreillette sur le vélo. Imagine-t-on un nageur regarder un compteur en nageant aux JO ? Le sport est dénaturé. Cela devient des pilotes de données. Des coureurs regardent leurs compteurs et, en fonction des chiffres, prennent des glucides ou les aliments nécessaires à…

La fringale était l’un des « charmes » des courses cyclistes. Il n’y en aura plus. Et je ne suis pas rétrograde quand je dis ça. Les Watt peuvent servir à l’entraînement, pas en course. On veut voir du sport.

Breizh-info.com : Le Tour de France a une audience particulière, mélangeant fans de cyclisme, découvreurs, et des gens moins connaisseurs ne suivant pas le cyclisme à l’année. Vos derniers tweets concernent les performances de Pogacar et Vingegaard. Quand on vous lit, on se dit que ça saute aux yeux. Cependant, le cyclisme est le sport le plus contrôlé au monde… Comment pourrait-on encore tricher ?

Antoine Vayer : Vous n’avez pas compris que les contrôles ne servaient qu’à cautionner le fait qu’il y en ait pour donner l’illusion que ça fonctionne. Et on sait que ça fonctionne. Les contrôles ne servent qu’à donner l’illusion que ça marche. Et ça fait peur à quelques coureurs. Mais on sait que ça ne marche pas. Entre les médicaments qu’ils peuvent prendre et qui sont autorisés sur la liste, et les médicaments dopants qui y figurent mais qui sont indétectables, c’est incroyable. Il faudrait vraiment être stupide pour ne pas se doper si on en a envie.

Breizh-info.com : Il y a des médicaments qu’on ne connaît pas ?

Antoine Vayer : Oui, mais même les vieux médicaments. Même les vieilles techniques. Le plasma, bien manipulé, permet d’augmenter ses performances en watts de 5 à 7 %, ce qui est énorme. Il n’est pas détectable de s’injecter son sang. Aucune instance du cyclisme ne dit : « Nos coureurs ne sont pas dopés ». Personne n’ose le dire. Ils savent qu’il y a un problème. Ils font le même constat que moi concernant les watts. J’ai déjà parlé devant ces instances. Ils le savent. Les premiers coureurs, quand ils arrivent après l’arrivée, ne parlent que des Watts. J’ai en tête un coureur qui a changé son vélo contre celui d’un leader qui avait laissé son compteur. Il a dit : « Putain, c’est pas possible ! » en chargeant ses données. Tout le monde le sait.

Breizh-info.com : Visiblement, votre intervention en Suisse devant les instances n’a pas eu de conséquence…

Antoine Vayer : Si, un sentiment de grande impuissance.

Breizh-info.com : Donc même des gens intègres ou incorruptibles ne peuvent rien ?

Antoine Vayer : Incorruptible ça n’est pas possible. Je n’en ai pas rencontré. Si des incorruptibles comme moi géraient les instances du cyclisme, on en finirait avec le dopage en six mois.

Breizh-info.com : Comment voyez-vous l’avenir du cyclisme ? Un scandale Festina ou US Postal peut-il éclater dans les années à venir ?

Antoine Vayer : On veut fermer la cocotte-minute. Le cyclisme se footbalise. Tout le monde vit bien, tout le monde est content. Organisateurs, coureurs, médias, même les Chinois vont s’y mettre.

Breizh-info.com : Oui, mais les enfants qui regardent ça ?

Antoine Vayer : Il faut arrêter de rêver. J’ai cinq enfants. Un a fait du vélo, ça me faisait suer. C’est un sport dangereux. On peut le pratiquer jusqu’à un certain niveau, mais sûrement pas passer professionnel. Il y a quelques mecs épanouis, comme le petit Madouas, par exemple, champion de France et ayant de bons résultats. D’accord. Lenny Martinez idem. Il s’éclate sur un vélo.

Breizh-info.com : C’est même plutôt sain de le voir défaillant sur Le Tour cette année après avoir réussi sur des courses d’un jour cette année…

Antoine Vayer : Oui. Il y en a plein qui ont du talent. Qui devraient être pro et qui restent amateurs.

