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Jean-Paul Brighelli (L’école sous emprise) : « Il faut réécrire la loi de 1905, qui n’a pas été rédigée par rapport à l’islam » [Interview]

Samuel Paty, professeur d’histoire décapité en 2020 à Conflans Sainte-Honorine pour avoir montré en classe des caricatures du Prophète… Dominique Bernard, professeur de Lettres poignardé à mort dans son lycée d’Arras en 2023 par un ancien élève… Et tant d’autres menacés, insultés, agressés chaque jour dès qu’ils s’avisent de heurter les croyances de leurs élèves et de leurs parents !

Enseignants et personnels de direction vont en classe la boule au ventre, et s’autocensurent souvent pour ne pas mettre leur vie en danger. L’école se fait désormais sous l’influence des courants religieux les plus radicalisés et des lubies communautaristes. Le nouvel essai de Jean-Paul Brighelli, auteur du best-seller La Fabrique du crétin, fustige la propagation d’idées sectaires, fanatiques et racistes, en particulier par les idéologues islamistes, dans l’esprit des élèves. Les enseignants, mal formés, sont trop souvent dans l’incapacité de s’opposer à ces nouvelles formes d’extrémisme.

Alors que l’école publique traverse une crise multiforme, Jean-Paul Brighelli plaide en faveur d’une réforme du système éducatif pour contrer l’influence des organisations étrangères ou religieuses et restaurer l’autorité des enseignants. Et ainsi permettre le retour aux principes mêmes de la République.

Nous l’avons interrogé au sujet d’un livre salutaire.

Breizh-info.com :  Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire L’École sous emprise et quelles expériences personnelles ou professionnelles ont influencé votre analyse de l’entrisme religieux dans les écoles françaises ?

Jean-Paul Brighelli : L’augmentation sensible des manifestations de fanatisme religieux, aussi bien dans l’espace public que dans les établissements scolaires et en classe. Et le silence gêné de trop d’enseignants face à des exigences surréalistes sur l’habillement, la cantine, le contenu des cours, etc.

Breizh-info.com :  Dans L’École sous emprise, vous abordez l’entrisme de l’islam fondamentaliste. Pouvez-vous décrire comment ce phénomène s’est développé et quels en sont les signes les plus alarmants ?

Jean-Paul Brighelli : Les fondamentalistes poussent des pions : les jeunes filles d’abord (vêtement, refus de piscine, interventions en cours), puis les adolescents, sur un mode plus virulent, que l’on charge de faire la police au sein des établissements. Les islamistes font pression sur les enseignants, via certains partis islamo-gauchistes comme LFI, qui conservent une vraie audience dans le corps professoral. Même si de plus en plus d’enseignants, excédés, votent à droite — 20% au dernier sondage.

Breizh-info.com :  Vous mentionnez la laïcité comme un pilier fondamental de l’éducation. Selon vous, comment la laïcité est-elle mise à mal dans les écoles aujourd’hui et que proposez-vous pour la renforcer ?

Jean-Paul Brighelli : Il faut réécrire la loi de 1905, qui n’a pas été rédigée par rapport à l’islam, alors inexistant. Il faut comprendre que l’islam n’est pas seulement une religion : c’est un système entier visant à contrôler tous les aspects de la vie. Et bien sûr ça ne concerne pas seulement l’école, mais la vie publique : de ce point de vue, la loi de 2004, quoique nécessaire après vingt ans d’atermoiements, n’est pas allée au bout de la question. Se joue actuellement un duel entre la charia et la loi de la République.

Breizh-info.com :  Vous critiquez vivement la réponse de la société et des politiques face à l’entrisme religieux. Quelles mesures concrètes devraient être mises en place par le gouvernement pour contrer ce phénomène ?

Jean-Paul Brighelli : Avant tout, il faut mener une enquête policière sérieuse sur l’entrisme des Frères musulmans en France. Chassés d’Egypte par la politique très dure du maréchal Sissi, ils se sont repliés sur l’Europe et particulièrement la France, dont la communauté maghrébine lui paraissait une proie facile.

Entendons-nous. 80% des musulmans vivant en France ne présentent aucun problème, et sont très désireux de s’intégrer. Mais d’un côté ils ont peur des activistes (non sans raison), d’autre part ils sont noyautés, via les prêches des imams, par des fondamentalistes dangereux, qui diffusent un poison lent mais inexorable, à long terme.

Breizh-info.com :  Quel rôle les enseignants et les parents devraient-ils jouer pour protéger les enfants de l’influence de l’islam radical et d’autres formes d’extrémisme dans les écoles ? Comment les enseignants peuvent-ils aborder des sujets sensibles comme le conflit israélo-palestinien ou l’évolution, sans craindre les répercussions ?

