Pieuvre étatique. 1 entrepreneur français sur 3 craint un contrôle fiscal lié à son activité

L’entrepreneuriat en France est souvent loué pour son dynamisme et son esprit d’innovation. Cependant, la gestion financière, un pilier essentiel, reste méconnue. Une récente étude menée par FLASHS pour L-Expert-Comptable.com met en lumière les pratiques financières de 1 200 entrepreneurs français, révélant un contraste saisissant entre confiance en soi et pratiques discutables.

Confiance en leur expertise financière

Une majorité des entrepreneurs (86%) estiment avoir de bonnes connaissances en gestion financière, avec 30% se considérant comme « experts ». Cette confiance est particulièrement élevée chez les chefs d’entreprise (37%) et les jeunes entrepreneurs âgés de 18 à 24 ans (42%). Cependant, cette assurance ne se traduit pas toujours par des pratiques irréprochables.

Les sources d’information varient selon l’expérience des entrepreneurs. Les entrepreneurs expérimentés (45%) préfèrent les conseils de professionnels tandis que 33% des débutants s’appuient sur internet et les réseaux sociaux. Cette diversité souligne l’importance d’accéder à des informations financières fiables et adaptées à chaque étape du parcours entrepreneurial.

Pratiques financières discutables

L’étude révèle que 62% des entrepreneurs ont déjà adopté des pratiques financières douteuses. Parmi celles-ci, l’octroi de cadeaux en nature (40%), l’utilisation des fonds de l’entreprise pour des dépenses personnelles (39%) et l’omission de déclarer certains revenus (24%) sont courantes. Ces pratiques sont plus fréquentes chez les hommes (67%), les chefs d’entreprise (70%) et ceux se déclarant « experts » en gestion financière (69%).

L’étude montre également que 27% des entrepreneurs envisagent d’utiliser leur carte bancaire professionnelle pour leurs dépenses personnelles durant les vacances d’été. Cette pratique est plus courante chez les hommes (33%) et les chefs d’entreprise (32%). Par ailleurs, 19% des répondants avouent être tentés par cette pratique.

Inquiétude face au contrôle fiscal

Le spectre du contrôle fiscal lancé par la pieuvre étatique préoccupe 32% des entrepreneurs, notamment les dirigeants d’entreprise (36%) et les jeunes (49%). Cette inquiétude est particulièrement marquée chez ceux ayant déjà eu recours à des pratiques financières discutables (42%). Pour y remédier, 37% des entrepreneurs réclament davantage de formations et de conseils sur les bonnes pratiques financières.

Micro-entrepreneurs : un statut ambivalent

Les micro-entrepreneurs connaissent bien les limites de leur statut (76%). Cependant, seuls 64% des jeunes de 18 à 24 ans se déclarent bien informés, contre 80% des plus de 35 ans. Le coût perçu lors d’un changement de statut juridique reste un frein majeur pour 40% des entrepreneurs bien informés.

Pour garantir les bonnes pratiques financières, les entrepreneurs plébiscitent la mise en place de formations obligatoires sur les finances et la gestion d’entreprise (37%). Des campagnes d’information régulières (32%), un label de certification pour les entreprises vertueuses (18%) et un renforcement des contrôles et sanctions en cas d’abus (14%) sont également suggérés.

Cette étude révèle un paradoxe frappant : bien que les entrepreneurs français affichent une grande confiance en leur expertise financière, leurs pratiques montrent des lacunes significatives. Pour améliorer la gestion financière, un accès accru à des informations fiables, des formations obligatoires et un accompagnement personnalisé sont essentiels. L’avenir de l’entrepreneuriat français dépendra de la capacité des entrepreneurs à naviguer efficacement dans ce paysage financier complexe.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Une réponse à “Pieuvre étatique. 1 entrepreneur français sur 3 craint un contrôle fiscal lié à son activité”

  1. Raymond NEVEU dit :

    Compte tenu de la réduction drastique du nombre des inspecteurs chargés des contrôles fiscaux je ne vois pas où est le danger…!!!Les patrons peuvent faire confiance à leur comptable au prix demandé!!!Et puis il faut être intelligent…!Les rois du bilan hors de tous soupçons ce sont les comptables agricoles! De savants doseurs entre amortissements et investissements. Avant de fixer un fermage même un 3/6/9 vérifiez le bilan.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Economie

La France face à la dégradation de sa note de crédit : un avertissement économique majeur

Découvrir l'article

Justice, Sociétal

Recrutement de greffiers : une nouvelle campagne pour renforcer les services judiciaires

Découvrir l'article

Economie

Comme les Assurances, les tarifs des mutuelles vont augmenter en 2025 (scoop : plus fortement que vos salaires)

Découvrir l'article

International, Tribune libre

Mayotte, ou l’insoutenable fardeau colonial : pour en finir avec ce gouffre financier et identitaire [L’agora]

Découvrir l'article

Economie

Tiers mondisation de la France. Moody’s abaisse la note souveraine de la France et suscite l’inquiétude des marchés

Découvrir l'article

Economie

Canal+ défie (à raison) l’Arcom : un bras de fer aux conséquences majeures pour l’audiovisuel français

Découvrir l'article

Sociétal

Explosion des violences en France : bilan alarmant de la criminalité en novembre 2024

Découvrir l'article

Tribune libre

Jean-Eudes Gannat : « Regardez bien la Syrie, jeunes Français et tenez-vous prêts : son présent est votre avenir »

Découvrir l'article

Economie

Bretagne : attirer et fidéliser les talents, un défi pour les entreprises locales

Découvrir l'article

International, Santé

USA. La Cour suprême s’attaque aux bloqueurs de puberté

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky