La ville des Sables d’Olonne présente tous les agréments propres aux grandes stations balnéaires. Parmi ses précieux atouts : une longue promenade littorale aménagée sur un remblai piétonnier moderne, qui intercale des îlots de végétation au sein d’un mobilier urbain dernier cri. L’immense estran de la plage attire aussi nombre de touristes désireux de goûter au charme d’une ville-station, capable de répondre à une large offre de services.
Mais derrière la carte postale, se logent les dérives d’une emprise du surtourisme favorisant notamment, la prolifération d’une restauration vacancière qui se complaît dans le rançonnage d’une clientèle captive de sa destination touristique.
Sans surprise, ces derniers se concentrent sur le quai portuaire et se postent aussi en face du remblai, ils se repèrent aisément par des devantures racoleuses, leurs cartes à rallonge, des terrasses surdimensionnées, accolées les unes aux autres.
Fort heureusement, en contrepoint à cette facette touristique de piètre qualité, s’oppose une ville plus intimiste, préservée en partie de l’invasion vacancière. Toutefois, elle ne se dévoile qu’à ceux qui se détournent du sempiternel chemin de balisage imposé par le panurgisme estivant. Derrière le paravent de la station balnéaire, une ville plus authentique, se livre dès lors au regard des curieux, sous forme d’îlots urbains situés en marge des hub traditionnels sur-fréquentés par la foule touristique.
On y accède bien souvent par un entrelacs de petites ruelles, voire de venelles au tracé biscornu, donnant à la ville une configuration labyrinthique. L’étonnant quartier de l’île Penotte, dont les murs sont tous recouverts de fresques en coquillages, incarne à sa façon, ces lieux atypiques ignorés d’une fréquentation touristique aimantée par les pôles de consommation .
Dans l’arrière-cour de la ville touristique : les marchés couverts
L’afflux d’une population de retraités à fort pouvoir d’achat, a indéniablement favorisé le maintien des marchés couverts qui polarisent le rayonnement d’un artisanat de bouche d’excellent niveau, dans toute la ville.
Alors que le marché Arago est principalement fréquenté par les locaux, les Halles centrales cristallisent davantage les attentions des touristes. Il faut dire que son architecture métallique de type pavillon Baltard, datant de la fin du 19ème, offre un cadre somptueux aux chalands. La gigantesque nef à deux étages doit cependant faire l’objet d’une lourde opération de rénovation, programmée après la course du Vendée Globe.
Les Halles centrales rassemblent des artisans de haut vol, aux étals particulièrement aguicheurs. Parmi les coups de cœur, le caviste Bulle blanc rouge qui s’attache à mettre à l’honneur le gratin de la vigne vendéenne : Chabirand sur Vix, Coirier sur Pissote, Mourat sur Mareuil, Eric Sage sur Brem-sur-Mer.
Le petit marché de la Chaume, hébergé à l’intérieur d’une halle années 50, aligne également une belle diversité de commerçants de bouche, très courtisés lors des grosses affluences du week-end. Environné de cafés et de restaurant, cette halle profite d’ailleurs d’une avantageuse situation de vis-à-vis face au grand chenal du port, au cœur du quartier de la Chaume. Mentionnons la mémorable tête de veau charcuterie Catherine et Michel Soulet servie avec une véritable sauce gribiche.
Pour le tea time, le salon Amanda s’impose
L’adresse reste très prisée des Sablais depuis sa création en 1998. La maîtresse des lieux, haute en couleur, aide sans doute à entretenir la réputation de « bonne adresse » affublée à ce salon de thé cosy, doté d’une vue privilégiée en surplomb face à la grande plage. Une carte de thés hauts de gamme, des pâtisseries et chocolats maison de bon goût, un service apprêté et attentif, concourent au faste accessible de ce lieu obligé du tea-time olonnais. Une petite restauration sous forme de gaufres salées complète l’offre du salon de thé.
Le restaurant à ne pas rater : le FATRA dans le quartier de la Chaume
Le quartier de la Chaume séparé des Sables d’Olonne par le grand chenal forme, de fait, une entité bien à part. Aux origines, c’était une île, mais le rattachement de ce noyau villageois originel à la station, reste aujourd’hui tout relatif. Le quartier cultive en effet un véritable séparatisme au travers d’un entre-soi mondain qui caractérise depuis longtemps les néo-habitants de ce microcosme villageois ultra gentrifié.
À l’instar de Trentemoult au sud de Nantes, la Chaume se complaît dans une situation de tiraillement propre aux lieux à forte identité, qui par un savoureux paradoxe, tentent t à la fois de se préserver de l’invasion touristique tout en se gargarisant de leur forte attractivité.
Mais au-delà l’insularité de façade, la Chaume dévoile aux détours de ses ruelles et de ses nombreuses placettes, un décorum urbain d’un cachet indiscutable. Portez donc votre attention à l’architecture des maisons dont les façades improbables sont ornées de multiples moulures et de fresques, dont celle réalisée en trompe-l’œil sur une façade de la place Saint Anne par Manfred Landreau, particulièrement remarquable.
Le Fatra tient pignon sur quai face au grand chenal, l’adresse reconnue par les guides peut se targuer d’un rapport qualité/prix exceptionnel. Ainsi la formule déjeuner à 21 euros annonce une prestation rarement rencontrée dans des lieux aussi prisés, et justifie à lui seul le déplacement. Comme à son habitude, la formule déjeuner reflète la capacité d’un chef à transcender sa cuisine en mobilisant toute sa créativité sur un budget contraint.
En entrée, un œuf cocotte au lard, victime d’une légère surcuisson, imperfection totalement pardonnée tant la sauce était exquise, s’ensuit un dos de lieu noir de premier choix, magnifié par un joli beurre blanc, le tout servi avec un risotto et une purée de patate douce. Une crème brûlée aux agrumes et son craquant, servie à la bonne température de service (légèrement tiédie), vient parfaire une prestation sans anicroche.
La montée en puissance est tenue sur les formules plus onéreuses qui intègrent des produits nobles comme la truffe de Vendée, le foie gras lui aussi de provenance vendéenne, des langoustines, etc…
Fait rare qui mérite d’être signalé, la présence d’une carte des vins fouillée, aux prix très sages qui dénote l’implication de la maîtresse de maison dans une vraie politique de sommellerie en voie de disparition dans nombre de restaurants.
Ce jour, l’essai est transformé avec une bourgogne générique de très bon aloi (Domaine Chenu sur Savigny lès Beaune) servi dans des bouteilles de 25cl à 16 euros. Comme quoi, on peut encore faire confiance à certains restaurants pour nous gratifier de belles découvertes à prix raisonnable. Au diable l’ordre établi, vive le Fatra !
Raphno
Crédit photos : Breizh-info et pour photo en Une : Flandre/Wikimedia (cc)
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Une réponse à “Balade gourmande aux Sables d’Olonne”
Je partira pas…si tu partiras en djellaba…Chanson à écouter et ré-écouter en boucle…Les Sables je connais pour y être aller en C5 mis gracieuse à ma disposition par le garage Citroen de Challans. Jadis c’était un fief républicain et aujourd’hui le curé des Sables est d’origine africaine et fervent défenseur de la Foi de nos Ancêtres et s’est battu pour défendre une statue qui donnait des coliques aux constipés de la Libre Pensée, ce ne pouvait que leur dégager les bronches!