Breizh-info.com : Entre une sieste sur les étapes de sprint, et la montagne, comment regardez vous le Tour de France aujourd’hui ? Des yeux amusés ? Ou bien préférez vous voir les courses d’un jour, avec peut être un peu moins de triche ?

Antoine Vayer : La triche est partout. Des courses sans les mutants sont néanmoins sympas à regarder vous ne trouvez pas ? Sur une course d’un jour on peut s’accrocher comme un malade et rivaliser avec certes. Mais même sur un Grand Tour, si vous enlevez les leaders tricheurs..on peut s’amuser. J’ai entrainé J-C Perrault (deuxième du Tour quand Nibali gagne avec une avance délirante). Il battait proprement des tricheurs sur le Tour cette année là. Maintenant, regardez où se situe le premier français au classement ?

Breizh-info.com : Pourquoi distinguez-vous le cyclisme français du cyclisme étranger ?

Antoine Vayer : Il n’est pas plus sain, forcément. Mais plus surveillé, oui. Prévenu. Informé. Et traumatisé par 1998 et l’affaire Festina. Je n’imagine pas Madiot cautionner certaines choses pratiquées par d’autres équipes internationales lors des stages en altitude (comme le prélèvement de sang, par exemple).

Breizh-info.com : Et les Flamands, les autres nationalités ?

Antoine Vayer : J’ai entraîné Kivilev. Il continuait à se doper après 1998, pour lui c’était culturel, presque normal. Dans l’état d’esprit, vous parliez du Dutch Power. Ce sont les pires, les flamands. A mon avis, et de tout temps, ce sont les pires. Comme dans la finance. Il y a des états d’esprit par nationalité très différents, avec des exceptions certes.

Breizh-info.com : Malgré tout ça, vous n’avez pas encore « rendu les armes » en matière de cyclisme. Vous continuez à le suivre, y compris en faisant de la prévention. Comment tenez-vous ? Car finalement, vous n’arrivez pas à faire éclater ce qui devrait éclater ?

Antoine Vayer : J’aimerais bien que des Barguil et des Madouas gagnent un peu plus de courses, ça c’est sûr. Je me bats pour ça. Après, je me suis déjà posé des questions. Mais quand on a une passion, c’est à vie. Moi c’est le cyclisme. C’est ça, qui m’incite à continuer. J’ai rêver, j’ai roulé, j’ai fais de la compétition, j’ai formé des coureurs…C’est une de mes vies (je fais aussi énormément d’autres choses à côté).

Au travers du compte Festina Boy, ça n’est qu’une petite partie de mon activité.

J’ai essayé de faire autre chose, y compris de la politique d’ailleurs, mais j’ai compris que c’était encore pire qu’en cyclisme (rires). Je reviens toujours à l’écriture, et au cyclisme. Comme quand j’avais 13 ans et que j’écrivais déjà. J’en suis resté là, mais je m’amuse beaucoup à écrire, à aller sur des courses, à essayer modestement de faire bouger les choses.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui pourrait être le pire dans le cyclisme, pour vous, demain ?

Antoine Vayer : De légaliser le dopage. Ce serait une barbarie. Ce serait que vos enfants se dopent en faisant du vélo et que vous vous droguiez pour aller les voir. Tous les passages à l’acte sous effet psychotrope sont dangereux. Le premier problème de notre société, ce sont les passages à l’acte sous psychotropes.

Le dopage dans le cyclisme, c’est aussi du trafic de drogues. Le sport a des accointances avec ce trafic. On m’a montré le chemin de la drogue, des produits dopants, ce sont les mêmes.  Certains coureurs prennent des produits qui les dépassent, qui les rendent totalement stone. On me parle encore de certains médicaments consommés dans le Peloton qui ne sont pas détectés (contrairement au Tramadol). Des opioïdes notamment qui ne sont pas encore sur la liste interdite. Tout ce qui n’est pas dessus est autorisé.

Breizh-info.com : Dernière question, bonus : Quelle est votre course préférée, votre Madeleine de Proust ?

Antoine Vayer : J’aime beaucoup Paris-Roubaix. J’adore le Tour de France. Mais je n’aime pas une course plus qu’une autre, j’aime le cyclisme.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR

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