Les ruines de Césarée : quand Rome régnait sur le monde
De notre envoyé spécial E.M.
Les amateurs d’archéologie et d’histoire romaine découvriront avec l’ancien port de Césarée, au nord de Tel Aviv en Israël, une pépite par trop méconnue en France.
En l’an 29 avant Jésus-Christ, l’empereur romain Auguste donne le village côtier de Straton, datant de la période perse (entre -586 et -332), à Hérode le Grand, roi de Judée, et soumis à Rome, et ce pour services rendus. Il y expulse la population juive et entend refonder une cité portuaire sur le modèle grec. Pour remercier son maître Auguste, « César » (empereur) de Rome et lieux circonvoisins, Hérode nomme l’ensemble : Césarée. Ca ne s’invente pas !
Et le roi de Judée ne fera pas les choses avec le dos de la truelle ! Le chantier dure 12 ans et accouche d’un port en haut profonde parmi les plus grands de la Méditerranée antique. La cité dispose de tous les standards des villes romaines d’alors avec théâtre, hippodrome, temple païen, garnison, concours d’athlétisme et de gladiateurs ainsi qu’une intense activité marchande, culturelle et administrative. Elle devient même la capitale du royaume de Judée sous domination romaine.
Mais, après bien des péripéties, la ville est détruite par un tsunami le 13 décembre de l’an 115.
115… après Jésus Christ ! C’est à dire que la ville a connu les premiers chrétiens. Saint-Paul s’y embarque, par exemple, pour Tarse et y est même emprisonné une fois devenu chrétien (Paul est un ancien persécuteur des fidèles de Jésus qui découvrira la parole divine et deviendra un fervent apôtre du christianisme primitif).
Sa cellule a même été découverte récemment par les archéologues israéliens et elle est aujourd’hui visible au public.
Mais à Césarée, le clou du spectacle est surtout constitué par l’amphithéâtre antique, dont seule la moitié basse a été conservée. Aujourd’hui, l’édifice accueille toujours des spectacles et le fait qu’il soit face à la mer lui donne un charme certain.
La suite de la découverte des lieux passe par une déambulation dans la nature. En Israël, le moindre coup de pioche donne lieu à des fouilles puisque l’Histoire est partout et est multiple, entre époque romaine, juive, byzantine, période mamelouk, premier temple, deuxième temple, etc…. Il est même possible de prendre sa Bible comme guide touristique !
A Césarée, on croise donc tout un ensemble de vestiges archéologiques dans un cadre bucolique. Vestiges dont certains sont mêmes en granit rose ! (Israël est exportateur), ce qui ne dépaysera pas les Bretons mais surprend tout de même. Il est vrai que le natif de Ploumanac’h n’est pas habitué à voir une colonne romaine dans la pierre de son pays !
Les passionnés d’histoire chrétienne auront également de belles surprises à Césarée puisque, entre la présence historique de Saint-Paul, le lieu conserve aussi une réplique de la « Pierre de Pilate », seul vestige qui confirme l’existence du gouverneur qui ordonna la crucifixion de Jésus ! Des croix sculptées sont également visibles.
En s’approchant de la mer, on comprend mieux pourquoi Hérode a si profondément marqué le lieu : à Césarée ont été retrouvés les restes d’un palais majestueux construit… en partie au-dessus de la mer ! Elevé sur des piliers, ce palais, commandé par le roi de Judée, utilisait déjà l’eau de mer pour diverses fonctions domestiques.
Dernier grand chef d’oeuvre de Césarée à découvrir : l’hippodrome ! 15 000 spectateurs pouvaient y loger aux grandes heures. Assez bien conservé des pilleurs de pierre à partir de la chute de l’Empire Romain, l’ensemble invite le touriste à s’y poser pour imaginer les courses de char et autres combats de gladiateurs (le lieu pouvait également servir à cela) des temps jadis.
Césarée n’étant pas très loin de Tel Aviv, la destination peut aisément remplir une demi-journée voire une journée. En effet, les enfants peuvent être laissés en liberté, le site longe la plage pour une baignade d’après-visite, l’endroit abrite des restaurants et magasins de souvenirs et un petit musée est là pour les explications scientifiques.
Et belle façon pour commencer la découverte d’Israël dans une ambiance tout confort pour une journée familiale autant culturelle que ludique !
Adultes : 39 séquel (9,80 €) / Enfants : 24 séquel (6 €) / Etudiants : 33 séquel (8,30 €)
Illustrations : Breizh-Info
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4 réponses à “Césarée : un site archéologique exceptionnel sur la côte israélienne”
bien joli a voir mais y aller aujourd’hui ?😳
j y retournerai avec plaisir c est magnifique pour ceux qui aiment les vieilles pierres
Je demeurai longtemps errant dans Césarée
Lieux charmants où mon coeur vous avait adorée
Berenice – Acte 1 scène 1 – Racine
« la ville est détruite par un tsunami le 13 décembre de l’an 115 » Yahveh est intervenu (un peu tard, tout de même) pour frapper cette ville impie peuplée de goyim et autres impurs. Allah est grand ! Euh pardon, je voulais dire : « Yahveh est grand ! » (Allah n’était pas encore né à cette époque)