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Augmentation du niveau marin et ses conséquences sur les risques littoraux : 11 recommandations

L’augmentation du niveau marin s’est accélérée sous l’effet du changement climatique depuis une cinquantaine d’année. Cette accélération, durable en raison de l’inertie des océans, va amplifier les risques littoraux : érosion du trait de côte et submersions marines. L’érosion du trait de côte français est un phénomène préoccupant qui touche environ 20% du littoral, menaçant à la fois les écosystèmes marins et les infrastructures humaines. Dans son nouvel avis, « Augmentation du niveau marin et ses conséquences sur les risques littoraux », l’Académie des technologies fait le point sur les réponses d’ordre technologique en matière de mitigation des risques littoraux, et évalue les efforts nécessaires en matière d’adaptation des activités économiques et industrielles qui pourraient être impactées, à court et moyen terme.

La montée du niveau de la mer pose un problème d’adaptation spécifique et grave, notamment parce qu’il s’agit de faire face à des changements graduels et à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements de niveau marin extrême. Ce processus, accéléré par le changement climatique et l’activité humaine, se manifeste par le recul des plages, des falaises et des dunes, et la submersion de plus en plus fréquente de certaines zones côtières Les régions les plus affectées incluent la côte atlantique et la Méditerranée, où des mesures de protection et d’adaptation deviennent urgentes pour préserver les paysages et les habitats côtiers.

Les réponses comprennent des aspects de protection, accommodation ou repli, et ces réponses sont plus efficaces quand elles sont combinées et que leur séquence est planifiée largement à l’avance dans le cadre de processus de délibération approfondis et inclusifs. Il convient probablement de distinguer la protection des infrastructures bâties et occupées, dont la délocalisation n’est pas possible à court terme, de la protection des espaces récréatifs ou naturels en bord de mer qui peuvent privilégier des solutions fondées sur la nature, et des approches « souples ».

A court terme (de quelques années à 30 ans), les solutions d’atténuation et de prévention reposent sur des technologies classiques (digues, perrés, enrochements) ou des approches plus souples, comme les apports de matériaux, parfois stabilisés dans des structures géotextiles. Mais l’efficacité et l’absence d’effets adverses à plus long terme de ces dispositifs doivent être anticipées, avec une attention particulière à apporter aux connaissances du fonctionnement hydraulique et hydro-sédimentaire des systèmes côtiers. Des progrès significatifs en la matière sont encore impératifs

La mobilisation des collectivités territoriales concernées est souvent significative, et des dispositions spécifiques ont été prises dans la récente loi Climat et Résilience (2021). Mais les défis sont encore nombreux, notamment pour la prise en compte des aménagements nécessaires et de leur financement.

Dans son avis, l’Académie des technologies souhaite insister sur les domaines spécifiques en lien avec ses missions et compétences, et propose une série de recommandations, sur différents points :

Renforcer la science et les technologies nécessaires aux réponses à court et moyen terme ;
Développer les approches prospectives multidisciplinaires, l’information et la formation des parties prenantes ;
Préparer les investissements, notamment pour en vue les relocalisations et recompositions inévitables à long terme, et mettre en place les outils financiers appropriés ;
Mettre en œuvre les mesures proposées en matière d’évolution des systèmes assurantiels, pour une couverture plus équitable des risques littoraux.

Les recommandations de l’Académie des technologies

Renforcer la science et les technologies nécessaires aux réponses à court et moyen terme

1. Veiller à renforcer les compétences et capacités des centres de recherche et d’expertise concernés, notamment en matière d’hydraulique, de maîtrise des processus hydro-sédimentaires et de génie côtier (y compris en ingénierie écologique), ainsi qu’aux capacités des bureaux d’études, en testant régulièrement leur niveau de qualification par rapport au progrès scientifiques et technologiques, et à la difficulté des défis qui leur sont posés ;

2. Développer les technologies de surveillance, de caractérisation de la bande côtière, et des processus évolutifs qui s’y produisent (en mer comme à terre), poursuivre la bancarisation des données afin de pouvoir alimenter les approches prédictives, que ce soit de l’augmentation de l’aléa de submersion marine, ou le recul du littoral en lien avec l’accélération de l’élévation du niveau marin, pérenniser et renforcer les observatoires existants ;

3. Renforcer les approches prédictives pour pouvoir apprécier la durabilité, l’efficacité et l’absence d’effets collatéraux des mesures d’adaptation des effets de la remontée du niveau marin et de l’augmentation de l’aléa submersion (digues, enrochements, épis, barrages…) ;

4. Privilégier les approches souples et les solutions fondées sur la nature en matière de protection et d’adaptation du littoral en particulier pour les zones naturelles et récréatives qui s’y prêtent (dunes et arrière-dunes, marais littoraux).

