Au second tour de ces élections législatives, le RN présentait des candidats dans les 35 circonscriptions restant à pourvoir, tous qualifiés ; notons qu’au premier tour Andy Kerbrat (LFI) avait été élu à Nantes centre et Mickaël Bouloux (PS) à Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande. C’était donc la joie chez les partisans de Marine Le Pen – ils s’étaient mis à rêver. « Les digues ont sauté. Il y a une vraie lame de fond. Les électeurs prêts à voter pour nous vont retrouver le chemin des urnes en pensant que les choses peuvent vraiment changer cette fois », croyait Gilles Pennelle, le leader du RN en Bretagne (Le Télégramme, vendredi 28 juin 2024). Pour les élections législatives des 30 juin et du 7 juillet, les objectifs étaient fixés : prendre les circonscriptions de Pontivy, de Hennebont-Gourin et de Redon. Gauthier Bouchet, délégué du RN en Loire-Atlantique, se faisait également des illusions ; il croyait aux chances du RN « dans la sixième (Châteaubriant), la neuvième (Pays de Retz), la septième (La Baule) et la huitième (Saint-Nazaire). La 6 et la 9 sont les plus gagnables. Et si la dynamique est forte, la 7 et 8 sont prenables aussi. » (Ouest-France, Loire-Atlantique, vendredi 14 juin 2024). On connaît le résultat !
Le front républicain est une formule efficace
Au premier tour (30 juin), les 37 candidats du RN en Bretagne (5) totalisent 699 387 suffrages, soit 26,88 % des exprimés. Les meilleurs scores : Noël Lude à Guingamp (34,30 %), Christian Pérez à Quimperlé (30,80 %), Jacques François à Redon (32,30 %), Julio Pichon à Châteaubriant (32,85 %), Antoine Oliviero à Pontivy (35,85 %). On peut dire que ça démarre mal car seul « un candidat qui a obtenu plus de 45 % des suffrages au premier tour, ou qui a dépassé de plus de 15 points son rival, possède de bonnes chances de l’emporter » (Le Nouvel obs, 4 juillet 2024
D’autres explications sont à prendre en compte. « Quant au RN, s’il a rallié la France des dépossédés (selon l’expression de Christophe Guilluy), il les a déconcerté en révisant de jour en jour à la baisse ses ambitions socio-économiques pour les conformer à l’éventualité de son accession inopinée au pouvoir. » (Le Figaro, mardi 9 juillet 2024) ; effectivement le programme économique du NFP non seulement était « mieux-disant », mais encore il présentait le mérite de la clarté. Enfin il y a eu la question des retraits et des désistements. « Les appels à faire barrage au RN ont été dans l’ensemble suivis par les électeurs. Les instituts ont “sous-estimé la capacité des électeurs de la majorité présidentielle à se reporter sur le vote NFP, et réciproquement “, note Christophe Boutin, politologue et professeur de droit public à l’université de Caen. Cela s’expliquerait, selon l’expert, par une “surestimation“ de l’effet répulsif de Jean-Luc Mélenchon. “Pendant les européennes et la campagne des législatives, l’image antisémite de LFI et la figure controversée de Mélenchon a divisé les électeurs. Mais, face aux désistements, une grande partie des Français ont préféré le NFP ou le camp macroniste“, analyse-t-il. » (Le Figaro, mardi 9 juillet 2024)
On constate que le vote LR du premier tour ne s’est pas reporté sur le RN au second. « C’est vrai. Le scénario est très différent par rapport à 2022. C’est une dimension de ce front républicain », souligne Frédéric Dabi (Le Télégramme, mardi 9 juillet 2024). Autre donnée à prendre en considération : dans ce scrutin majoritaire à deux tours, le RN « et son allié Eric Ciotti , se sont retrouvés sans réserves de voix suffisantes au second tour » (Le Monde, mardi 9 juillet 2024). Prenons l’exemple de la circonscription de Brest centre. Au premier tour, Denis Kervell (RN) engrange 12 065 voix et au second 12 567 ; soit une petite progression de 502 voix. Ce qui correspond à peu près aux 373 suffrages recueillis par Alain Rousseau, le candidat de Reconquête.
Bernard Morvan
Illustration : DR
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6 réponses à “RN en Bretagne. De bons résultats au premier tour et battus au second”
Quand le R.N. s’est maintenu au second tour alors qu’il était en troisième position, il a (pour l’essentiel des cas) perdu des voix entre les deux tours. Et a au passage offert plusieurs circonscriptions au N.F.P. aux dépens de la droite ou des macroniens. Dans la perspective des prochaines élections, tout cela ne paraît pas excessivement intelligent…
ce qui n’est pas intelligent c’est de voter pour les macronistes ou les nfp par soumission au diktat du barrage soi-disant républicain ; si on est d’accord avec personne un bulletin de vote blanc suffit
le vote blanc, c’est comme le sexe des anges, tout le monde s’en moque. Autant ne pas voter !
En fait rien ne change ,c’est toujours le parti des collabos qui l’emporte ,avant d’être contraint par la guerre et la violence de soutenir les patriotes !ça ne vous rappelle rien ?👎🤫🫣🫡
Je suis bretonne de naissance, cette région est la plus belle du monde, j’y suis attachée, mais les
bretons me font vomir par leur lâcheté et leur manque de co..les!!!! J’ai connu la Bretagne avec des gens d’honneur comme Alexis Gourvennec….. On en est loin!!!!
G. Pennelle méprise les Bretons pour lesquels le RN n’a rien à proposer de spécifique. Tambouille parisienne.