Jean-Paul Brighelli : Il faut en finir avec la tolérance à l’expression des idées les plus aberrantes — une tolérance fondée dans la loi Jospin de 1989. Cela suppose une révolution pédagogique, aussi bien au niveau de la formation des maîtres que de la discipline.

On peut aussi réévaluer la politique de la ville, qui nous a menés en quarante ans à construire et sanctuariser des ghettos où prolifèrent aussi bien les islamistes que les narcos. Un bulldozer va plus vite qu’un décret.

Breizh-info.com :  Vous avez souvent parlé d’une « guerre civile à bas bruit » dans vos écrits. Que voulez-vous dire par là et comment cela pourrait-il se manifester dans le contexte éducatif ?

Jean-Paul Brighelli : Le fait d’interrompre sans cesse les profs, de créer un climat délétère, de culpabiliser (à propos du ramadan, par exemple) les élèves non musulmans, de jouer la carte de l’opprimé et de cultiver le communautarisme, tout cela crée un climat de violence sourde qui, de temps en temps (voir la façon dont la petite Samara a été brutalisée à Montpellier) passe au stade actif.

D’autant que les agressions (verbales et malheureusement physiques) sur les enseignants e les personnels d’encadrement se multiplient. Les violences effectives sont statistiquement stables, mais le sentiment d peur augmente chaque jour — et personne ne peut enseigner dans ces conditions.

Breizh-info.com :  Pensez-vous que la dégradation du système éducatif est irréversible ou existe-t-il encore des solutions pour redresser la situation ?

Jean-Paul Brighelli : Je l’ai écrit dans L’Ecole à deux vitesses : il faut renverser la table. Des réformettes ne suffiront pas. Il faut tout changer, programmes, formation des maîtres, pédagogie. Et le faire vite.

Propos recueills par YV

Illustrations  : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Jean-Paul Brighelli (L’école sous emprise) : « Il faut réécrire la loi de 1905, qui n’a pas été rédigée par rapport à l’islam » [Interview]”

  1. Franck dit :

    Il faut des gourdins et de l’huile de ricin

  2. Amen dit :

    Et ben mon vieux, avec la Gauche au pouvoir et les mangeurs de tambouille qui s’y sont ralliés pour « voler » le votre des Français aux législatives, on n’est pas prêt d’en sortir.
    Ceux qui se sont laissés endormir et guider la main vers l’urne ne s’en prendront qu’à eux-mêmes pour l’avenir de leurs enfants.
    Qu’ils ne viennent pas pleurer auprès de chefs d’établissement ou des professeurs. Qu’ils aillent porter réclamation auprès de l’islamo-gauchiste Mélanchon et du NFP.
    Amen!

  3. Raymond NEVEU dit :

    Jadis auprès des enseignants même socialistes (donc beaucoup) Brighelli passait pour un révolutionnaire…Il a pris connaissance des méfaits de ses opinions passées…son chemin de Damas comme Saint Paul! Au moins il a changé.

  4. sympathisant44 dit :

    Ce passage me semble très bien vu:

    « Entendons-nous. 80% des musulmans vivant en France ne présentent aucun problème, et sont très désireux de s’intégrer. Mais d’un côté ils ont peur des activistes (non sans raison), d’autre part ils sont noyautés, via les prêches des imams, par des fondamentalistes dangereux, qui diffusent un poison lent mais inexorable, à long terme. »

    Et je ne comprends pas qu’on soit tombé à bras raccouris sur une candidate RN qui a déclaré « J’ai comme ophtalmo un juif et comme dentiste un musulman ».
    Que fallait-il dire alors ? « Je n’irai jamais chez un ophtalmo juif ni chez un dentiste musulman » ?

    Reste tout de même la question du nombre de ces arrivants et des changements qu’ils peuvent amener dans notre société issue de deux mille ans de civilisation chrétienne – ou plutôt européenne).

    L’intolérance et l’extrémisme de certains musulmans pourrait ne disparaître que dans plusieurs décennies (voire un siècle ou deux – ou jamais).

    Cela supposerait que leur religion évolue comme le catholicisme : pour beaucoup de Français « catholiques », on se marie (parfois) à l’église, on fait (parfois) baptiser ses enfants, les cérémonies des obsèques sont aussi (parfois) religieuses… et le reste du temps on pense très peu à la religion.
    Certes, cela ne fait pas de très bons croyants mais aucun ne va assassiner quelqu’un pour des raison religieuses.

  5. Rémy dit :

    Il faudrait être un catholique tiède pour n’assassiner personne ? Les catholiques croyants sont quelquefois en désaccord avec des mesures qu’ils trouvent incompatibles avec l’enseignement du Christ, mais -que je sache- ils ne les combattent que sur le plan des principes, et dans le cadre démocratique.

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