Développer les approches prospectives multidisciplinaires, l’information et la formation des parties prenantes

5. Accélérer la réflexion prospective pour accompagner la nécessaire refonte de l’écosystème économique et industriel des zones côtières (les infrastructures industrielles et portuaires notamment) sous pression des contraintes d’adaptation notamment à la remontée du niveau marin et à l’augmentation de l’aléa de submersion et d’inondations composites ;

6. Renforcer l’information et la participation des citoyens et riverains concernés par des choix et décisions de plus en plus difficiles ;

7. Mettre en place des actions de sensibilisation d’information et de formation des élus, des services techniques des collectivités et de l’administration centrale ;

8. Renforcer les études socio-économiques et juridiques afin de mieux préparer les décisions, notamment sur le moyen et long terme, et se préparer en particulier à de fortes tensions en matière de droit foncier dans la perspective de futures relocalisations.

Préparer les investissements, notamment pour en vue les relocalisations et recompositions inévitables à long terme, et mettre en place les outils financiers appropriés

9. Généraliser la planification des mesures d’aménagement nécessaires pour assurer la protection des populations à moyen terme, en entériner la faisabilité, renforcer la gouvernance pour les décisions, leur financement, leur mise en œuvre et leur gestion ;

10. Doter le pays de fonds dédiés, gérés au niveau des régions et des départements, pour faire face à la croissance importante des dépenses attendues liées à l’adaptation des activités côtières ;

11. Mettre en œuvre les mesures proposées en matière d’évolution des systèmes assurantiels, pour une couverture plus équitable des risques littoraux.

Illustrations  : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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7 réponses à “Augmentation du niveau marin et ses conséquences sur les risques littoraux : 11 recommandations”

  1. Patrick Cuignet dit :

    Les marégraphes de Brest et de Marseille ne montrent qu’une augmentation de 30cm en 300 ans pour Brest!

  2. gautier dit :

    le GIEC, et les verts ( pas encore mûrs ) nous menace depuis des années à des catastrophes monstrueuses,
    la terre à toujours eu des décennies de chaud de froid, personne n’en tient compte de cela, la preuve, 2024 devait être la pire sécheresse, les barrages devaient arrêter de fonctionner !!! bande de guignols qui nous rendent anxieux à longueur de temps !!

  3. Arnaud VERHEYDE dit :

    Il faut arrêter de relayer la propagande du WEF.
    Il n’y a AUCUNE accélération de l’augmentation des niveaux marins, et aucune corrélation non plus avec le niveau de CO2
    On devrait être bien placé pour la savoir en Bretagne puisque nous avons l’un des plus vieux marégraphe du monde.
    Ses données sont limpides et viennent démonter tout ce lavage de cerveaux destiné via le contrôle de nos émissions de CO2 (0.04% de l’atmosphère) à contrôler TOUS les aspects de nos vies.
    Ne soyons ni dupes ni complices.
    https://www.tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/sltrends_station.shtml?id=190-091

  4. Marc dit :

    Ne pas confondre érosion avec montée des eaux.
    Le rythme actuel est de l’ordre du mm par an, totalement invisible avec des marées de plusieurs mètres.
    Quel rapport avec des phénomènes “extrêmes” ?

  5. GLEPO423177 dit :

    L érosion des côtes est un phénomène naturel et la conséquence du contact d un élément liquide en mouvement sur un élément solide statique et plus ou moins dégradable , tout le reste n est que littérature et bobards !

  6. REPLIQUANT dit :

    Allez voir sur le site de la NOAA. La carte peut montre le monde entier.
    On y voit que pour la quasi totalité de l’Europe, on est entre 1 et 2mm par an, sans accélération.
    https://tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/sltrends.html
    La NOOA fait partie de la NASA, rechauffiste bien entendu..

  7. Brounahans l'Alsaco dit :

    J’habite l’Alsace à 500 m d’altitude et j’ai déjà acheté un bateau pneumatique, à raison d’une augmentation de niveau de 2 mm par an c’est peut-être un peu prématuré mais on n’est jamais trop prudent. Bon, pour vous les Bretons, il y a urgence mais n’ayez crainte, quand vous dériverez du côté des Vosges on vous accueillera !

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